Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1238

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2417
2418
VIE — VIE FUTURE

28 ; Deut., v, 26 ; Jos., iii, 10 ; I Reg., xvii, 26 ; Is., xxxvii, 4, 17 ; Dan., vi, 20 ; xii, 7 ; Ose., i, 10 ; Matth., xvi, 16 ; xxvi, 63 ; Rom., ix, 26 ; II Cor., iii, 3 ; Hebr., ix, 14 ; I Pet., i, 23, etc. Dieu appuie ses affirmations par la formule « Je vis » comme s’il jurait par sa propre vie. Deut., xxxii, 40 ; Rom., xiv, 11 ; etc. Cette formule revient jusqu’à seize fois dans Ézéchiel, xiv, 16, 18, etc. La formule « Dieu vit » est une formule de serment souvent usitée ; elle équivaut au serment fait « par la vie de Dieu ». Jud., viii, 19 ; Ruth, iii, 13 ; I Reg., xix, 6 ; xxvi, 10 ; II Reg., ii, 27 ; III Reg., i, 29 ; Jer., v, 2 ; xii, 16 ; Ose., iv, 15, etc.

Il ressort nettement du premier chapitre de la Genèse que Dieu est l’auteur de toute vie, par voie de création. Il a mis la vie dans l’homme. Gen., ii, 7. Il la donne à tous, Act., xvii, 25, 28, et il est maître de la vie et de la mort. Sap., xvi, 13 ; Eccli., xi, 14 ; xxiii, 1 ; II Mach., xiv, 46.

II. Dans l’homme.

Vie physique.

Cette vie résulte de l’union de l’âme et du corps, et elle cesse par la mort. Elle est fragile et éphémère, Deut., xxviii, 66 ; Job, vii, 7 ; xxiv, 22 ; Jacob., iv, 15 ; elle est remplie d’épreuves, Job, iii, 20 ; vii, 1 ; Sap., ii, 1, 3 ; xv, 9 ; Eccli., x, 11, et les meilleurs sont amenés parfois à la prendre endégoùt. Gen., xxvii, 46 ; Exod., i, 14 ; Job, ix, 21 ; x, 1 ; Eccle., ii, 17 ; II Cor., i, 8. C’est une chose fluide, ḥéléd, ὑπόστασις, substantia, Ps. xxxix (xxxviii), 6 ; lxxxix (lxxxviii), 48 ; un souffle, chaldéen : nišǔmâ’ πνοή, flatus, Dan., v, 23 ; un bien qu’on ne peut posséder qu’une fois, yaḥîd, μονογενής, unica, l’« unique ». Ps. xxii (xxi), 21 ; xxxv (xxxiv), 17. Sa conservation s’appelle miḥyâh, ζωή, ζωοποίησις, salus, vita. Gen., xlv, 5 ; II Par., xiv, 12 ; En cours I Esd., ix, 8, 9. On la demande à Dieu, Ps. xxvi (xxv), 9 ; I Esd., vi, 10, qui l’accorde, Ps. ciii (cii), 4 ; etc. Car on aime naturellement la vie et les longs jours, Ps. xxxiv (xxxiii), 13, qu’il faut cependant sacrifier au devoir. II Mach., vi, 20. En cours Les années sont parfois appelées les « jours », yâmîm, ἡμέραι, dies, Gen., xxiv, 1 ; Jos., xiii, 1 ; Job, xxxii, 7 ; etc., et les vieillards meurent « rassasiés de jours ». Gen., xxxv, 5, 29 ; Job, xlii, 17 ; etc. Voir Longévité, t. iv, col. 355. Le respect de la vie humaine est prescritpar la loi divine. Voir Homicide, t. iii, col. 740. On jure par sa vie ou par la vie d’un autre. Gen., xlii, 15, 16 ; I Reg., i, 26 ; xvii, 55 ; cf. I Reg., xxv, 6.

Être à quelqu’un « à la vie et à la mort », c’est lui être irrévocablement dévoué. II Reg., xv, 21 ; II Cor., vii, 3. Le « livre des vivants » désigne l’ensemble des hommes qui vivent, Ps. lxix (lxviii), 29, et la « terre des vivants » est celle sur laquelle se meuvent les hommes qui vivent, par opposition avec ceux qui sont descendus au schéol. Is., xxxviii, 11 ; Jer., XI, 19 ; Ezech., xxvi, 20 ; etc. Sur l’arbre de vie, Gen., ii, 9 ; Apoc, ii, 7 ; xxii, 2, voir Arbres de la vie et de la science, t. i, col. 895. L’expression kâ’êf hayyàh, « au temps de la vie », que les versions traduisent par εἰς ὥρας, ὡς ἡ ὥρα ζῶσα, vita comite, si vita cornes fuerit, Gen., xviii, 10, 14 ; IV Reg., iv, 14, est expliquée par plusieurs dans ce sens : « Quand ce temps revivra, » c’est-à-dire dans un an, idée que n’implique pas le mot hayyâk. D’autres entendent ce « temps de la vie » du temps de l’enfantement, du terme de la grossesse, c’est-à-dire du temps où l’enfant vient à la vie. Cette seconde explication est plus naturelle et plus .probable. Cf. De Hummelauer, In Genesim, Paris, 1895, p. 408.

Vie morale.

L’âme a sa vie propre, par laquelle elle est immortelle ; mais cette vie n’est une vraie vie qu’autant que l’âme conforme ses actes à la volonté de Dieu. Ainsi Dieu met devant Israël « la vie et le bien, la mort et le mal, … la vie et la mort, la*hénédiction et la malédiction. » Deut., xxx, 15, 19. « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue, » Prov., xviii, 21, parce que l’homme se montre bon ou mauvais dans ses paroles. Cf. Eccli., xv, 18 ; Jer., xxi, 8. Moïse a donné à son peuple la loi de la vie. Eccli., xlv, 6. Dieu est la source de cette vie. Ps. xxxvi (xxxv), 10. Ses préceptes sont les sentiers de la vie. Ps. xvi (xv), 11 ; Prov., ii, 19 ; v, 6 ; x, 17 ; xv, 10 ; Act., ii, 28 ; Bar., iii, » 9 ; Ezech., xxxiii, 15. Les conditions de cette vie sont la sagesse, Prov., viii, 35 ; xvi, 22 ; Eccli., iv, 12-14 ; Bar., iv, 1 ; Rom., viii, 6 ; la justice, Prov., xii, 28 ; xxi, 21 ; la crainte de Dieu, Prov., xiv, 27 ; xix, 23 ; xxii, 4. Les Livres sapientiaux rappellent les régies de la vie morale et leurs diverses applications. Il n’est donc pas vrai que la vie présente soit un pur amusement, comme le prétendent les impies. Sap., xv, 12.

Vie surnaturelle.

La vie morale de l’homme n’est possible qu’avec le secours de Dieu. Le Nouveau Testament met cette idée en pleine lumière et assigne à la vie chrétienne un caractère essentiellement suriHfturel. Jésus-Christ se présente aux hommes comme la source de cette vie. Il a la vie en lui, Joa., v, 26, il est lui-même la vie, Joa., xiv, 6 ; il a les paroles dévie, Joa., vi, 64, 69 ; Eph, , v, 26 ; il est le pain de vie, Joa., vi, 35, 48, 52, 55, et fait jaillir les eaux de la vie. Joa., iv, 10, 11 ; vii, 38. Il est venu pour communiquer la vie. Joa., x, 10, et il la donne au monde. Joa., vi, 33. La connaissance de Dieu et de son Fils, Joa., xvii, 3, et la pratique des commandements sont la condition de cette vie. Joa., xii, 50.

Les Apôtres tirent les conséquences de ces affirmations du Sauveur. La vie de Jésus est la cause du salut de l’homme. Rom., v, 10 ; II Cor., iv, 10, 11. Le chrétien vit pour Dieu dans le Christ, Rom., vi, 11 ; xiv, 8, d’une vie cachée dans le Christ, Col., iii, 3, et dans l’Esprit. I Pet., iv, 6. Le Christ est sa vie, Phil., i, 21, et le Christ vit en lui. Gal., ii, 20. C’est la vie de Dieu, Eph., iv, 18, et une vie toute nouvelle, Rom., vi, 4, que le chrétien doit vivre au milieu du monde, Tit., ii, 12, bien qu’elle attire sur lui la persécution. II Tim., iii, 13. Cette vie échappe aux sens et à la raison et « le juste vit de la foi. » Rom., i, 17 ; Gal., iii, 11 ; Hebr., x, 38. Cf. Hab., n, 4.

Vie future.

Elle est affirmée dès l’Ancien Testament. Tob., ii, 18 ; xii, 9 ; Dan., xii, 2 ; II Mach., vii, 9, 14. Jésus-Christ est lui-même la résurrection et la vie. Joa., xi, 25. Voir Ame, t. i, col. 466-472 ; Résurrection des morts, t. v, col. 1064. Dieu est le « Dieu des vivants », c’est-à-dire de tous les hommes, même quand ils sont passés dans l’autre vie. Matth., xxii, 32 ; Marc, xii, 27 ; Luc, xx, 38.

Vie glorieuse.

C’est la vie des âmes justes dans l’éternité. Les justes ressusciteront pour la vie, Joa., v, 29, et ils jouiront de la vie éternelle. Rom., ii, 7. Cette vie aura le caractère de récompense pour ceux qui y auront été prédestinés, Act., xiii, 48, qui auront s.uivi la voie étroite par laquelle on y arrive, Matth., vii, 14, qui auront tout sacrifié pour elle, Matth., xviii, 8, 9 ; Marc, ix, 42, 44, et qui auront observé fidèlement les commandements. Matth., xix, 17, 29 ; Marc, x, 17, 20 ; Luc, x, 25 ; xviii, 18, 30. Voir Récompense, t. v, col. 1004. Par Jésus-Christ seul on arrive à cette vie glorieuse. Joa., iii, 15, 16, 36 ; iv, 14 ; v, 24, 40 ; vi, 40, 47 ; x, 28 ; xvii, 2 ; Rom., vi, 23 ; Col., iii, 4 ; I Joa., v, 11. Le « livre de vie » comprend tous ceux qui ont atteint ou doivent atteindre la vie éternelle. Phil., IV, 3 ; Apoc, iii, 5 ; xiii, 8 ; xvii, 8 ; xx, 12, 15 ; xxi, 27 ; xxii, 19. Sur la nature de la vie glorieuse, voir Ciel, t. ii, col. 752.

H. Lesêtre.

VIE FUTURE. Les saints après leur mort, quand ils sont purifiés de toute souillure, jouissent du bonheur du ciel. Voir Ciel, t. ii, col. 752-756. Ceux à qui il reste quelque chose à purifier achèvent leur purification dans le purgatoire. Voir Purgatoire, col. 877-879. Ceux qui ont le malheur de mourir en état de péché mortel sont condamnés aux peines de l’enfer. Voir Enfer, t. ii, col. 1795-1796. Cf. Vie, 4°.