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AUGUSTE — AUGUSTIN (SAINT)

il donnait le nom d’Auguste, ainsi Sébaste et Césarée, et, tout roi des Juifs qu’il fut, allant jusqu’à bâtir à Panéas un temple en l’honneur de son tout-puissant bienfaiteur, Antiq., XV, x, 3. À la mort d’Hérode, an 4 de J.-C., Auguste, confirmant les dernières volontés du roi juif, partagea ses États entre ses enfants. Antiq., XVII, xi, 4. Il attribua la Judée, cf. Matth., ii, 22, l’Idumée et la Samarie à Archélaüs, avec le titre d’ethnarque, en lui promettant celui de roi quand il s’en serait rendu digne ; la tétrarchie de Galilée et de Pérée à Antipas, cf. Matth., xiv, 3 ; celle de Batanée et de Trachonitide à Philippe, cf. Luc, iii, 1 ; certaines villes importantes à Salomé. La dernière intervention d’Auguste dans l’histoire juive fut la déposition d’Archélaùs, qu’il exila dans les Gaules, et l’incorporation de ses États au gouvernement de Syrie, an 6 de J.-C. Josèphe, Ant. jud., XVII, xiii, 2. Le vieil empereur, dont les dernières années furent empoisonnées par des chagrins domestiques et des malheurs publics, finit sa vie, en l’an 13 de J.-C, à Noie, en Gampanie, le -19 août, mois de sextilis auquel il avait donné son nom {Augustus). Avant sa mort, il avait successivement vu disparaître tous ses enfants d’adoption, et s’était trouvé réduit à laisser le pouvoir suprême à Tibère, dont il détestait le caractère astucieux, dissimulé et cruel. Il avait soixante-seize ans. L’histoire de son règne nous a été racontée par Suétone, Les douze Césars ; Dion Cassius, livre, liii, 6 ; Velléius Paterculus, etc.

E. Le Camus.

1. AUGUSTI Friedrich Albrecht, théologien protestant, né le 30 juin 1696 à Francfort-sur-l’Oder, mort le 13 mai 1782. à Eschenberg. Il était d’origine juive. Ses parents lui donnèrent, à la circoncision, les noms de Josué ben Abraham Eschel. Après avoir fait ses études à Bresci, en Lithuanie, il se rendit à Constantinople. Là il fut réduit en esclavage par les Turcs, puis racheté par un négociant polonais. Rendu à la liberté, il s’appliqua de nouveau aux études, d’abord à Cracovie, puis à Prague. Il fut converti au christianisme, en 1722, par le surintendant luthérien Reinhart, dont il avait fait par hasard la connaissance à Sondershausen. Après son baptême, il étudia de nouveau à Leipzig et à Gotha ; il devint, en 1734, pasteur à Eschenberg, dans le duché de Gotha, où il mourut à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. On lui doit de bonnes apologies de la religion chrétienne contre les Juifs, et des ouvrages utiles : Fasciculus dissertationum de pontificatu Christi ; Dissertatio Ia de Adventus ejusdem necessitate tempore templi secundi, in-4°, Leipzig, 1729 ; De factis et fatis Abrahami, in-4°, Gotha, 1730 ; Aphorismi de studiis Judæorum hodiernis, in-4°, Gotha, 1731 ; Dissertationes historico-philologiæ in quibus Judæorum hodiemorum consuetudines, mores et ritus, tam in rébus sacris quam civilibus exponuntur, 2 fascicules in-8°, Erfurth, 1735 ; Geheimmisse der Juden von dem Wunderfluss Sambathion, wie auch von den rothen Juden zur Erläuterung II Reg., xvii, 6, in-8°, Erfurth, 1748 ; Beweiss dass der hebraïsche Grundtext des Alten Testaments unverfälscht sey, wider Schöttgen, in-4°, Darmstadt, 1748 ; Gründliche Nachricht von den Karaiten, in-8°, Erfurth, 1752 ; Erklärung des Buchs Hiob, in-8°, Erfurth, 1754. Il s’est attaché particulièrement à démontrer la vérité de la religion chrétienne aux Juifs ses anciens coreligionnaires. — Voir J. G. Meusel, Lexikon der vom Jahr 1750 bis 1800 verstorbenen teutschen Schrifsteller, 15 in-8°, Leipzig, 1802-1816, 1. 1, p. 117-119 ; Emst Friedrich und Anton Augusti, Nachrichten von dem Leben, Schicksalen und Bekehrung Friedrich Albrecht Augusti, Gotha, 1783.

J.-B. Jeannin.

2. AUGUSTI Johannes Christian Wilhelm, petit-fils du précédent, théologien protestant, né le 27 octobre 1772 à Eschenberg, mort à Bonn le 28 avril 1841. Il étudia la théologie à l’université d’Iéna (1790), puis enseigna les langues orientales dans le même établissement (1798). Il devint, en 1812, professeur de théologie à Breslau, passa en 1819, en la même qualité, à Bonn, où il resta jusqu’à sa mort. Dans son enseignement il se montra positivement croyant. C’est ce qui ressort de sa Dogmatik, in-8°, Leipzig, 1809 ; 2e édit., 1825 ; de son Lehrbuch christlichen Dogmengeschichte, in-8°, Leipzig, 1805 ; 4° édit., 1835, et de son Grundriss einer historich-kritischen Einleitung in’s Alte Testament, in-8°, Leipzig, 1806 ; 2e édit., 1827. Tout en revendiquant pour le théologien la liberté de la critique, il croit à l’Écriture comme à la parole de Dieu ; il est convaincu qu’elle n’a rien à redouter des investigations de l’esprit humain, qu’elle peut braver la critique la plus sagace et la plus pénétrante. Il a beaucoup écrit. Il doit sa renommée surtout à ses travaux sur les antiquités chrétiennes. Son principal ouvrage en ce genre a pour titre : Denkwürdigkeiten aus der christlichen Archäologie, 12 in-8°, Leipzig. 1817-1831 ; Die christliche Alterthümer, ein Lehrbuch fur akademischen Vorlesungen, in-8°, Leipzig, 1819 ; Sandbuch der christlichen Archäologie, 3 in-8°, Leipzig, 1836-1837. Outre son Introduction à l’Ancien Testament, il a publié : Versuch einer historich-dogmatischen Einleitung in die heiligen Schriften, in-8°, Leipzig, 1832 ; Apocryphi libri Veteris Testamenti, in-8°, Leipzig, 1804 ; J. G. Z. Berger’s Versuch einer praktischer Einleitung ins’ Alte Testament 4 Theile (3 t8r und 4 ter Band fortgesetzt von J. Chr. W. Augusti), 4 in-8°, Leipzig, 1799-1808 ; Die katholischen Briefe neu übersetzt und erklärt, mit Excursen und Abhandlungen, 2 in-8°, Lemgo, 1801 ; Rabbi Sal. Jarchi’s Ausfürlicher Conimentar ûber den Pentateuch, aus dem OriginalTexte zuerst in’s Deutsche ûbersetzt von Haymann, mit einer Vorrede Prof. Dr Augusti, in-8°, Bonn, 1833 ; — en collaboration avec de Wette, Commentar über die Psalmen, in-8°, Heidelberg, 1811 ; 2e édit., 1823 ; Die Schriften des Alten und Neuen Testament, neu übersetzt von. J. C. W. Augusti et W. M. L. de Wette, 6 in-8°, Heidelberg, 1809. Voir Herzog, Realencyclopädie, 2e édit., t. i, p. 777-779 ; Welte, Kirchenlexikon, 2e édit., t. i, col. 1655.

J.-B. Jeannin.

1. AUGUSTIN (Saint), Aurelius Augustinus, évêque d’Hippone et docteur de l’Église, né à Tagaste le 13 novembre 354, mort à Hippone le 28 août 430. Il avait été baptisé à Milan le 24 avril 387, ordonné prêtre en 391, et évêque en 395. C’est vers l’âge de dix-huit ans que saint Augustin, travaillé par le besoin de la vérité, lut pour la première fois la Bible, dont enfant il avait entendu sainte Monique, sa mère, lui vanter la beauté. Mais il ne l’étudia pas d’abord avec la simplicité de la foi. Devenu manichéen, pendant dix ans il accepta les calomnies que les sectateurs de Manès déversaient à plaisir sur le texte sacré : opposition de l’Ancien et du Nouveau Testament, langage indigne du principe bon, œuvre de l’esprit mauvais, etc. Saint Ambroise commença à dissiper les erreurs dont l’esprit d’Augustin était abusé ; la lecture des Épîtres de saint Paul, qui lui parurent combler les lacunes de la philosophie platonicienne sur le péché et la grâce, l’incarnation et la rédemption, acheva de donner au jeune Africain le goût des Écritures. Il doit être compté parmi les Pères latins qui ont le plus écrit sur la Bible. De sa conversion à sa mort, c’est-à-dire pendant près d’un demi-siècle, chaque année vit paraître un ou plusieurs nouveaux écrits exégétiques du saint docteur : traités, commentaires, lettres, sermons. Il cite les Écritures à tout propos ; avec ses seuls ouvrages, on pourrait reconstituer plus des deux tiers de la Bible. Orateur, il en fait goûter à son peuple les saintes beautés ; apologiste, il la défend avec succès contre les calomnies des manichéens et les objections des païens ; théologien et commentateur, il en développe admirablement la doctrine. Il n’avait lu que de très rares commentaires grecs ; l’Orient n’exerça à peu près aucune influence sur son génie original et toujours latin. Il se servit presque exclusivement dans ses écrits de l’ancienne