Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1291

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2517
2518
ZACHARIE — ZACHARIE (LIVRE DE)


cxlviii dans les Septante, et des Ps. cxxv-cxxvi dans la version syriaque. La même tradition les range aussi parmi les membres de la Grande Synagogue qui aurait organisé le canon des Saintes Écritures. Megilla, ꝟ. 17<z186. Voir Zacharie (Livre de) 32.

L. Fillion.

30. ZACHARIE (Septante : Zor/apiaç), père de Joseph. Ce dernier était un des chefs des combattants juifs à l'époque de Judas Machabée. I Mach., v, 18. Voir Joseph

, S, t. iii, col. 1670.

31. ZACHARIE (grec : Za/apîaî), prêtre de la famille d’Abia, époux de sainte Elisabeth et père de saint JeanBaptiste. Son histoire nous est racontée par saint Luc, i, 5-23 ; 57-80. Il n’avait point de flls. Un jour qu’il remplissait ses fonctions sacerdotales dans le temple de Jérusalem, l’ange Gabriel lui apparut et lui annonça qu’il allait devenir le père d’un flls qu’il appellerait Jean et qui serait le précurseur du Messie. Zacharie avait peine à croire à la réalisation de cette promesse, étant déjà vieux, ainsi que sa femme. L’ange lui révéla alors sa dignité et lui annonça qu’en punition de son incrédulité, il serait muet jusqu'à la naissance de son fils. Lorsque la foule, étonnée du long temps qu’il restait dans le sanctuaire, le vit enfin sortir, il était muet, et elle comprit qu’il avait eu une vision. Il retourna alors dans la ville de Juda, où il habitait. Voir Juda 12, t. iii, col. 1776, et Jeta, col. 1917. Sur ces entrefaites eut lieu l’Annonciation de la Très Sainte Vierge et l’ange Gabriel révéla à Marie que sa cousine Elisabeth allait devenir mère. Marie se rendit aussitôt auprès d’elle et il y eut entre elles un échange de félicitations et d’actions de grâces à Dieu. Quand l’enfant d’Elisabeth vint au monde, ses parents et ses voisins vinrent la

.-congratuler et, le huitième jour, comme on allait le circoncire, ils voulaient l’appeler, comme son père, .Zacharie. Sa mère déclara qu’il s’appellerait Jean. On fit alors appel au père et il écrivit sur des tablettes : « Jean est son nom, » ce qui produisit un grand étonnement. El aussitôt Zacharie recouvra la parole et il remercia Dieu par son cantique Benedictus. — Zacharie est encore nommé comme père de Jean-Baptiste, Luc, m, 2.

32. ZACHARIE (LIVRE DE). — I. SUJET ET DIVISION. — 1° L’horizon de Zacharie, dans son écrit prophétique, est plus vaste que celui d’Aggée, son contemporain. Il ne prend pas pour thème direct la reconstruction duTemple, quoiqu’il s’en occupe aussi, mais le rétablissement de la théocratie, et le futur royaume du Messie. Prononcés tandis que le peuple travaillait avec ardeur à rebâtir le sanctuaire, ses oracles l’encourageaient, le consolaient, l’exhortaient, en montrant le brillant avenir réservé à Israël, et les bénédictions abondantes qui devaient se rattacher à la restauration du temple. Tel est le sujet général du livre.

2° On a partagé cette prophétie de différentes manières. Mais, au fond, tout le monde est d’accord, tant les divisions sont nettement marquées par l’auteur luimême. Les chap. i-vi forment un tout inséparable ; les chap. vu et vm sont pareillement associés d’une façon très étroite ; enfin, il existe une remarquable unité entre les chap. ix-xiv. On reconnaît généralement aussi que les chap. vu et vm sont comme un trait d’union entre ceux qui les précèdent et ceux qui les suivent. Au point de vue soit du sujet, soit de la forme extérieure, la division qui nous paraît la meilleure et la plus exacte consiste à admettre seulement deux parties : le livre des visions, i, 1-vi, et le livre des discours, vii, 1-xiv.

a) La première partie, qui s’ouvre par une courte exhortation à la pénitence, 1, 1-vi, 15, contient une série de huit visions, révélées à Zacharie durant une seule et

même nuit, et se rapportant aux destinées futures du peuple de Dieu, i, 7-vi, 8. Elle s’achève par une action symbolique, vi, 9-15. Prenant pour point de départ l'état de détresse où se trouvait alors Jérusalem, elle annonce clairement la transfiguration et l’heureux avenir de la nation théocratique. Ces visions furent réelles, objectives, et non pas une création personnelle du prophète, qui aurait eu recours à ce stratagème littéraire pour présenter ses pensées avec plus de force. Un ange les expliquait à Zacharie, au fur et à mesure qu’il les contemplait. Chacune d’elles forme un tableau à part ; mais leur groupe constitue un bel ensemble, puisqu’elles se rapportent toutes à la restauration présente et future du peuple de Jéhovah. La première est celle du cavalier parmi les myrtes, I, 7-17 ; la seconde, celle des quatre cornes et des quatre forgerons, i, 18-21 ; la troisième, celle de l’homme au cordeau, ii, 1-5 ; un petit discours explicatif lui est rattaché, il, 6-13. La quatrième nous montre le grand-prêtre Josué accusé par Satan devant l’ange du Seigneur, iii, 1-5 ; de magnifiques promesses lui sont associées, iii, 6-10. La cinquième est celle des deux oliviers, iv, 1-7 ; elle est complétée par un petit discours du Seigneur, îv, 8-10, et par les interprélations de l’ange, iv, 11-14. La sixième est celle du rouleau de parchemin qui s’envole, v, 1-4 ; la septième, celle de la femme placée dans l’amphore, v, 5-11 ; la huitième, celle des quatre chars, vi, 1-8.

b) La deuxième partie, ou livre des discours, reproduit, relativement à l’avenir du peuple théocratique qui se reformait lentement, humblement, lesmêmes pensées consolantes que le livre des visions. Elle comprend trois discours, nettement séparés, qui se composent d'éléments identiques à ceux que renferment les écrits des autres prophètes : les reproches, les menaces et les promesses y apparaissent tour à tour ; mais c’est la joyeuse et glorieuse promesse qui domine.

— A. Premier discours : Israël dans le passé et dans l’avenir, vii, 1 ; viii, 23. Les désobéissances des Hébreux aux ordres du Seigneur ont été la cause de leurs malheurs ; néanmoins, Dieu est disposé à les bénir avec une générosité sans bornes. Zacharie indique brièvement l’occasion du discours, vii, 1-3 : les habitants de Béthel avaient fait demander aux prêtres et aux prophètes de Jérusalem s’il fallait continuer de célébrer le jeûne institué en souvenir de l’incendie de la capitale et du temple par les Chaldéens. Le Seigneur chargea Zacharie de communiquer sa réponse, dont la première moitié, vii, 4-14, est aussi sévère que la seconde, viii, 1-23, est douce et réconfortante. — B. Second discours : prophéties relatives au peuple de Dieu et aux païens, ix-xi. — a) Tout d’abord, IX, 1-x, 12, nous apprenons que les païens seront humiliés, tandis qu’Israël sera sauvé.

— 1° Annonce des jugements divins contre trois des nations païennes qui entouraient le territoire juif : les Syriens, les Phéniciens et les Philistins, ix, 1-7. — 2° Touchant contraste : le roi pacifique de Sion et son empire universel, IX, 8-10. — 3° Israël recouvrera sa liberté entière et triomphera des Gentils, rx, 11-17. — 4° La délivrance du peuple juif sera complète,-x, 1-12. — fi) Le prophète fait entendre ensuite de sinistres menaces : Israël sera rejeté du Seigneur, dont il aura méprisé les bontés paternelles, xi, 1-17. — 1° Prélude menaçant ; xi, 1-3. — 2° Parabole du bon et du mauvais pasteur, xi, 4-17. Tout ce passage est allégorique, et expose sous d'émouvantes figures le motif pour lequel Jéhovah traitera si sévèrement sa nation privilégiée. — C. Troisième discours : Les jugements redoutables et les précieuses bénédictions de l'ère messianique, xii, 1-xiv, 24. — a) Les luttes et le triomphe, la conversion et la sanctification des Juifs, xii, 1-xiii, 6. — 1° Le Seigneur viendra au secours de Sion opprimée, xii, 1-8. — 2° Le grand deuil d’Israël, xii, 9-14. — 3° Dignes fruits