Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/942

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1733
473
BETHSAMÈS

.4

I. Nom, identification. — En comparant, en effet, les différentes listes où sont compris ces deux noms Béf semés et 'lr Séméë, Jos., xv, 10 ; xix, 41 ; III Reg., iv, 9 ; II Par., xxviii, 18, nous croyons pouvoir n’y reconnaître qu’une seule et même localité, dont les autres déterminent la position : Cheslon (aujourd’hui Kesla), Jos., xv, 10 Thamna (Tibnéh), Jos., xv, 10 ; xix, 43 ; II Par., xxviii, 18 Sara (Sar’a), Jos., xix, 41 ; Esthaol (Aschoû'a), Jos. six, 41 ; Aïalon (Yàlo), Jos., xix, 42 ; II Par., xxviii, 18 Salebim ou Sélebin (Selbît), Jos., xix, 42 ; III Reg., iv, 9 Acron ou Accaron ('Aqir), Jos., xix, 43. Voir les cartes de Juda et de Dan. Nous croyons inutile de chercher deux

vantes : 1° Bethsamès est mentionnée, III Reg., iv, 9, avec Salebim et Élon parmi les cités soumises à l’intendance de Bendécar ; elle devait donc, comme elles, appartenir à la tribu de Dan. Jos., xix, 42, 43. — Nous ferons remarquer que les circonscriptions territoriales indiquées III Reg., iv, 8-19, ne correspondent pas exactement au territoire de chaque tribu, mais sont plutôt déterminées d’après la fertilité relative de chaque contrée, de manière à favoriser la juste répartition des charges. Voir Béthanan. — 2° Dans Josué, les villes d’un même groupe font partie de la même région. Or Bethsamès, ville sacerdotale, Jos., xxi, 16 ; I Par., VI, 59, est citée avec Jéther

[[File: [Image à insérer] |300px]]
527. — Aïn -Schems (Bethsamès). D’après une photographie de M. L. Heidet

villes distinctes dans ce cercle restreint, quand un seul point peut répondre aux exigences des textes. Nous trouvons, en « ffet, sur la limite des deux tribus un village dont le nom reproduit exactement l’antique dénomination : 'Aïn Schems, ijH^ii k**C = tfoitf n>3, Bêf semés. La première partie

du mot, beth, « maison, » a été remplacée par un autre nom commun, 'aïn, « source, » ce qui s’est produit plus d’une fois dans l’onomastique palestinienne ; ainsi Bethagla est devenu 'Aïn Hadjlâ. Les formes primitives, Hirsémés et Bethsamès, subsistant dans la forme actuelle Aïn Schems, « source du soleil, » indiqueraient, d’après quelques-uns, que, dans l’antiquité, cet endroit était consacré au culte spécial de l’astre du jour, comme l'étaient les villes appelées par les Grecs Héliopolis, en Egypte et en Syrie. Cette explication n’est nullement certaine : les Chananéens adoraient le soleil sous le nom de Baal et non sous celui de semés ; le nom de « maison du soleil » devait donc signifier autre chose que lieu consacré à honorer le soleil (fig. 527).

Ceux qui veulent distinguer deux villes, l’une de Dan, l’autre de Juda, feront probablement les objections sui (Khirbet 'Attîr), Esthémo (Es-Semou’a), Jeta (Youtta), etc., situées dans le district montagneux qui s'étend au sud d’Hébron. — Le principe est parfaitement exact, répondrons-nous ; seulement son application ici n’est pas rigoureuse, parce que les villes sacerdotales et lévitiques n'étaient pas nécessairement cantonnées dans le même coin. Ensuite, nous avons dans le même groupe une autre localité qui s'éloigne des autres dans la direction de Bethsamès, c’est Lobna (hébreu : Libndh). Jos., xxi, 13 ; I Par., vi, 57. Son emplacement n’est pas connu ; mais elle est comprise dans la troisième série des villes de « la plaine » ou Séphéla, Jos., xv, 42, et les noms qui l’accompagnent nous reportent principalement autour de Beit-Djibrïn (Éleuthéropolis). Nous en pourrions dire autant d’Asan. I Par., vi, 59. — 3° Enfin, si Bethsamès appartenait à Dan, elle devrait être énumérée avec les villes sacerdotales de cette tribu, Elthéco, Gabathon, Aïalon et Gethremmon. Jos., xxi, 23, 24 ; xix, 42, 44, 45. Cf. Reland, Païsestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 656. Mais il est facile d’admettre que Bethsamès étant sur la limite même des deux tribus, et étant détachée de Juda, ait été rangée par l’auteur sacré parmi les cités