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DA — DAC

D, est aussi un caractère de chiffre Romain, qui signifie cinq cens : ce qui vient de ce que le D est la moitié d’une M en caractère Gothique, qui a signifié mille : sur quoi on a fait ce Vers.

Littera D velut A quingentos significabit.

Si on met au-dessus du D une barre, elle signifie cinq mille.

Le D majuscule dans les basses continues marque le dessus ou le bas-dessus. C’est un caractère de Musique en cette occasion.

D. C’est la quatrième lettre des sept Dominicales.

D. C’est par ce caractere qu’on distingue la monnoie de Lyon.

D, dans l’Alphabet Chimique, dénote le vitriol.

DA.

DA. On écrivoit autrefois Dea. Interjection qui sert à augmenter l’affirmation ou la négation ; c’est un terme familier. Planè, omninò. Oui-da, Nenni-da.

La dévote Caliste,
De son mari a fait un Jean :
Oui-dà, un Janseniste. Scar.

Oui-dà ; je ferai ce qu’il me plaira. Mol.

Ménage, après Bochart, dit que ce mot vient du Grec Δια, comme, par Jupiter. Borel le dérive de la particule Grecque δη, qui signifie profectò, & M. Huet du Chaldéen דא, hic, hæc, hoc.

DAA.

DAALDER. s. m. Monnoie d’argent qui se fabrique en Hollande, & qui a cours pour un florin & demi, c’est-à-dire pour environ 37. sols six deniers de France.

DAARIN, aine. adj. Vieux mot, qu’on trouve dans quelques Coutumes, il veut dire dernier. Sitôt comme la terre a sa daraine roie pour semer bled. De Beauman.

DAB.

☞ DABACH. Voyez Dabuh.

☞ DABARITH. Voyez Dabereth.

DABBASETH ou DABBASCHETH. Voyez Debaseth

DABBAT. s. f. Nom que les Musulmans donnent à la bête de l’Apocalypse, qu’ils croient devoir paroître avant le Jugement dernier, aussi bien que l’Antechrist, qu’ils appellent daggial. Ils appellent Dabbath al ardh ; c’est-à-dire Bête de la terre, la seconde bête de laquelle il est aussi fait mention dans l’Apocalypse.

Ce mot dabbat, signifie en Arabe bête ; d’où vient qu’ils appellent Dabbat al misk, la bête qui porte le musc ; Dabbat al Zabbad, la civette. Ils appellent par excellence la bête de l’Apocalypse, bête simplement.

DABERETH ou DABARITH. Ville de la Tribu d’Issachar sur les confins de la Tribu de Zabulon. Dabereth. Le torrent de Cisson l’arrose, & elle fut ville de Refuge & Lévitique. Voyez Josué XIX. 12. 20. XXI. 28. 7. Par. VI 72. Les Septante l’appellent Δαϐιρώθ, Dabiroth, Δεϐϐά, Debba, Δεϐερί, Deberi. Le P. Lubin croit que c’est la Rabboth dont il est parlé au chap. XIX. de Josué, v. 20. parce que les Septante appellent cette ville Δαϐερών, nom qui approche de Δαϐιρώθ, qu’ils donnent à celle-ci. Dabereth s’appelle aussi Dabareth. Josephe l’appelle Dabarith & Dasbath. Zieglerus croit que c’est Pahrath.

DABERT. s. m. & nom d’homme. Dagobertus. A Bourges, S. Dabert, Évêque, dont le corps repose à Saint Outrille du château. Chast. Martyr. T. I. p. 339. Quoique le nom de ce Saint Évêque de Bourges soit le même que Dagobert, il ne faut pas cependant l’appeler ainsi, mais Dabert, que l’usage a fait de Dagobert, par corruption & par syncope.

DABES. s. f. Terme de Relation. C’est le nom du sixième des dix mois dont l’année des habitans de l’Ile Formose est composée. voyez la Description de cette Ile, imprimée à Amsterdam en 1705.

DABIR ou DEBIR. Ville dans la Terre Sainte. Dabir, Débir. Il y en avoit deux de ce nom. L’une étoit dans la tribu de Juda. Jos. XII. 13. ç’avoit été une ville Royale sous les Chananéens : elle fut prise, & son Roi défait par Josué. Jos. X. 38. XII. 13. Elle fut donnée à la Tribu de Juda, comme il paroît par Josué XI. 21. XIII. 26. & XV. 7. Le P. Lubin prétend qu’elle passa ensuite à la Tribu de Siméon. Je ne sais sur quoi il se fonde. Quoi qu’il en soit, elle fut enfin Lévitique assignée aux enfans d’Aaron. Jos. XIII. 15. 1. Paral. VI. 58. Dabir eut encore deux autres noms, Carioth-Senna, Jos. XV. 49. & Cariath-Sepher, Jos. XV. 15. Jug. I. 11. Voyez ces mots. Dabir étoit dans les montagnes.

L’autre Dabir, que les Septante appellent Δαίϐῶν, Daibon, étoit à l’orient du Jourdain dans la Tribu de Gad, Jos. XIII. 26. Elle avoit été aux Amorrhéens d’au-delà du Jourdain, comme Adrichomius l’a remarqué.

Ce nom vient de l’Hébreu דבר, dabar, c’est-à-dire parler, & signifie parole, discours, oracle ; peut-être parce que, sous les Chananéens idolâtres, il y avoit des oracles dans ces villes.

DABO. Voyez Dachsbourg.

D’ABONDANT. adv. De plus, outre cela. Prætereà, insuper. Il vieillit ; & n’est plus en usage qu’en style de Bulles, d’Ordonnances, de Réglemens, &c.

☞ D’ABORD, & mieux dabord sans apostrophe, V. Abord.

D’ABORD-QUE. conjonct. Aussi-tôt que. Voyez Abord.

DABOUIS. s. m. Toile de coton qui se fabrique aux Indes Orientales.

DABOUL. Voyez Dabul.

DABUH ou DABACH. s. m. Sorte d’animal qui naît en Afrique, qui est de la grandeur d’un loup, & presque de la même forme ; mais il a des pieds & des mains comme un homme. Il tire les corps morts des sépulchres, & les mange. Il est si charmé du son des trompettes & des tymbales, que c’est en jouant de ces instrumens que les Chasseurs le prennent. Ablanc.

☞ Les Arabes le nomment Hyène, les Africains Tefif.

DABUL ou DABOUL. Ville de la presqu’Île de l’Inde deçà le Gange. Elle est dans le Royaume de Décan à l’embouchure de la rivière d’Halevrako. Dabul a un fort bon port ; elle est marchande & fortifiée. Maty. V. Mandeslo, Voyage des Indes. Lat. nord 18. d. selon Delisle.

DABUSIJAN ou DABUSCA. Ville de la grande Tartarie. Dabuscia. D’Herbelot dit qu’Abulfeda la place à 88. d. 55. min. de longitude, & 39. d. 40. ou 50. m. de latitude.

☞ DABUSIYAH ou ALDABUSIYAH. Ville de la petite Tartarie, dans la Transoxane, entre Bochara & Samarkande.

DAC.

DACA. s. f. Grande Ville des Indes sur le bord du Gange, Voyez Tavernier, Voyages des Indes, T. II. Liv. I. ch. 8.

D’ACCORD. Espèce d’adverbe. Terme de commerce & de compte. C’est une conformité & égalité dans