Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, III.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
260
DES

☞ Ce mot exprime souvent ce qu’on a de moins qu’un autre, en quelque matière que ce soit ; & se dit également des choses & des personnes. Incommodum. L’Infanterie a du désavantage en rase campagne contre la Cavalerie. On ne peut combattre contre les gens rétranchés sans désavantage. Ils furent vaincus par le désavantage du lieu. Ablanc. Loci iniquitas. Il a eu du désavantage dans le combat.

Désavantage, se dit aussi de la privation d’un bien auquel on auroit eu droit de prétendre. La donation qu’on fait à un aîné est un désavantage pour les cadets.

DÉSAVANTAGER, v. a. Causer de la perte, du dommage, ôter à quelqu’un ce qui lui appartient. Detrimentum, damnum parere, afferre, inferre. Ce père a désavantagé tous ses enfans pour avantager l’aîné. Hors de là, il n’est point en usage, & dans cette acception là même, il ne vaut rien.

☞ DÉSAVANTAGEUSEMENT. adv. D’une manière désavantageuse. Penser, juger désavantageusement de quelqu’un. Iniquè. Il s’est marié désavantageusement.

☞ DÉSAVANTAGEUX, euse. adj. Qui cause ou peut causer du désavantage, du dommage. Incommodus, damnosus, detrimentosus. Il a fait un mariage ridicule & désavantageux. La clause insérée dans son contrat de mariage est désavantageuse. Tenir de quelqu’un des discours désavantageux.

☞ A l’armée on appelle un poste désavantageux, locus iniquus, un poste incommode par sa situation, & où il est difficile que des troupes puissent se défendre.

DÉSAVEU. s. m. Dénégation. Negatio, inficatio. Il est honteux de faire un désaveu de tout ce qu’on a dit. Je déclare que mon désaveu n’étoit pas sincère, & que c’étoit un assujettissement volontaire de mes sentiments à ceux de, &c. S. Evr.

Désaveu, est aussi un remède aux engagemens ou l’on se trouve par la faute d’un Procureur qui a abusé de son pouvoir, c’est la déclaration que fait la partie pour laquelle il a occupé, de désavouer, de ne pas rectifier ce qu’il a fait. Improbatio. Il a fait un désaveu formel de toute cette procédure : il faut instruire ce désaveu. Matière sujette à désaveu. Patru. Le désaveu ne se forme que pour des causes importantes, comme lorsque les Procureurs ont excédé les termes de leurs pouvoirs.

Désaveu, se dit aussi de la dénégation formelle & expresse, que fait le nouveau vassal, de faire la foi & hommage à son Seigneur, deniant que son fief releve du fief dominant possédé par le Seigneur supérieur, soit en s’avouant vassal d’un autre Seigneur soit en soutenant qu’il possede son fief en franc-leu ; ce qui donne lieu à la commise. Voyez Commise.

Désaveu, se dit figurément des actions, des changemens de conduite par lesquels on semble désaprouver & désavouer celle qu’on avoir tenue auparavant. La vie que mène aujourd’hui ce saint homme est un désaveu bien formel & bien édifiant des désordres de sa jeunesse.

Depuis ce temps heureux, infidèle à ta gloire
On a vu contre toi s’irriter la victoire,
Et par le désaveu de ses premiers bienfaits,
Se venger des honneurs que tu rends à la paix.

Nouv. choix de Vers.

DÉSAVEUGLER. v. a. Faire voir clair. On ne le dit point au propre. Au figuré, où il est d’un usage assez rare, il signifie tirer quelqu’un de l’aveuglement, lui ouvrir les yeux, le désabuser, le détromper d’une erreur.

Désaveuglé, ée. part.

☞ DÉSAVOUER, v. a. Nier d’avoir dit ou fait quelque chose. Negare, inficiari, diffiteri. Il a désavoué toutes les injures qu’on l’accusoit d’avoir dites. Vous avez tenu tel propos, vous ne pouvez le désavouer.

Désavouer, ne pas reconnoître pour sien. Diffiteri. Un Auteur désavoue son ouvrage. Diffiteri opus. Un père désavoue son enfant. Je vous désavoue pour mon parent.

☞ En Jurisprudence féodale, un vassal désavoue son Seigneur, en déniant que son fief relève du fief dominant possédé par le Seigneur, ou en s’avouant vassal d’un autre Seigneur, ou en soutenant qu’il posséde son fief en franc-aleu.

☞ En terme de Pratique, désavouer un Procureur, désavouer ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, c’est refuser de ratifier ce qu’il a fait ou dit, en déclarant qu’il a agi sans ordre, & contre l’intention de celui au nom duquel il agissoit. Improbare. On peut désavouer un Procureur qui a excédé ses pouvoirs. Il faut qu’un Procureur ait un pouvoir spécial pour interjeter un appel, autrement il peut être désavoué.

☞ Un Souverain désavoue de même son Ambassadeur, désavoue ce qu’il a fait, en déclarant que ce qu’il a fait en son nom a été fait sans son ordre & contre son intention.

Du Cange dérive ce mot de deadvocare, qu’on a dit dans la basse Latinité en la même signification.

Désavoué, ée. part.

DÉSAUTORISER, v. a. Oter l’autorité : le pouvoir. Après la mort de Monsieur le Cardinal de Bourbon, les Seize ne cessoient de jour à autre de faire des requêtes pour assembler les Etats, afin d’élire un Roi Catholique & d’exterminer le Roi de Navarre & ses Sectaires. Ils ont veillé incessamment contre les Hérétiques & les Politiques : ils les ont désarmés, emprisonnés & désautorisés ; le tout par le commandement des Princes & des Magistrats. Dial. du Maheutre & du Manant, p. 464. & 465. du troisième tome de la Sat. Menip. Ce mot n’est plus d’usage.

DESBAIL. Voyez DÉBAIL.

DESBAUCHE. Voyez DÉBAUCHE.

DESBAUCHER. Voyez DÉBAUCHER.

DESBAUCHÉ. Voyez DÉBAUCHÉ.

DESBAUCHEUR. Voyez DÉBAUCHEUR.

DESBOURBER. Voyez DÉBOURBER.

DESBRAILLER. Voyez DÉBRAILLER.

DESBUCHER. Voyez DÉBUCHER.

DESCALANGÉ. adj. Vieux mot. Borel dit que, selon Ragueau, il signifie qui est hors de prison, mais qu’il croit qu’il veut dire, rétabli en son honneur, quand celui qui a noirci un homme par quelque accusation, se trouve obligé de se dédire, & de déclarer qu’il le reconnoît pour un homme de bien.

DESCEINT, ou DESCEINCT, te. adj. Vieux mot. Discinctus, a, um. Le bon Roi Saint Louis partit dudit bois de Vincennes, nuds pieds & desceint en sa pure cote, & ses trois frères… & apportèrent ladite sainte Couronne honorablement à grande compagnie du Clergé, du peuple, & de gens de religion en procession, faisant grandes mélodies, &c. Anonym. Vie de Saint Louis.

DESCELLER, v. a. Oter le sceau de quelque acte, ou titre. Sigillum resignare.

Desceller, signifie aussi, détacher ce qui est scellé en plâtre. Obseratum gypso ferrum detrahere. Il a fallu desceller cette gâche, ces gonds, les fiches qui tenoient ce tableau.

DESCELLER. Découvrir. Voy. Déceler.

Descellé, ée. part.

☞ DESCENDANCE. s. f. Extraction. Suite de générations relatives à une souche commune. Genus, origo. Un tel prétend être de telle race ; mais il ne sauroit prouver sa descendance. Les Evangélistes rapportent la descendance de J. C. depuis Abraham. Voyez Descendre, en termes de généalogie.

DESCENDANT, ante. adj. & f. Qui descend Descendens. Ce mot se dit proprement de tout ce qui tombe ou se meut de haut en bas.

En Astronomie, les signes ascendans sont ceux