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BÉATITUDES (MONT DES)


£Îç tô ô’poç. Est-ce pour désigner une montagne connue des lecteurs ou voisine des lieux où le récit vient de les transporter ? La réponse, quelle qu’elle soit, nous laisse toujours dans l’incertitude. Quelques auteurs veulent voir ici dans « la montagne » une opposition avec « la ville maritime » de Capharnaûm, dont il est question auparavant. Matth., iv, 13. Mais les deux passages sont trop séparés pour qu’on puisse ainsi les unir. Saint Jérôme, dans son Commentaire sur saint Matthieu, t. xxvi, col. 33, avoue ne rien savoir de certain sur ce sujet ; il dit simplement que la scène dut se passer « en Galilée, sur le

de forme arrondie, dont l’altitude est de 346 mètres. La crête, élevée de 50 ou 60 mètres au-dessus du niveau de la route, vers le sud, domine d’environ 250 mètres, vers le nord, la vallée que sillonne l’ouadi el-Hamam. Elle est terminée, au nord-ouest et au sud-est, par deux éminences ou cornes qui lui ont fait donner le nom de Qoroun Hattin, « Cornes de Hattin ». Hattin est le petit village qui s’étend sur la pente septentrionale. Ces deux éminences « ont été justement comparées au pommeau et au troussequin d’une selle arabe ». Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, dans Le Tour du monde, t. xun, p. 202. Il

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467. — Qoroun Kattln ( Montagne des Béatitudes). D’après une photographie.

Thabor ou quelque autre montagne élevée ». Une ancienne tradition, remontant à l’époque des croisades, place le mont des Béatitudes à Qoroun Hattin, hauteur située à mi-chemin entre le Thabor et Capharnaûm, à peu près en face de Tibériade, à deux heures du lac (fig. 407). La position de cette colline « s’accorde fort bien avec l’ensemble du récit évangélique, car elle est facilement abordable de toutes parts et se trouve justement dans la région où prêchait alors Notre - Seigneur. De plus, elle mérite seule, entre toutes les hauteurs qui l’avoisinent à l’ouest du lac, le nom de montagne par excellence, qu’elle porte dans le texte grec, to opoç, tant elle se distingue des autres par sa forme particulière et par son élévation plus considérable ». Fillion, Évangile selon saint Matthieu, Paris, 1878, p. 98.

C’est, en effet, un sommet bien singulier que celui de Qoroun Hattin, un de ceux qui frappent le plus le voyageur, quand, après avoir suivi la route de Nazareth à Tibériade, il commence à apercevoir le profond eneaisjsement du lac. Il voit sur sa gauche une colline rocheuse,

existe entre elles un plateau inégal, long d’une centaine de mètres, capable de contenir un nombreux auditoire, et du haut duquel on jouit d’une magnifique perspective. Ce n’est pas cependant, croyons - nous, sur ce plateau qu’eut lieu le discours du Sauveur, mais en uu point intermédiaire, entre la plaine et le sommet ; ce qui permet à saint Matthieu de dire qu’on était « sur la montagne », et à saint Luc, vi, 17, « dans la plaine, » ém

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La colline tout entière, dont la forme est bien celle d’une forteresse naturelle, était, dans sa partie supérieure, entourée d’un mur d’enceinte dont il subsiste encore de nombreuses traces, principalement aux deux cornes, qui paraissent avoir été fortifiées d’une manière spéciale. La nature des matériaux de toute forme et de toute dimension qui jonchent le sol semble indiquer que ce mur a été construit à la hâte. Les habitants de Hattin prétendent qu’il renfermait une pente ville, depuis longtemps rasée de fond en comble et aux ruines indistinctes de laquelle ils donnent le nom de Khirbet Medinet et-Thouiléh,