Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, III.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
CRE

Duplessis, dans sa Description Géogr. & Hist. de la Haute Norm. T. I, p. 172. prétend que Créqui vient absolument de Kerch, mot Teutonique qui signifie une Eglise, & que Créquier signifie un candélabre ou un grand chandelier à sept branches, tel qu’on en voit dans un grand nombre d’Eglises.

CRÈS. Sorte de toiles de lin qui se fabriquent à Morlaix en Bretagne, & aux environs.

CRESCENTINO. Ville du Piémont dans le Verceillois, sur le Pô, prise par les François en 1704, & reprise par les Alliés en 1706. Crescentinum. Elle est à huit lieues de Turin.

CRESCENZAGO. Bourg d’Italie à trois lieues de Milan, qui donne son nom à une Congrégation de Chanoines Réguliers, donc le premier Monastère fut bâti dans ce bourg en 1140. La Réforme de Latran y fut introduite l’an 1502. Hist. des Ordres Monast. &c. T. II pag. 48 & 49.

CRÉSEAU, que quelques-uns écrivent Crézeau. s. m. Etoffe de laine croisée, qui est une espéce de grosse serge à deux envers, couverte de poil des deux côtés.

CRESME. Voyez CRÈME.

CRESPE. Voyez CRÊPE.

CRESPER. Voyez CRÊPER.

CRESPHONTE. s. m. Arrière-petit-fils d’Hercule, & Chef des Héraclides, rentra avec ses deux freres Témène & Aristodême dans le Péloponnese huit ans après la guerre de Troye, & se fit Roi de Messénie. Il y a une Tragédie de M. Gilbert, Secrétaire des commandemens de la Reine Christine de Suède, intitulée : Cresphonte, ou le retour des Heraclides. Elle fut représentée en 1659.

CRESPI. Voyez CRÉPI.

CRESPIN. Voyez CRÉPIN.

CRESPINE. Voyez CRÉPINE.

CRESPINETTE. s. f. Sorte de coëffure dont on s’est servi autrefois.

Et par dessous la crespinette
Une couronne d’or pourtraite.

CRESPINIEN. Voyez CRÉPINIEN.

CRESPIR. Voyez CRÉPIR.

CRESPISSURE. Voyez CRÉPISSURE.

CRESPODAILLE. Voyez CRÊPODAILLE.

CRESPON. Voyez CRÊPON.

CRESPU. Voyez CRÉPU.

CRESSELLE. Voyez CRÉCERELLE.

CRESSERETTE. s. f. Nom d’un oiseau. Les œufs des faisans & des cresserettes sont rouges. Faultrier.

CRESSI. Ville de France dans la Brie, au Diocèse de Meaux. Voyez CRECI.

CRESSON. s. m. Terme de Botanique. Le cresson Alénois & le cresson d’eau ne sont point du même genre, quoiqu’ils aient tous les deux leurs fleurs en croix. Leur fruit sert sur-tout à les distinguer.

Le cresson Alénois, ou le Nasitor, Nasturtium hortense, est annuel, sa racine est blanchâtre, simple, quelquefois branchue, ligneuse & chevelue : sa tige est droite, haute de deux pieds environ, ferme, branchue à son extrémité, & garnie de feuilles découpées en des segmens plus étroits à mesure qu’elles approchent du sommet de la tige. Ses fleurs sont petites, composées de quatre pétales blancs lavés un peu de pourpre, & disposés en manière de croix. Elles sont ramassées par petits bouquets. A ces fleurs succèdent des fruits séparés en deux loges comme dans le Thlaspis ; & la seule différence qu’on établisse entre ces deux plante, ne se tire que des feuilles qui sont entières dans le Thlaspi. Toute la plante est couverte d’une fleur grisâtre qui rend glauque la couleur de ses feuilles & de sa tige. Le Nasitor est apéritif : bon pour le scorbut. Cette plante donne plusieurs variétés ; car tantôt ses feuilles sont découpées en des segmens plus larges, & tantôt ces segmens sont crénelés & frisés.

Le cresson d’eau, Sisymbrium aquaticum, diffère du précédent : 1o. Par ses racines traçantes & filamenteuses. 2o. Par ses tiges creuses, couchées sur l’eau. 3o. Par ses feuilles qui sont découpées en segmens arrondis, & qui ressemblent à des feuilles composées. 4o. Par ses fleurs, qui sont tout-à-fait blanches. 5o. Par son fruit, qui est une silique longue d’un pouce sur une demi-ligne de largeur, & composée de deux lames, qui s’appliquent sur une cloison mitoyenne qui divise la silique en deux loges ; ses semences sont petites & brunes. Le cresson d’eau a un goût piquant & agréable. On emploie le cresson d’eau contre le scorbut & contre l’hydropisie, & lorsqu’il s’agit de purifier le sang. On le sert en salade, & sous les volailles rôties. On le met aussi dans les bouillons.

Il y a plusieurs autres plantes de cette famille qui ont un goût âcre & piquant, & auxquelles on a donné le nom de cresson sauvage, ou de cardamine. La plante qu’on a voulu appeler cresson des Indes, Nasturtium Indicum, n’est point du genre du cresson. Voyez Capucine.

Ce mot vient du Latin cresco, à crescendi celeritate. Ménag.

On trouve dans la basse Latinité crissonium, ou crisonium, pour signifier une herbe marécageuse.

CRESSONNIÈRE. s. f. Lieu où croît le cresson. Locus Nasturtii ferax. Il y a peu de cressonnières où il n’y ait de la berle.

Cressonnière, dans Rabelais, femme qui vend du cresson.

Le CREST. Ville de France en Dauphiné, sur la Drôme, à six lieues de Valence. Crista.

CRESTEAUX. s. m. pl. Ce mot se disoit autrefois au lieu de créneaux, & on le nommoit ainsi à cause qu’ils étoient à pointes par intervalles, comme les crêtes des coqs.

CRESUS. Voyez CRŒSUS.

CRESTON. s. m. En quelques Provinces frontière c’est un chevreau. Capreolus.

CRÊTE. s. f. Excroissance de chair rouge extraordinairement, dentelée qui vient sur la tête des coqs & des poules & de quelques autres oiseaux de la même espèce. Crista, apex. Les friands aiment les crêtes de coq.

Crête, se dit par ressemblance d’un toupet de plumes que quelques oiseaux ont sur la tête, comme les alouettes. Alors il est synonyme avec Huppe. Une crête d’alouette.

C’est encore cette partie relevée qu’on apperçoit sur la tête de quelques serpens.

On donne aussi ce nom à une rangée d’arrêtes que quelques poissons ont vers la tête.

On appelle crête de morue un certain endroit du dos de la morue qui se coupe entre le collier & l’entre-deux.

Crête, se dit par la même raison de la partie des armes défensives de la tête, qui s’élève par dessus en forme de crête. La crête d’un armet, d’un morion, d’un casque.

On appelle crêtes, en termes d’Anatomie, des excroissances qui surviennent autour du fondement. On peut ôter les crêtes, ou par ligature, ou par cautérisation, ou par amputation. Ces excroissances ne s’appellent crêtes que quand elles ressemblent à des crêtes de coqs : elles ont d’autres noms quand elles ont une autre figure. Voyez M. Dionis, des opérations de Chirurgie. On appelle encore crête une éminence tortue & courbée qui est au milieu de l’épine de l’omoplate. On la nomme aussi l’aile de la chauve-souris, à cause de la ressemblance qu’elle a avec ces deux choses.

Crête de coq. Crista galli. Terme d’Anatomie. Eminence de l’os ethmoïde qui avance dans la cavité du crâne, & à laquelle s’attache la partie de la dure-mère qui sépare le cerveau en deux, & que l’on nomme la faulx. Cette éminence est appelée crête de coq, parce qu’elle a de la ressemblance avec la crête d’un coq.

Crête de coq, se dit aussi d’une plante dont la racine est petite & blanche. C’est une espèce de pédiculaire. Pedicularis pratensis lutea, ou crista galli. Voyez Pédiculaire.

Crête de coq. Terme de Conchyliologie. Nom d’une