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IVRESSE — IZRÂHIÀ

IVROGNE, IVROGNERIE. L’ivrogne est celui qui a l’habitude de boire avec excès, et l’ivrognerie est cette habitude vicieuse. Voir Ivresse.

IXION, mot par lequel la Vulgate rend l’hébreu râʾâh. Deut., xiv, 13. Le râʾâh, qu’on retrouve sous la forme dâʾâh dans le Lévitique, xi, 14, est un oiseau que la loi défend de manger. Cet oiseau est vraisemblablement le busard. Voir Busard, t. i, col. 1974. Le Samaritain omet le mot râʾâh ; l’Alexandrin et le Vaticanus ne le traduisent pas, alors que d’autres versions grecques le rendent par ἰξός. Mais ce mot grec n’a jamais désigné un oiseau ; il veut dire seulement « gui » ou « glu ». Cf. Bailly-Egger, Dictionn. grec-français, Paris, 1895, p. 971. Quant à ixion, ce n’est pas un mot latin. Cf. Freund-Theil, Grand dictionnaire de la langue latine, Paris, 1872, t. ii, p. 294. Il ne se lit qu’en cet endroit de la Vulgate. Il désigne en grec un personnage mythologique, ἰξίων, Ixion, roi des Lapithes. Pindare, Pythie., ii, 59 ; Eschyle, Eumen., 441, 718. Peut-être ἰξός et ixion proviennent-ils d’une mauvaise lecture, dans les manuscrits grecs, de ἰκτίνος, « milan, « qui se trouve dans les deux mêmes versets du Lévitique et du Deutéronome.

IYAR, nom du second mois de l’année juive dans le Talmud. Il commençait à la nouvelle lune d’avril. Comme les autres noms de mois du calendrier juif, il fut emprunté par les Hébreux de la captivité au calendrier assyro-babylonien, où il occupait aussi la seconde place, sous le nom d’airu. Ce mot vient probablement de la racine אור, ʾIôr, « lumière. » Le mois d’Iyar serait donc le mois « brillant », par opposition au mois « sombre », le mois d’Adar, racine : אור, qui commençait à la nouvelle lune de février. — Iyar était consacré au dieu Éa. C’est dans ce mois qu’Asarhaddon proclama solennellement son fils Assurbanipal héritier légitime du trône d’Assyrie et qu' Assurbanipal lui-même rapporta à Babylone la statue de Marduk enlevée par un de ses prédécesseurs. — Le mois d’ijar,-i » iii, a passé du calendrier babylonien dans les calendriers palmyrénien, nabatéen et syrien, dans le ? Targums et le Talmud. Mais il ne se trouve pas dans la Bible. Le mois correspondant y est désigné tantôt par son rang de « second mois », II Par., xxx, 2, tantôt sous le nom de ziv. I Reg., vi, 1, 37.

Ziv, iii, est un des anciens noms de mois chananéens. Le Targum de Jonathan, I Reg., VI, 1, 37, le qualifie de « mois des fleurs »ירחבצביא, ירח . Le Talmud de Jérusalem (Rosch haschschanah, ch. I) rapproche ce mot de l’araméen Vf (cf. Dan., ii, 31 ; iv, 33 ; v, 6, 9, 10, etc.), « éclat, splendeur, couleur du visage. » « En principe on nommait le mois de Ziv, en raison de l'éclat (ziv) de ce mois (d’Iyar) où toutes les plantes ont surgi et où les arbres se distinguent par leurs produits. » M. Schwab, Le Talmud de Jérusalem, Paris, 1883, t. vi, p. 61-62. — On le trouve dans une des inscriptions néo-puniques découvertes par Lazare Costa à Constantine (n° 70) sous la forme orthographique de basse époque ויב. Cf. Corpus inscriptionum semiticarum, 1. 1, p. 365. — Le mois de ziv n’est mentionné que dans deux passages de la Bible. I Reg., vi, 1, 37. C’est pendant ce mois, y est-il dit, que Salomon jeta les fondements du Temple. — Voir Die Keilschrifttexte Assurbanipals, édit. Winckler, Leipzig, 1875, i, 11-23 ; H. Rawlinson, The cuneiform inscriptions of western Asia, t. v, 43, 1. 3-8, a-b ; Frd. Delitzsch, Assyrische Lesestücke, 3e édit., Leipzig, . 1885, p. 92 ; Clermont-Ganneau, Études d’archéologie orientale, cxiir 5 fascicule de la Bibliothèque de l'École des Hautes Études, t. ii, p. 62-76 ; M. Jastrow, The religion of Bajbylonia and Assyria, Boston, 1898, p. 462, 464, 684 ; Lidzbarski, Handbuch der nordsemitischen Epigraphik, Berlin, 1898.

F. Martin.


IZRAHIA (hébreu : Izraḥyâh, « que Jéhovah fasse jaillir ou briller ; » Septante : Ἰεζραΐα), fils d’Ozi, chef d’une des familles de la tribu d’Issachar et père de Michaël, d’Obadia, de Johel et de Jésia. I Par., vii, 3.