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HANEBERG — HANÈS


an D. B. von Haneberg, Munich, 1878 ; Weinhart, dans

le Kirclienlexiam, t. v, col. 1490.

B. Heurtebize.
    1. HANÈS##

HANÈS (hébreu : If ânes ; Septante : (la-rriv), ville d’Egypte mentionnée une seule fois dans la Bible. Is., xxx, 4. Le prophète reproche à Juda de tenter une alliance avec les pharaons et de leur demander appui. Cette alliance, honteuse en soi, demeurera complètement inutile. Les princes du peuple auront beau aller à Tanis, les ambassadeurs se rendre jusqu’à Hanès, les uns et les autres ne trouveront que confusion en voyant un peuple qui ne pourra leur être d’aucun secours, qui, loin d’être leur aide et leur soutien, sera plutôt leur

Peschito qui suit les Septante, ont vu ici un nom propre. Le Targum le rend par dtmsitc, Tahfanhès, Taphnés ou

Daphnie, sur la frontière orientale du Delta. Il est difficile de considérer Hànês comme une simple abréviation de Tahfanhès ; puis le contexte semble indiquer que la seconde ville mentionnée était plus éloignée que la première, c’est-à-dire Tanis. La version de Saadia met Lw. « , (j >, Bahnsa, YOxyrynchus des Grecs, dans la moyenne Egypte. Ce sont des conjectures auxquelles il est parfaitement inutile d’avoir recours. Le nom hébreu, Hânés, a son correspondant exact dans l’égyptien

i 3) j>( _ » Q, qu’on lit Hininsu, dans le copte £ ! UtC,

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101. — Vue des fouilles d’Aimas el-Medinéh. D’après Ed. Naville, Ahnas el-Medineh, frontispice.

honte et leur opprobre. Tanis est une ville bien connue du Delta, la capitale de plusieurs dynasties égyptiennes. Mais que peut bien être Hanès ? Les Septante donnent une leçon toute différente de l’hébreu. Au lieu de lire comme la Valgate : ïy » î> D3n, Hânés yaggi’û, « [les

ambassadeurs] parviendront à Hanès, » ils ont lu : W> o : ii, hinnâm yigâ’û, « en vain ils se fatigueront, »

l « TT|V xomdtaoumv. La pensée est toute naturelle et d’accord avec le contexte ; mais le parallélisme, bien marqué dans ce morceau, est brisé, et nous croyons qu’il réclame un nom de ville comme pendant de Tanis. On trouve néanmoins quelques manuscrits qui portent hinnâm. Cf. J. B. de Rossi, Variée lectiones Veteris Testamenti, Parme, 1786, t. iii, p. 29. Certains auteurs ont adopté cette leçon, mais à tort. On comprend encore qu’à un nom étrange, dont la signification échappe, on substitue un nom connu. Mais, en supposant que hinnâm fût dans le texte, comment l’aurait-on remplacé par un nom inconnu ? D’ailleurs, les autres versions, excepté la

HICT. DE LA BIBLE.

l’arabe, ^Lofc^, Ahnâs % Cf. Jacques de Rougé, Monnaies des nomes de l’Egypte, Paris, 1873, p. 28. Cette ville est plusieurs fois mentionnée dans la stèle du roi éthiopien Piankhi-Mériamen. Cf. J. de Rougé, Chrestomathie égyptienne, Paris, 1876, fasc. iv, p. 6, 16, 35, 37. Elle se retrouve sur les monuments assyriens sous la forme Hi-ni-in-H. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften unadas Alte Testament, Giessen, 1883, p. 410. C’est YHéracléopolis des Grecs, le village actuel à’Ahnâs el-Medinéh, dans la moyenne Egypte, qui renferme encore des ruines, explorées par M. Naville. Voir fîg. 98. Cette ville eut autrefois une grande importance politique et militaire. Cf. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1895, t. i, p. 445-448 ; t. iii, p. 162. À l’époque dlsaïe, l’Egypte n’avait plus l’unité qu’elle avait eue jadis. Émiettée, sous la suzeraineté des rois éthiopiens, elle comptait dans ses nomes différents princes, qui avaient plus ou moins d’autorité. Pouf obtenir un appui contre l’Assyrie menaçante, le roi de Tanis n’était plus le seul à qui l’on dût avoir recours.

III. - li