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PSAUMES (LIVRE DES)

[Tableau à insérer] TABLEAU COMPARÉ DU PS. IV DANS LES REVISIONS ET TRADUCTION DE SAINT JÉRÔME

PSALTERIUM ROMANUM.

J N FINEM^ PSALUUS DAVID, CANTICUM.

Cum invocarem te, exaudisti me, Deus justitïae meæ :

in tribulatione dilatasti rnihi. Miserere mihi, Domine, et exaudi orationem meam. Filii homînum, usquequo gravi corde ? utquid diligitis vanitatem. et quæritîs mendacium ?

DIAPSALMA.

Scitote quonram magnilicavit Dominus sanctum suum :

Dominus exaudiet me, dum clamavero ad eum. Irascimini, et nolite peccare : quae dicitis in cordibus vestris, et in cuiilibus vestris corapungimini.

DIAPSALMA.

Sacriilcate sacriûcium justitiæ,

et sperate in Domino. Multi dicunt : quisostenditnobisbona ? signatam est super nos lumen vultus tui, Domine. Dedisti lætitiam in corde meo : a tempore frumenti, vint et olei suï multiplicati sunt.

In pace in idipsum obdormiam et requiescam :

quoniam tu Domine sïngulariter in spe constituisîi me.

PSALTERIUM OALLICANUM.

IN FINEM, IN CARMINIBUS, PSALHUS DAVIIK

. Cum invocarem, exaudivit me Deus justitiae meæ :

in tribulatione dilatasti mihi. Miserere mei : et exaudi oiationem me

[am. Filii hominum, usquequo gravi corde ? ^ ut quid X diligitis vanitatem, — et { quœritis mendacium ?

DIAPSALMA.

  1. Et J scitote quoniam miriiicavit Dominus sanctum suum :

Dominus exaudiet — me X cum clamavero ad eum.

Irascimini et nolite peccare : vr quae + dicitis in cordibus vestris, in cubilibus vestris compungimini.

DIAPSALMA.

Sacriflcate sacrilîcium justitiæ et sperate in Domino : multi dicunt : quts ostendit nobis bona ? Signatum est super nos lumen vultus tui, Domine.

dedisti lætitiam in corde meo. Afructu frumenti et vini £- et olei % sui : multiplicati sunt

In pace in idipsam, dormiam et requiescam :

Quoniam tu, Domine, sïngulariter in spe constituisti me.

PSALTERIUM JUXTA HEBBAICAM VERITATEM.

VICTORl IX PSALHIS, CANTICUM DAVID.

Invocantem me exaudi me, Deus justitiae mese,

in tribulatione dilatasti mihi : Miserere mei : et exaudi orationem meam.

Filii viri, usquequo inclyti mei ignomîniose

diligitis vanitatem quœrentes mendacium ? SEMPER

Et cognoscite quoniam mirabilem reddidit Dominus sanctum suum,

Dominus exaudiet cum clamavero ad eum. Irascimini et nolite peccare, loquimitii in cordibus vestris super cubilia vestra et tacete.

SEMPER.

Sacriflcate sacrifîcium justitiae

et fidite in Domino. Multi dicunt : quis ostendit nobis bonum ? leva super nos lucem vultui tui, Domine. Dedisti lætitiam in corde meo a tempore frumentum et vinum eorum multiplicata "sunt. In pace simul requiescam et dormiam.

quia tu, Domine, specialiter securum habitare fecisti me.

La première colonne comprend le Ps. IV d’après la première recension hiéronymienne ; la seconde lo même psaume avec les astérisques et obèles : les astérisques indiquentles passages que Théodotion avait déjà ajoutés aux Septante, et qui étaient dans l’hébreu sans être dans leur version ; saint Jérôme les lui emprunte et les traduit : par exemple Et scitote. Les obèles marquent au contraire les mots qui n’ont pas d'équivalent dans l’hébreu, tels que utquid, et olei, etc., et qu’il veut faire considérer comme non existants. Son texte de la seconde colonne correspond assez généralement au texte officiel de notre Vulgate, avec cette notable différence qu’on en a éliminé les astérisques et les obèles dont il écrivait : Quæ diligenter emendavi, cum cura et diligentia tran&cribantur. Notet sibi unusquisque vel jacentem lineam vel signa radiantia : id est vel obelos, vel astericos. Aussi cette suppression des signes critiques donne-t-elle parfois un sens tout opposé à celui qu’avait en vue le traducteur. — La troisième est celle du Psalterium ad Sophronium ou juxta ïiebraicam verilatem, où il faut remarquer la traduction des versets ; Filii viri, loquimini in cordibus, leva super nos, a tempore [quo] frumentum, etc. qui sont très exactement rendus. Toutefois les termes techniques ne sont pas exactement traduits, le maître de chœur par' victori, pause par semper. Saint Jérôme a emprunté ces traductions au Juif Aquila.

II livre des Rois (Samuel), XX, 2-31, avait déjà cité comme davidique le Psaume xviii, en ajoutant, xxi, 2, que « l’Esprit de Jéhovah avait parlé par [lui] et que sa parole était sur [ses] lèvres ; » I Par., xvi, 8-36, fait aussi au Psautier un long emprunt, mais sans formuler aucune appréciation sur sa canonicité ; il témoigne seulement qu’ils servaient aux usages liturgiques, Il Par., vu, 6, xxix, 30 : voir de même I Esd., iii, 10, et IIEsd., xii, 45. Les Psaumes ne suscitèrent jamais chez les Juifs les doutes qui parurent au sujet du Cantique, de l’Ecclésiaste, etc. Quant au Nouveau Testament, il ne fait que continuer la tradition juive : il cite souvent le Psautier comme portion de l'Écriture et fait même du nom des Psaumes une désignation pour tous les hagiographes : in prophetis et psalmis, Luc, xxiv, 44 ; outre les références générales il en est de spéciales pour NotreSeigneur, Luc, xx, 42 ; les Apôtres, saint Pierre, Act., i, 20 ; xiii, 33 ; saint Jean, ii, 17 ; saint Paul, Rom., in, 13-18 ; Heb., i, 5-n, 9 etc. ; filles forment plus de la moitié des citations de l’Ancien Testament par le Nouveau.

Aussi figurent-ils dans tous les canons, même les plus exclusifs, de l’antiquité : Meliton de Sardes ; Origène, Athanase ; ils se trouvent dans tous les Pères, cités ou

commentés ; ils forment le livre de l’Ancien Testament qu’on rencontre le plus fréquemment, et de beaucoup, dans les manuscrits ; ils se trouvent dans toutes les listes conciliaires et versions officielles de l’Orient, de l'Église grecque et de l'Église latine.

Quant aux attaques dont ils ont été l’objet, elles venaient de l’erreur générale des gnostiquesou des manichéens qui attribuaient l’Ancien Testament en entier au mauvais principe, créateur de la matière : c’est pourquoi ce livre fut rejeté par eux et les nicolaites. Philastre, Hseres., t. xii, col. 1199, 1259. Théodore de Mopsuesle fut condamné, non parce qu’il les rejetait, mais parce qu’il avait exagéré, au sujet de quelques Psaumes, le littéralisme historique dont il faisait profession dans l’explication de l'Écriture, spécialement des Ps. xxh (xxi) et xlv (xlvi) : Codicem in prophetiam Psalmorum conscripsit, omnès de Domino prxdictiones abneganlem… Judaicse impietatis viaticum. Mansi, Collect. concil., 1763, t. ix, 212-213. Cf. Patr. gr., t. lxvi, col. 30, 32, 111-112, 663. C’est pourquoi il fut condamné par le IV" Concile de "Constantinople..

Quant aux Psaumes^ que Paul de Samosate remplaça par des cantiques à sa louange personnelle, ce pour quoi il fut condamné par le concile d’Antioche, c'étaient