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JOACIM — JOAKIM

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2. JOACIM (Septante
lugxtp.), grand-prêtre, contemporain

de Judith, qui alla avec les anciens du peuple à Béthulie féliciter l’héroïne de sa victoire. Judith, xv, 9 (grec, 8). À la place de ce nom, on trouve, dans Judith, iv, 5, 7, 11, celui d’Éliachim, qui n’en diffère que par le nom de Dieu (’El dans ce dernier ; Yô, forme abrégée de Yehôvâh dans le premier). Les Septante l’appellent partout M<oax ! [ ».

    1. JOADA##

JOADA (hébreu : Yehô’addâh, « Jéhovah orne ; » Septante : ’IaSi ; Alexandnnus.’IwiaSâ), fils d’Ahaz et père d’Alamath, d’Azmoth et de Zamri. Il descendait de Saül par Méribbaal ou Miphiboseth. I Par., viii, 36. Dans la liste généalogique de I Par., jx, 42, Joada est appelé Jara, par suite du changement de deux lettres semblables, d et r. Voir Jara 2, col. 1128.

    1. JOADAN##

JOADAN (hébreu : Yehô’adin dans II Par., xxv, 1 ; Yehô’addàn dans IV Reg., xiv, 2 ; Septante : ’IwaSift ; ’Iwaêalv), femme du roi Joas et mère d’Amasias, qui devint roi de Juda. Elle était de Jérusalem. IV Reg., xiv, 2 ; II Par., xxv, 1.

JOAH (hébreu : Yô’ah), nom de deux lévites dans la Vulgate. Trois autres Israélites portent le même nom en hébreu, mais la version latine a donné à leur nom une orthographe différente. L’un d’eux est appelé Joaha, un autre Joahé et le troisième Joha. Voir ces mots.

1. JOAH (Septante : 'Ia>âê), lévite, de la branche de Gersom, fils ou petit-fils de Zamma et père d’Addo. I Par., vi, 21. Certains commentateurs pensent que Joah est le même qu’Éthan, donné au ꝟ. 42 comme le fils de Zamma, mais il est possible qu’il y ait quelque nom omis dans ce dernier passage.

2. JOAH (Septante : IwSaiS ; Alexandrinus : ’Iwâ), lévite, fils de Zemma et père d’Éden, de la famille de Gersom. Il prit part à la restauration et à la purification du temple de Jérusalem sous le règne d’Ezéchias. II Par.,

x xxix, 12.

    1. JOAHA##

JOAHA (hébreu : Yô’âff, voir Joah ; Septante : ’Itaàft ; Alexandrinus : ’Iuaâ), lévite, de la branche de Coré, le troisième fils d’Obédédom. Il vivait du temps de David et fut chargé avec ses frères de la garde de la porte méridionale de la maison de Dieu, ainsi que de la garde de la maison des’Asuppîm (Vulgate : seniorum eoncilium). I Par., xxvi, 4, 8, 15. Voir Asuppim, t. i, col. 1197.

    1. JOAHÉ##

JOAHÉ (hébreu : Yffali, voir Joah ; Septante : ’Idxxç ; dans Isaïe : ’ïiaây}, fils d’Àsaph, scribe ouhistoriographe d’Ezéchias, roi de Juda. Il était vraisemblablement de la tribu de Lévi. Ezéchias l’envoya, avec Éliacim et Sobna, auprès du Rabsacès, l’ambassadeur de Sennachérib, pour parlementer avec ce dernier près de l’aqueduc de la piscine supérieure, sur le chemin du Champ du Foulon (t. ii, col. 529). IV Reg., xviii, 18, 26, 37 ; Is., xxxvi, 3, 11, 22.

    1. JOAKIM##

JOAKIM (hébreu : YeMyàqîm, « que Jéhovah élève, affermisse » ), nom de cinq Israélites, mais le nom de deux d’entre eux est écrit Joacim, II Esd., xii, 10, 12, 26, et Judith, XV, 9, dans la Vulgate, quoiqu’il soit étymologiquement le même.

1. JOAKIM (Septante : ’Loaxi’ii, ’Iwaxsi’n)’dix-huitième roi de Juda (609-598 avant J.-C). Il était fils de Josias par Zébida. Il succéda à son frère Joachaz, fils de Josias par Amital, qui, bien que plus jeune que lui de deux ans, fut proclamé roi à la mort de son père. Voir Joachaz 2, col. 1549. Néchao détrôna Joachaz au bout

de trois mois pour mettre â sa place le fils de Zébida. Celui-ci s’appelait primitivement Éliacim, ’Êlyâqim, « que Dieu a constitué. » Néchao changea son nom en Yehôyâqîm, « que Jéhovah élève, » comme pour faire entendre que le roi qu’il lui plaisait d’établir devait être considéré comme établi par Jéhovah, le Dieu particulier de Juda. Joakim avait alors vingt-cinq ans. Dès le début de son règne, il fut obligé de payer au pharaon une forte contribution d’or et d’argent. Afin de s’acquitter, il lui fall ut imposer au peuple de durs impôts et, pour en assurer la rentrée, déterminer avec soin la part que chacun avait à fournir. IV Reg., xxiii, 33-36. Malgré les exigences de Néchao, le roi, sa cour et bon nombre de ses sujets se persuadaient que sa domination valait mieux pour eux que celle du monarque chaldéen. D’autre part, le secours de Dieu n’était plus compté pour rien. Vivant à leur gré dans tous les désordres, les principaux de la nation s’imaginaient que leur situation demeurerait inexpugnable et que leur Temple ne cesserait jamais d’être pour eux la garantie de leur inviolabilité nationale. Dès le commencement du règne, lérémie intervint pour dissiper ce fol espoir. Dans le parvis même du Temple, il vint proclamer que si l’on ne faisait pénitence, le Temple et la ville seraient un jour ruinés et maudits. Il y eut grand émoi parmi les grands et parmi le peuple. Les cris de mort retentirent contre le prophète, et les juges s’assemblèrent à la Porte neuve du Temple pour le condamner. Jérémie affirma qu’il avait parlé au nom du Seigneur et il renouvela ses appels à la pénitence. On se rappela que, sous Ezéchias, Michée avait fait entendre d’aussi graves prophéties contre Jérusalem, sans qu’on tentât rien contre lui. Ahicam, fils de Saphan, qui avait eu la confiance de Josias, prit la défense de Jérémie et empêcha qu’on le livrât aux énergumènes qui voulaient le mettre à mort. Un autre prophète, Urie, fut moins heureux. Menacé par Joakim pour avoir prédit, comme Jérémie, les malheurs du pays, il se sauva en Egypte. Saisi par les émissaires du prince, il fut ramené devant lui pour être frappé de l’épée, et son cadavre fut jeté avec ceux du menu peuple. Jer., xxvi, 1-24.

Dès le début de son règne, Joakim se montra le prince impie et méchant qu’il devait être pendant onze ans. Il suivit les pires exemples de ses prédécesseurs, IV Reg., xxiii, 37, et commit toutes les abominations. II Par., xxxvi, 8. Jérémie nous renseigne à ce sujet dans ce portrait qu’il a laissé du prince : « Malheur à celui qui bâtit sa maison par l’injustice et ses chambres par l’iniquité ; qui fait travailler son prochain sans le pajer, sans lui donner son salaire ; qui dit : Je me bâtirai une maison vaste et des chambres spacieuses ; qui y perce des fenêtres, y met des lambris de cèdre et la peint en rouge ! Affermiras-tu ta royauté, parce que tu te compareras au cèdre ? Ton père ne mangeait-il pas, ne buvait-il pas, tout en pratiquant la justice et l’équité ? Alors il fut heureux ? Il jugeait la cause du pauvre et de l’indigent, et il s’en trouva bien. N’était-ce pas me connaître ? dit Jéhovah. Toi, lu n’as d’yeux et de cœur que pour la cupidité, pour verser le sang innocent, pour opprimer et faire violence ! » Et le prophète concluait par cette terrible annonce : « Voici ce que dit Jéhovah au sujet de Joakim, fils de Josias, roi de Juda : On ne dira pas de lui en pleurant ; Hélas ! mon frère ; hélas ! ma sœur. On ne se lamentera pas sur lui en disant : Hélas ! seigneur ; hélas ! prince. Il aura la sépulture d’un âne, il sera traîné et jeté hors des portes de Jérusalem. » Jer., xxii, 13-19. Joakim ne connut que plustard cet oracle. Le prophète, qui venait d’échapper au danger, l’eût sûrement payé de sa vie.

Cependant le roi de Babylone n’était pas d’humeur à laisser Néchao maître incontesté de la Syrie. Nabopolassar, alors trop âgé pour entreprendre une campagne militaire, confia à son fils, Nabuchodonosor, le soin de