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FEMME


femmes servent à table, Matth., viii, 15 ; Marc, i, 31 ; Luc, iv, 39 ; x, 40 ; Joa., xii, 2, et même y prennent place, comme la Sainte Vierge aux noces de Cana. Joa., Il, 3. — 4° La pratique de la polygamie avait souvent pour effet d'établir des rivalités entre les femmes d’un même mari et de les rendre jalouses les unes des autres. Elle obligeait les rois et les riches à avoir pour elles un logement séparé, ce qu’on appelle aujourd’hui un harem, dans lequel elles vivaient ensemble ou séparément. Cf. II Sam. (Reg.), xiii, 7 ; I (III) Reg., vii, 8 ; ix, 24 ; Esth., 3, 9 ; cf. II (IV) Reg., xxiv, 15. Quand Jacob retourna de

ture, hâgôrâh. Is., iii, 24. Leurs cheveux- étaient longs, Luc, vii, 38, 44 ; Joa., xi, 2 ; xii, 3 ; Apoc, IX, 8, formant de nombreuses petites tresses attachées avec des cordons (voir Cheveux, fig. 253, 254, col. 687). I Cor., xi, 15 ; I Tim., ii, 9 ; I Petr., iii, 3. — 2° Elles se paraient de bijoux de toute espèce. Is., xvi, 24 ; Ezech., xxiii, 40 ; Jer., iv, 30. Elles portaient des 'âgilini ou pendants d’oreilles, Ezech., xvi, 12, et même le nézém, pendant de nez, consistant en un anneau circulaire inséré dans le cartilage du nez (voir t. i, Arabe, fig. 201, col. 831) ou bien en un ornement semblable à un bouton, comme de

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Femmes fellahines de Jéricho. D’après une photographie.

Mésopotamie en Palestine, ses quatre femmes avaient chacune leur tente particulière. Gen., xxxi, 33-34. Sara, femme d’Abraham, avait aussi sa tente à elle. Cf. Gen., xxiv, 67. La mère de Rébecca vivait ^pareillement dans une habitation séparée. Gen., xxiv, 28. Le Psalmiste, cxxvii (cxxviii), 3, dit que l'épouse habite be-yarketê bayit, c’est-à-dire dans un endroit réservé, à l’intérieur de la maison. Voir aussi Cant., iii, 4 ; viii, 2.

V. Habillement et parure des femmes Israélites. — 1° Le Deutéronome, xxii, 5, interdisait aux femmes de s’habiller comme les hommes. — Nous manquons de renseignements précis sur le costume des femmes israélites. Il devait être généralement simple. Un bas-relief de Koyoundjik nous représente des prisonniers juifs qu’on amène à Sennachérib, roi de Ninive, devant Lachis, ville de Juda. Parmi ces prisonniers de guerre sont plusieurs femmes (fig. 637 -638. Voir aussi fig. 455, col. 1485). Elles ont le visage découvert et marchent nu-pieds. Elles portent une tunique qui descend jusqu’aux chevilles et, par-dessus, un voile de même longueur, qui leur couvre le front et le dos. Leur condition de captives leur a fait sans doute enlever tout ornement, mais ce costume doit bien être pour le fond celui des basses classes. Il rappelle assez celui des fellahines de nos jours (fig. 639). Il consiste pour celles-ci en une longue robe de toile bleue, ornée autour du cou et de la poitrine de quelques broderies d’une autre couleur, en un pantalon et une coiffure formée d’une sorte de turban et d’un grand voile. La plupart ont des bijoux, de valeur fort ditférente, selon la richesse et la condition de chacune. — Les personnes d’un rang élevé portaient sans doute, sur le vêtement intérieur, une tunique d'étoffe plus précieuse. Jer., iv, 30 ; Ezech., xvi, 13 ; II Sam. (Reg.), xiii, 18, 19 ; Cant., v, 3, serrée autour de la taille par une cein nos jours. Le nézem était en or ou en argent, quelquefois incrusté de perles. Gen., xxiv, 47 ; Is., iii, 21 ; Prov., xi, 22 ; Ezech., xvi, 12. Une couronne, 'âtârâh, parait la tête, Ezech., xvi, 12 ; un collier, ràbîd, Ezech., xvi, 11, ou un chapelet de perles, hâi-ûzîm, le cou, Cant., i, 10 :

640. — Égyptienne se fardant D’après le Papj’rus de Turin 145.

des bracelets, çàmîd, les bras, Is., iii, 19 ; Ezech., xii, 11, et des périscélides, se’ddôt, les pieds, Is., iii, 20 ; des bijoux précieux, tôrhn, fils de perles ou de globules d’or, tombaient sur les joues. Cant., i, 10. Pour s’agrandir les yeux, on les peignait avec de l’antimoine. IV (II) Reg., ix, 30 ; Jer., iv, 30 ; Ezech., xxiii, 40. Voir Antimoine, t. i, col. 671. Un papyrus égyptien nous a conservé l’image d’une femme occupée à cette opération. Elle tient un pin-