Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, V.djvu/959

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MER

causes de notre (alut. La vie éternelle, scloa la doctrine de l’Église, expliquée dans le Concile de Trente, feJJ. 6. doit être proposée aux enfans de Dieu, & comme une grâce qui leur est miséricordieusement promile par le moyen de N. S. J. C. & comme une rccompenfe qui est ride IJement rendue à leurs bonnes œuvres & à leurs mentes, en vertu de cette promesse. Expos, de M. de M. Pelage rendoit la grâce dépendante de nos mentes. Fléch.

☞ On appelle les mérites de la Paction de J. C. ses souffrances & sa mort, en tant qu’elles ont satisfait pour nous à la Justice Divine, & qu’elles nous ont mérité la rémif- sion des péchés & la gloire éternelle.

☞ Les mérites des Saints, pour dire les bonnes œuvres.

MÉRITE, se dit aussi de la qualité des affaires. Momentum, gravitas, dignitas. Ce Président a été obligé de donner à cette cause plusieurs audiences à cause du lnente, de l’importance de l’affaire, be des difficultés qui s’y-sont rencontrées. C’est un bon Avocat, qui fera bien connoître, qui fera bien valoir le mérite de votre cause.

MÉRITE Militaire. Établissement créé par Louis XV par Ordonnance du mois de Juillet 1759 en faveur des Officiers Suillès & étrangers qui servent dans ses troupes, & qui font profession de la Religion Protestante. Cet établissement est à l’instar de l’Ordre Militaire de Saint Louis, qui ne peut pas être conféré à des Protestans. La marque de di stinction est une croix d’or, sur un des côtés de laquelle il y a une épée en pal avec ces mots, pro virtute bellicâ, Se sur le revers, une couronne de laurier avec cette légende : Ludovicus XV. Instituit. lyjp. Cette croix est attachée à la boutonnière avec un petit ruban de bleu foncé, faas être onde. Ceux qui montent au second degré, portent cette croix attachée à un large ruban de même couleur mis en écharpe. Ils doivent _êrre au nombre de quatre. Ceux qui pall’eront au troisième degré, porteront’indépendamment de ce grand cordon, une broderie d’or sur l’habit & sur le manteau. Ils doivent être au nombre de deux seulement.

MÉRITER. V. a. Faire une action bonne ou mau vaise, digne de récompense, ou de châtiment. Mereri, promereri, veL merere. Un verre d’eau donné au nom de Dieu, mérite le Ciel. Une si noire tr, hison méritoit un supplice éternel. Quand on a tout mérité, on doit tout espérer. Corn. Ta lâcheté n’ose me mériter. Id.

Rien n’est comparable à ma gloire : Le plus fameux Héros qu’on vante dans l’histoire Ne me le laurait disputer.

Si je n’ai pas une Couronne,

C’est la Fortune qui la donne,

// suffit de la mériter.

Fragin. du Port, de M. le Prince.

MÉRITER DE, est une phrase Latine qui étoit fort en vogue il y a long-temps, & qui s’est conservée. Ron fard s’en est servi. Benè mereri. Les Romains déféroient les honneurs du triomphe à ceux qui avoient bien mérité de la République. Bien mériter de notre langue yT C’est faire pour la République, pour la langue, &c. des actions dignes de récompense, des choses dignes de louange. Cegpot s’écrit plus souvent qu’il ne se dit dans la conversation.

MÉRITER, signifie aussi Valoir, être digne ; avoir de bonnes ou de mauvaises qualités, qui attirent l’honneur ou le mé’pùs. Dignum effe. Ce livre ne méritoit pas d’être imprimé, ni d’être conservé à la postérite.

On dit qu’une nouvelle mérite confirmation _, pour dire, qu’elle n’est pas fière, qu’elle a besoin d’être confimée.

MÉRITER, avec le datif de la personne. Rendre digne de... faire obtenir. Ce sont les services de son frère qui lui ont mérité cette récompense. Son affîduitélui a mérité la grâce qu’on lui a faite. Est cause de la grâce qu’on lui a accordée.

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R 9yi

Mériter à chef de terme. Les Banquiers & les Arithmétations parlent de la forte quand le principal gagne a chef de terme, & puis le principal & le gain de terme en terme, jusqu’à la fin du payement. On dit provcibialement, qu’un homme lnérite, ou ne mérite pas de vivre, quand il a des qualités sociables, ou contraires à la société, qui le font rechercher ou fuir..

MÉRITÉ, LE part. palf. & adj. Méritas.

MÉRITOIRE. adj. m. & f. Terme de Théologie, qui se dit des bonnes œuvres que Dieu récompense dans le Ciel. Mercede dignus, meritorius. Les actions de charité font méritoires. Les aumônes que l’on fait par vanité ne font pas méritoires. Ils disputoient si la vie active étoit moins excellente, ou plus méritohe que la vie contemplative. Pat. Les Protestans ne reconnoissent rien de méritoire à l’égard de Dieu. Ils nient que les bonnes œuvres soient méritoires. La Pl. Voyez ci dessus, au mot Mérite, les sentimens de la vraie Église.

MÉRITOIREMENT. adv. D’une manière méritoire. Modo mercede digno^merith, justè, Jure. Pour faire ^ une action méritoirement, il faut que ce soit sans intérêt & sans ostentation, & pour l’amour de Dieu.

MERLAN. s. m. Poisson de mer long & menu,

☞ (eu égard à sa grandeur), sur-tout vers la queue, car il est plus gros vers la tête. Ce poisson est allez connu. Chaisé de haute mer par des ennemis qui cherchent à le dévorer _, il vient en foule vers les côtes, où il tombe dans les filets des pêcheurs. Afdlus minor, merlangius. Il y a des merlans qui font de vrais hermaphrodites, puisqu’on trouve dans leur intérieur les œufs d’un côté Se h laite de l’autre. La chair du merlan est blanche, tendre, légère, de bon suc, nourrissante sans charger l’estomac. Elle convient à tous les tempéramens, même aux convalescens _& aux malades.

On dit proverbialement, que les merlans font viandes de laquais, de postillons, parce qu’ils n’empêchent pas de courir, & ne chargent point l’estomac.

MERLE. s. m. Oiseau médiocre, de la taille d’une §3° pie, il a le bec jaune, convexe en-dessus. Ses pieds & ses ongles font noirs, le plumage noirâtre. ^ Celui de la femelle est plus brun, varié de gris & de rousseâtre. Le mâle fisse & chante.

☞ Messe à collier. Mcrula torquata. Il a un collier gris, le plumage couleur de fuie. Il est commun en savoie, où il habite les montagnes, fer Le Messe blanc n’est point un oiseau imaginaire. On en trouve en Afrique, en Arcadie, morne en Savoie & en Auvergne. Il est rare, & n’habite que les montagnes. A la couleur près, il ressemble parfaitement au messe noir. Dans quelques montagnes comme les Alpes, on trouve aussi des merles bigarrés.

☞ Lt Messe de rocher ou de montagne, merulafaxari lu, se trouve en Laponie. lia la queue jaune avec une bande noire dans le milieu, le menton blanc, le ventre rougeâtre, le bec noir. Il vit de noix. Albin lui donne le nom de casse noix.

^ Le Messe doré, mesura aurea, ainsi nommé à cause de la couleur de son corps, a les ailes d’un bleu tirant sur le brun, les pieds bleus, les ongles rougeâtres.

IfT Le Messe bleu, mesura

☞ rulea, se trouve dans les îles de l’Archipel. Il a le gosier, le cou & la tête d’un bleu d’azur, le dessus delà tête noir, les ailes brunes par dessus ; le dedans, le ventre & la queue font d’un jaune doré.

☞ Le Messe du Brésil est d’un très beau rouge, excepté les ailes & la queue qui font d’un beau noir.

☞ On dit qu’en Italie il y a des merles de couleur de rose.

On dit proverbialement, il fisse comme un messe, il est fin ; il est rusé comme un messe. A d’autres, dénicheur de merles, pour dire qu’on se fie pas à ce qu’on dit ou promet.

On dit à celui qu’on veut défier de faire une