D — DABIR
D, quatrième lettre de l’alphabet hébreu. Voir Daleth.
DÂ’ÂH, mot hébreu qui vient du verbe dâ’âh, « voler, » et qui désigne un oiseau de proie rangé parmi
les animaux impurs. Lev., xi, 14. Dans le passage parallèle, Deut., xiv, 13, ce nom est remplacé par râ’âh, qui
vient du verbe râ’âh, « voir. » Dans les deux cas, les Septante traduisent par γύψ, « vautour ; » la Vulgate rend le
premier mot par milvus et le second par ixion. Faut-il
voir dans dà’âh et dans râ’âh deux noms différents du
même oiseau, considéré tantôt à raison de son vol, tantôt
à raison de sa vue, comme le croient quelques interprètes ?
Ou bien faut-il supposer une faute de copiste, par suite
de la confusion si facile et si fréquente entre les deux
lettres daleth, ד, et resch, ר ? C’est ce que donnerait à penser le texte samaritain, qui dans les deux cas lit dâ’âh. Voir plusieurs cas de la confusion entre le daleth, ד, et le resch, ר, dans Rosenmüller, Scholia in Leviticum, Leipzig, 1798, p. 63. Gesenius, Thesaurus, p. 309, 1247, incline à croire qu’il faudrait lire dâ’âh dans les deux
passages. C’était aussi l’avis de Bochart, Hierozoicon,
Leipzig, 1793, t. ii, p. 777, qui pensait qu’un nom d’oiseau
tire plus convenablement son étymologie du verbe qui
signifie « voler » que de celui qui signifie « voir » Rosenmüller, loc. cit., rapproche de dâ’âh le nom arabe du milan, hida. D’autre part, Tristram, The natural history of the Bible. Londres, 1889, p. 186, ne fait aucune mention du dà’âh, et s’en tient au râ’âh du Deutéronome,
qui désigne probablement le busard. Voir Busard. Il est
probable que les deux mots dà’âh et râ’âh doivent être
ramenés à la même leçon. La place qu’ils occupent dans
les deux passages parallèles montre assez qu’ils désignent
des oiseaux de proie à peu près semblables et faciles à
prendre l’un pour l’autre. Si le râ’âh peut s’identifier avec
le busard, le dâ’âh désignerait le milan ou le vautour.
Voir Milan, Vautour. Aquila, Deut., xiv, 13, a traduit râ’âh par ἴξος, et la Vulgate par ixion. Ces deux mots n’ont le sens d’oiseau ni en grec ni en latin. Leur emploi prouve que les traducteurs n’ont pu saisir la signification du mot hébreu.
En cours
DABÉRETH (hébreu : had-Dâberat, avec l’article,
Jos., xix, 12 ; Dâberaf, Jos., xxi, 28 ; Dobrat, I Par., vi, 57
f Vulgate, 72] ; Septante : Δαβιρώθ ; Δαβράθ, dans le Codex Atexandrinus et plusieurs autres manuscrits, Jos., xix, 12 ; τὴν Δεββά ; Codex Alexandrinus : Δεβράθ, Jos., xxi, 28 ; τὴν Δεβερὶ… καὶ τὴν Δαβώρ, répétition fautive, I Par., vi, 72), ville située sur les frontières de Zabulon, Jos., xix, 12 ; mais attribuée à Issachar, Jos., xxi, 28 ; I Par., vi, 72, où elle est comptée parmi les cités lévitiques données aux fils de Gerson. C’est sans doute « le village de Dabaritta », Δαβάριττα, Δαβαρίττῶν κώμη, mentionné par Josèphe, « à l’extrême frontière de Galilée, dans la grande plaine » d’Esdrelon, Bell. jud., Il, xxi, 3 ; Vita, 62. Reland, Palseslina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 737, nie sans raisons suffisantes cette assimilation, admise par les auteurs modernes. C’est aussi la localité appelée Dabalarfah par le Talmud de Jérusalem, Orlali, 1, 1 ; cf. A. Neubauer, La Géographie du Talmud, in-8°, Paris, 1868, p. 265. Eusèbe et saint Jérôme, Ononmsiica sacra, Goetlingue, 1870, p. 116, 250, la nomment également Δαβράθ, Dabrath ; mais elle doit en même temps correspondre à Δαβειρά, Dabira, « bourg des Juifs, » qu’ils signalent « sur le [au pied du] mont Thabor, dans la région de Diocésarée » ; Sepphoris, aujourd’hui Sejfouriijéh, au nord de
Nazareth), p. 115, 250. Ces diverses identifications jointes
à celles de l’Écriture, qui place Dabérelh sur la limite
des deux tribus de Zabulon et d’Issachar, et dans le voisinage de Céseleth Thabor (Ihsdl), nous amènent à reconnaître avec certitude la cité biblique dans le village
actuel de Debouriyéh, à l’ouest et au pied du Thabor.
L’arabe دبورية, Debûriyéh, reproduit exactement l’hébreu דָֽבְרַת, Dâberaṭ, sauf la différence des deux terminaisons féminines. Les écrivains du moyen âge ont défiguré le nom en retranchant la première syllabe ; mais
Buria ou Bourie, situé près de Naïm et de la montagne
de la Transfiguration, désigne bien le même endroit.
Cf. Les chemins et les pèlerinages de la Terre Sainte
(avant 1265), dans les Itinéraires français publiés par
la Société de l’Orient latin, Genève, 1882, t. iii, p. 197. » Ce village [Debouriyéh], peu considérable, est assis
en amphithéâtre sur différents monticules au bas du
Thabor. Des jardins bordés de cactus l’environnent. On
remarque au milieu des maisons les restes d’un ancien
édifice, mesurant vingt-deux pas de long sur dix de large
et orienté de l’ouest à l’est. Il avait été construit en
pierres dé taille, et un certain nombre d’assises sont
encore debout. L’intérieur est actuellement occupé par
une habitation particulière et par une écurie, au-dessus
desquelles s’élève le medafeh ou maison affectée à la
réception des étrangers. Tout porte à croire, à-cause de
son orientation, que cet édifice était jadis une église chrétienne. Dans ce cas, il aurait été probablement bâti à
l’endroit où Notre —Seigneur guérit un possédé du démon
et en souvenir de cet événement… C’est à Daberalh que,
d’après une tradition très accréditée, les neuf apôtres
attendirent Notre —Seigneur, pendant qu’avec Pierre,
Jacques et Jean, son frère, il gravit le Thabor et s’y
transfigura en la présence de ces trois disciples privilégiés. En redescendant de la montagne, le Sauveur rejoignit en cet endroit ses autres disciples, et guérit devant
eux un jeune homme possédé d’un démon qu’ils n’avaient
pu chasser eux-mêmes. Matth., xvii, 14-17 ; Marc, ix,
16-26 ; Luc, ix, 38-43. » V. Guérin, Galilée, 1. 1, p. 141, 14’2.
— Lors de la conquête de Chanaan par les Israélites,
Dabéreth devait avoir une certaine importance, puisqu’elle
est mentionnée, I Par., vi, 72, « avec ses faubourgs, »
c’est-à-dire des hameaux voisins placés sous sa dépendance. Elle marque exactement la limite de Zabulon vers
le sud-est.
DABIR, nom d’un roi d’Églon et. de deux villes situées,
l’une à l’ouest du Jourdain, appartenant à la tribu de
Juda ; l’autre à l’est, de la tribu de Gad.
1. DABIR (hébreu : Debîr ; Septante, Δαβίν ; Codex Alexandrinus : Δαβείρ), roi d’Églon, auquel Adonisé-