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HARNAIS — HARPE

qui se met à la bouche du cheval, Job., xxx, 11 ; Is., xxx, 28, mais qui diffère de la précédente, puisque l’une et l’autre sont employées conjointement. Ps, xxxil (xxxi), 9.

Ḥébél, φορβεία, funis, Job, xl, 20, le licou de corde au moyen duquel on tire l’animal.

Yéṭer, χαλινός frenum, Job, xxx, 11, autre espèce de corde servant à maintenir et à diriger le cheval. Voir Corde, t. ii, col. 964-965.

Meṣillôṭ, χαλινός, frenum. Zach., xiv, 20. Les meṣillôṭ (sont des clochettes, des grelots ou de petites plaques sonores qui s’attachaient au cou des chevaux. Voir Clochette, t. ii, col. 808. La traduction des versions se justifie en une certaine façon, parce que ces clochettes devaient être attachées à une sorte de licol.

Kar, σάγματα, stramenta. Gen., xxxi, 34. Le kar est la selle du chameau, sorte de palanquin qui abritait contre le soleil. La selle du cheval n’est pas nommée.

Bigdê-hoféš lerikbâh, κτῆνοι εἰς ἅρματα, tapetes ad sedendum, en hébreu « les tapis étendus pour aller à cheval ». Ezech., xxvii, 20. On les faisait venir de Dedan. C’étaient des housses précieuses dont on recouvrait la selle ou qui elles-mêmes la remplaçaient. A l’entrée de Notre-Seigneur à Jérusalem, elles ont été représentées par les manteaux que les disciples étendirent sur l’ânesse et sur l’ânon. Matth., xxi, 7 ; Marc, xi, 7 ; Luc, xix, 35. Voir Tapis. — Sur le harnachement des divers animaux, voir Âne, t. i, col. 571 ; Chameau, t. ii, col. 523 ; Cheval, t. ii, col. 680 ; Éléphant, t. ii, col. 1661. — Les Israélites étaient fort peu cavaliers, à raison de la nature montagneuse de leur pays. Aussi ne faut-il pas s’étonner qu’il y ait si peu de détails dans la Bible sur le harnachement des montures.

H. Lesêtre.

HARNAPHER (hébreu : Ḥarnéfér ; Septante : Ἁναρφάρ ; Codex Alexandrinus : Ἁρναφάρ), un des fils de Supha, dans la tribu d’Aser. I Par., vii, 36.


HARODI (hébreu : ha-Ḥărôdî ; Septante : ὁ Ρουδαῖος ; Vulgate : de Harodi), nom ethnique indiquant la patrie de deux des vaillants gibborîm de David, Semma et Élica. II Sam. (Reg.), xxiii, 25. Si l’orthographe du mot n’a pas été altérée, ces deux guerriers étaient donc originaires d’une ville appelée Harod, d’ailleurs inconnue. Mais la leçon ha-ḥărôdî peut être fautive ; car nous lisons dans le passage parallèle que Semma (ou Sammoth) était ha-ḥărôrî (Vulgate : Arorites), I Par., xi, 27 (sans parler de hay-yzrâḥ [Vulgate : Jezerites] qu’on lit I Par., xxvii, 8, et d’où il résulterait que le même personnage serait originaire d’une localité appelée Jezrâh). Voir Arari et Arorite 2, t. i, col. 882 et 1027 ; Semma et Élica, t. ii, col, 1670.


HAROMAPH (hébreu : En cours Hârûmaf ; Septante : Ἐρωμάθ ; Codex Alexandrinus : Ἐρωμάθ ; Codex Sinaiticus : Ἐιωμάθ), père de Jédaia, qui rebâtit la partie des murs de Jérusalem, située en face de sa maison. II Esd., iii, 10.


HAROSETH (hébreu : Hàrôséf hag-gâim ; Septante : Codex Vaticanus : Ἀρεισώθ τῶν ἐθνῶν, Jud., iv, 2, 13, 16 ; Codex Alexandrinus : ’Aaeip&i, sud., iv, 2 ; Spufiov, sud., iv, 16 ; Vulgate : Haroseth gentium, « Haroseth des Gentils »), ville de Palestine, résidence de Sisara, généralissime de Jabin, roi d’Asor. sud., iv, 2. C’est de là qu’il partit, avec ses neuf cents chars de guerre et toute son armée, pour s’établir sur les bords du torrent de Cison et attendre l’attaque de Barac et de sa petite troupe. Jud., iv, 13. C’est jusque-là que son armée en déroute fut poursuivie par les Israélites vainqueurs. Jud., iv, 16. Pour l’ensemble du combat, voir Cison (Torrent de), t. ii, col. 781 ; Histoire, col. 784 ; pour les détails, cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6° édit., Paris, 1896, t. iii, p. 116-123. La cité n’est mentionnée que dans ce récit des Juges. Elle est appelée Haroseth des Nations, sans doute à cause de l’influence qu’y avait gardée l’élément païen ou chananéen. Quelques auteurs l’ont cherchée dans les environs du lac Houléh ou de Cadès de Nephthali. A la suite de W. M. Thomson, The Land and the Book, New-York, 1859, t. ii, p. 143, on est généralement plus disposé aujourd’hui à la reconnaître dans El-Ḥarthiyéh, village situé à l’entrée de la gorge qui sépare la plaine de Saint-Jean-d’Acre de la plaine d’Esdrelon. L’arabe الحرتىيّة, El-Ḥârthiyéh, représente suffisamment l’hébreu חֲרשֶׁת, ḤârôSét. La position surtout paraît bien convenir aux données scripturaires. Le village, assis sur un monticule, est, à la vérité, bien misérable aujourd’hui et d’une étendue bien restreinte : il se compose d’une quarantaine de maisons grossièrement bâties, la plupart très délabrées ; mais les aires qui le précédent vers l’est semblent avoir été jadis occupées par des habitations. C’est certainement un point stratégique important, en ce qu’il commande le passage étroit, resserré entre le Carmel et les premières collines de Galilée, qui ouvre communication entre la plaine maritime et la grande plaine d’Esdrelon. On comprend donc très bien que Sisara s’y soit établi. Ses chars bardés de fer, qui n’auraient pu manœuvrer dans les montagnes de Nephthali, pouvaient se mouvoir à l’aise dans cette contrée. F. Buhl, Geographie des alten Palästina, Leipzig, 1896, p. 214, objecte que, d’après Jud., iv, 13, 16, la ville ne pouvait être située près du Cison et devait être plus éloignée du lieu du combat. Il nous semble, au contraire, très naturel que Sisara soit venu de El-Hârthiyéh prendre position entre Mageddo et Thanac, développer ses terribles chars de guerre à l’endroit où la plaine est le plus large et le plus unie. Il est naturel aussi que l’armée vaincue ait cherché à regagner sa forteresse, dont elle était assez loin pour ne pouvoir échapper à la poursuite des Hébreux. — Cette identification est admise comme possible par les explorateurs anglais : Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. i, p. 270 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 80. Elle est acceptée par F.Mühlau dans Riehm, Handwörterbuch des Biblischen Alterlums, Leipzig, 1884, t. i, p. 572 ; G. A. Smith, The historical Geography of the Holy Land, Londres, 1894, p. 392 ; carte, pl. vi.

A. Legendre.


HARPE (hébreu : kinnôr ; Septante : κιθάρα, κινύρα ; Vulgate : cithara, quelquefois lyra), instrument de musique triangulaire et portatif, pourvu d’une rangée de cordes d’inégale longueur, que l’on pince avec les mains.

I. Nom.

Le nom hébreu kinnôr provient de la racine כנר, kânar, « vibrer, rendre un son. » À la même classe appartiennent رنا, رنّ, רוץ, רנץ, רנה, « résonner, pousser des cris. » Les Grecs ont gardé ce nom sémitique sous la forme κιννύρα, κινύρα (dans, les Septante, κινάρα) ; כִּינָרָא dans l’hébreu talmudique.

II. Description.

Harpes les plus anciennes.

Dans sa tonne la plus ancienne, la harpe était composée d’une pièce de bois arquée ou de deux morceaux de bois présentant un angle dans l’ouverture duquel le jeu de cordes était tendu obliquement. Selon cette disposition, l’instrument affectait la forme triangulaire, d’où le nom de τρίγωνον. Deux des côtés étaient formés par les tiges de bois, et le troisième par la plus longue des cordes. Voir fig. 106. C’est la harpe que l’on trouve sur les monuments égyptiens à partir de l’invasion des Hyksos et dont le nom même, [Hiéroglyphe à insérer] , kinnanaur, a été emprunté aux sémites comme l’instrument lui-même. V. Loret, L’Egypte du temps des Pharaons, in-12, Paris, 1889, p. 146. Ces instruments primitifs ne possédaient pas de caisse à résonnance. Une autre sorte de harpe antique