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Le Grand Marquis, qui vivoit dans le X & XIe siècle.

ESTÉ Voyez ÉTÉ.

ESTECA. Forteresse du Tucuman dans l’Amérique méridionale, & bâtie par François Aguire, Gouverneur de cette Province, l’an 1563. Del Techo, Hist. Paraq. L. I. C. 20.

ESTECO. Petite ville du Tucuman dans l’Amérique méridionale. Estecum. Elle est à 50 lieues de Saltæ, & à 60. de Saint Iago. Elle est sur le chemin du Pérou au Tucuman. Elle seroit devenue une des plus grandes villes du Tucuman, si l’air n’y étoit pas mauvais. Elle a 50 villages dans sa dépendance. Hist. Paraq. L. I. C. 24 & 25. L.V. C. 20.

ESTEIGNOIR. Voyez ÉTEIGNOIR.

ESTEINDRE. Voyez ÉTEINDRE.

ESTEING. Ancienne Baronie, qui depuis a été érigée en Comté. Stagnum. Le Comté d’Esteing est dans le Rouerque. Esteing a donné son nom à l’ancienne & noble Maison d’Esteing. De Stagno. Les D’Esteing portent les armes de France, avec un chef d’or pour brisure ; & ils ont les mêmes livrées que nos Rois, par concession de Philippe Auguste, en faveur d’un Seigneur de cette Maison qui le remonta & lui sauva la vie à la bataille de Bovines en 1214.

ESTEINS. Voyez ÉTEINS.

ESTEINTE. Voyez ÉTEINTE, &c.

ESTELAIRE. adj. Terme de Chasseur, qui signifie Apprivoisé : un cerf estélaire, un Cerf apprivoisé, que l’on envoie dans les bois ensuite, pour aider à prendre les autres.

ESTELES. s. f. pl. Voyez ÉTELES.

ESTELIN ou ESTERLIN. s. m. Poids d’Orfèvre qui pese 28 grains & demi. Il est moindre que le demi gros, qui en pése 36. Il est le double de la maille, qui n’en pése que 14. L’estelin est la 20e partie d’une once. Le marc contient 160 estelins.

Du Cange dit qu’on trouve dans la Chambre des Comptes, qu’il est dit que chaque sterlin ou estelin, doit peser trois oboles tournois, & le sou, douze oboles pesant.

ESTELLA. Ville de la Navarre Espagnole. Stella, Estella. Elle est sur la rivière d’Ega, à huit lieues de Pampelune, vers l’occident septentrional. Estella est capitale d’un Majorat. Quelques Géographes la prennent pour l’ancienne Carnonium ou Curnovium, petite ville des Vascons ou Gascons anciens, que d’autres placent à Carnobio, village de la Navarre, aux confins de l’Arragon.

ESTEMENAIRE. s. m. Terme de Marine. Les estéménaires sont deux pièces de bois ajustées aux extrémités des madriers. Il y a bien de l’apparence que ce mot vient du Latin extremus, dernier, qui est au bout.

ESTEMOA. Voyez ESTHEMOA.

ESTEN. Voyez ESTONIE.

ESTENDARD. Voyez ÉTENDARD.

ESTENDEUR. Voyez ÉTENDEUR.

ESTENDOIR. Voyez ÉTENDOIR.

ESTENDRE. Voyez ÉTENDRE.

ESTENDUE. Voyez ÉTENDUE.

ESTENSE. adj. Estensis. Ce mot ne se dit point seul. Le mont Estense, Mons Estensis, est un mont de trois cens mille écus de capital que la Maison d’Este avoit fondé sur elle, à en prendre la rente sur les revenus des biens qu’elle possédoit dans l’État Ecclésiastique. Il s’avança de dire que Sa, Sainteté se chargeoit de l’extinction du Mont Estense. L’Ab. Régn.

ESTÉPA. Astera. Petite ville ou bourg d’Espagne. Ce lieu est dans le Royaume de Grenade, aux confins de l’Andalousie, à six ou sept lieues d’Écija, du côté du midi. Maty. Long. 13. d. 25’. lat. 37. d. 10’.

ESTEPONA. Petite ville ou bourg de l’Andalousie en Espagne. Il est sur la côte entre Marbella & Gibraltar. Quelques-uns y placent l’ancienne Ostio, petite ville de la Bétique, que d’autres mettent à Estesta. Maty.

ESTER. v. n. Stare, adesse. Terme de Jurisprudence. ☞ Ester en jugement, c’est comparoître en jugement soit en demandant, soi en défendant, ou constituer Procureur pour intenter ou défendre une action. Les mineurs ne peuvent ester en jugement, s’ils ne sont assistés de leur tuteur ou curateur ; c’est même le tuteur qui est nommé dans les actes judiciaires. Il en est de même des Moines & généralement de tous ceux qui sont incapables des effets civils. En pays coutumiers les femmes mariées ne peuvent ester en jugement sans l’autorisation de leurs maris.

Ester à droit, en matière criminelle c’est comparoître, se présenter devant le Juge pardevant lequel on a été assigné. Un contumax qui a laissé passer les cinq années depuis le jugement, sans se présenter, ne peut plus ester à droit, c’est-à-dire, être écouté, ni proposer ses moyens de justification, à moins qu’il n’ait obtenu en Chancellerie des Lettres qu’on appelle Lettres pour ester à droit.

Ce mot vient de stare in judicio ou sistere.

Ester, se prenoit autrefois anciennement pour hésiter. C’est en ce sens que Charles VI. fit une devise en rébus d’une plante de genêt avec le mot jamais ; pour dire, geneste jamais, je n’este jamais c’est-à-dire, je n’hésite point : il en fit un Ordre de Chevalerie, composé de deux gousses de genêt, l’une blanche, & l’autre verte ; dont l’une étoit le symbole de la vieillesse, & l’autre de la jeunesse P. Men. Art. des Dev.

Ce mot vient du Latin hærere, & l’on disoit proverbialement hæret aqua. Il este ou il hesite.

Ester. Vieux mot. Du Latin esse ou sistere, demeurer, rester. Poësies du Roi de Navarre.

ESTÉRAC. Le Comté d’Estérac, Astaracensis Comitatus. Contrée de Gascogne en France. Elle est entre le Bigorre, le Comté de Comminges & celui d’Armagnac, dont il fait partie. La petite ville de Mirande en est le lieu principal. Maty. On l’appelle plus communément Astarac. Corn.

ESTERE. s. f. Natte de jonc, qui vient d’Italie, de Provence & du Levant.

ESTERELLE. s. f. Fausse Divinité que l’on dit avoir été autrefois adorée en Provence, Esterella. Bouche, dans son Hist. de Prov. L. V. sect. 2. p. 758. du I. T tient pour fable tout ce que l’on en dit dans la vie de saint Armentaire. Je tiens, dit-il, pour suspect tout ce qui est ajouté de la Fée Esterelle, & de ses Sacrificateurs, qui donnoient à boire quelques breuvages enchantés aux femmes stériles pour avoir des enfans ; comme encore de cette pierre vulgairement dite La Lauza de la fada, où se faisoient les sacrifices de cette Divinité. Car au temps où vivoit St. Armentaire (sur la fin du IXe siècle) la Religion Chrétienne & Catholique étoit si fort affermie, & si universellement reçue en Provence, que je ne crois point qu’il y eût en son temps aucun vestige du Paganisme ; quoique toutes ces sortes de sortiléges peuvent avoir été faites en cette Province au temps de la Gentilité. Bouche.

ESTERLET. s. m. Nom d’une espèce d’oiseau aquatique. Il se trouve des esterlets sur la côte de l’Acadie.

ESTERLIN. s. m. Sorte de monnoie ancienne d’Angleterre. Dans l’Inventaire des biens de Jean II. Duc de Bretagne, rapporté par D. Lob. dans l’Hist. de Bret. T. II. p. 453. on lit : Item, en un autre grant sac de grosse teille étoient LXXVIII. mars III. onces VI. estrellins au marc de Tours. Sur quoi D. Lobineau remarque que le marc de Tours pesoie douze solides 11 deniers 1 obole esterlin, & renvoie à Pelletier, Traité de la Livre de S. Benoît, où en effet il en parle, p. 562. L’esterlin ou denier esterlin, étoit la 20e. partie de l’once.

Le Blanc dans son Traité des Monnaies, p. 182 & 183, montre qu’en 1158, 1200. & jusqu’en 1248. le marc d’argent valoit 13 sous 4 deniers esterlins Saint Louis en 1262. à la Toussaints, donna cours aux esterlins, jusqu’à la mi-Août pour quitte de-