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CELLIER — CELSIUS


taient les récipients de différente nature, outres, pots de terre, etc., qui contenaient le viii, l’huile et les denrées alimentaires. Moïse promet aux Hébreux que, s’ils sont fidèles, le Seigneur bénira leurs celliers. Deut., xxviii, 8. Quand le peuple devint infidèle, les celliers se vidèrent. Joël., i, 17. Un psaume, qui porte le nom de David, souhaite aux fils d’Israël « des mezâvîm remplis de provisions qui débordent les unes sur les autres ». Ps. cxliv (cxliii), 13. Il faut remarquer qu’ici laVulgate

128.

Cellier égyptien. On verse le vin dans les vases. Thèbes. D’après Wilkinson, Manners, t. i, p. 385.

modifie le texte hébreu et attribue cette bénédiction aux fils des impies. L’Écriture mentionne particulièrement les celliers dans lesquels David faisait garder son vin et son huile, I Par., xxvii, 27, ’28, et ceux dans lesquels Ézéchias renfermait le froment, le vin et l’huile. II Par., xxxii, 28. NotreSeigneur observe, au contraire, que les corbeaux n’ont « ni cellier ni grenier », et que le Père céleste les

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120. — Cellier égyptien. Un scribe inscrit le nombre des vases

contenant du vin.

D’après Champollion-Figeac, Egypte ancienne, pi. 38.

nourrit. Luc, xii, 24. Il ne faut pas oublier que les maisons des Hébreux, terminées en terrasses, ne comportaient pas de greniers proprement dits, et que les réduits à provisions se composaient habituellement de chambres à l’abri de la chaleur et de la lumière, ou parfois d’excavations souterraines. Aussi celliers et greniers diffèrent-ils assez peu l’un de l’autre. Ils sont même pris l’un pour l’autre dans les traductions. Prov., iii, 10 ; Mal.., iii, 10. D’autres fois aussi ces dernières appellent cellarium la chambre du trésor, I Par., xxviii, 11 ; cella une chambre intérieure, Cant., i, 3 ; cella vinaria la maison où fou boit du viii, où l’on se réjouit, Cant., Il, 4, et cella aromatum la chambre où l’on renferme l’argent, l’or, les aromates et les parfums. Is., xxxix, 2. Même en hébreu, ’ôsâr désigne souvent le trésor, le lieu où l’on garde les

richesses. Gesenius, Thésaurus, p. 144. — 2° Le premier temple contenait dans son enceinte un assez grand nombre de chambres dont plusieurs servaient certainement de celliers, pour recueillir le produit des dîmes ; mais l’Écriture n’en fait pas mention expressément. Il est parlé, au contraire, des celliers du second temple, II Esdr., xiii, 12, 13, et Malachie, iii, 10, exhorte les Israélites à y apporter fidèlement les dîmes. — 3° Les maisons ordinaires et celles des pauvres étaient naturellement dépourvues de celliers. Comme en Egypte et comme en Chaldée, Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1895, t. i, p. 53, 746, comme aujourd’hui encore en Palestine, l’unique chambre dont elles se composaient, en abritait à la fois la famille, les ustensiles et les provisions. Tout au plus ces dernières étaient-elles reléguées dans une pièce retirée, quand la maison en contenait plusieurs. La Bible ne fait aucune allusion à ce sujet.

H. Lesêtre.
    1. CELLON##

CELLON (Xettoîuv ; Codex Alexandrinus et Sinaiticus : XeXeûv ; dans quelques autres : XocWaicov), pays mentionné une seule fois, dans le livre de Judith, ii, 13 (grec, 23), à propos de la première campagne d’Holopherne, qui, après avoir « emporté d’assaut la ville fameuse de Mélothi, pilla tous les habitants de Tharsis et les enfants d’Ismaël, qui étaient à l’entrée du désert et au sud de la terre de Cellon ». Pour en chercher la situation, il est nécessaire de bien comprendre la marche du général assyrien dans cette première expédition, qui fut plutôt une razzia qu’une conquête. Son objectif est l’Asie Mineure, l’un des principaux foyers de la révolte contre Assurbanipal. Partant de Ninive, il se porte d’abord vers le centre ou l’ouest de la contrée rebelle, laissant au sud les hautes montagnes de Cilicie, l’Amanus et le Taurus oriental. Il envahit ensuite la Cappadoce, dont il prend une des villes importantes, Mélothi, c’est-à-dire Mélite ou Mélitène ; puis, après avoir ravagé la Pisidie, il pousse le pillage jusqu’en Lydie. Arrivé là, il revient sur ses pas, rançonnant les habitants de Tharsis, c’est-à-dire de Tarse en Cilicie ; puis enfin il s’attaque aux Ismaélites ou Arabes nomades qui campaient alors comme aujourd’hui sur la rive droite de l’Euphrate. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5° édit., Paris, 1889, t. iv, p. 286-289. On peut donc avec une certaine vraisemblance rapprocher Cellon du pays arrosé par la rivière X<J>oç, dont parle Xénophon, Anabase, i, 4, 9, aujourd’hui le Nahr Kouaïk, qui prend sa source au sud d’Aïntab, passe à Alep, et vase perdre dans la terre, en formant un vaste marais nommé el-Matk. Calmet, Comment, litt. sur Judith, Paris, 1712, p. 373, en fait un canton de la Palmyrène. — Comme ce dernier auteur, un certain nombre d’exégètes confondent Cellon avec XeXo-J ; ou XeXXo-J ; , que mentionne le texte grec du même livre de Judith, i, 9 (la Vulgate n’en parle pas), et voient sous les deux noms un seul et même lieu. Il nous semble difficile de partager cet avis, malgré la ressemblance onomastique qui paraîtrait l’autoriser. La raison en est tirée du contexte. La liste des peuples auxquels le monarque assyrien envoie demander soumission va du nord au sud, depuis la Perse jusqu’aux frontières de l’Ethiopie. Judith, i, 7-10. Chellus est mentionnée au sud de Jérusalem, entre Bélané (Beravi, ) et Cadès (KâSiq ; , Ain Qadis). La position de cette localité est donc toute différente, et l’on a cherché, non sans raison, à l’identifier avec l’ancienne Élusa, la talmudique Halûsah, aujourd’hui Khalasah, au sud - ouest de Bersabée. Cf. Reland, Paliestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 717. Voir Chellus.

A. Lecendre.

    1. CELSIUS##

CELSIUS (Olof, en latin Olaus), botaniste et théologien protestant suédois, né en 1670, mort le 24 juin 1756. En 1696, il entreprit un voyage aux frais du roi Charles XI, visita l’Allemagne, la Hollande, la France, l’Italie et l’Autriche, et revint dans sa patrie en 1698. Il professa le grec, les langues orientales et la théologie à Upsal.