Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - IV 2.djvu/803

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SYS — 1601 — SYS étaient formés, jeunes garçons dans les agelai, adultes dans les hétairies [uetairia, hetairos^ qui en étaient la prolongation, à la discipline militaire ; à Lacédémone. où cette discipline réglait, dès l’enfance, toutes les actions comme dans un camp, les compagnons de table étaient réellement des compagnons de tente (>;j(rxY,vo’.) ’. Lessyssities étaient le repas des hommes (àvôpeîa) ; les femmes n’y prenaient pas part-. A Sparte, les citoyens se rassemblaient chaque soir dans l’ivoocïov ou otôi- Ticv*, par tables de quinze plus ou moins, que présidait un àp/u)>. S’il s’y faisait un vide, on volait pour rem- placer le manquant; le vole devait être unanime ^ On mangeait assis’. Personne ne pouvait manquer à la réunion, ceux-là seuls étaient excusés que retenait le soin d’un sacrifice domestique ou qui n’étaient pas, à la tin de la journée, revenus de la chasse*. Les rois de Sparte, s’il est vrai qu’ils furent un temps dispensés de venir au ocoixiov, y furent ramenés par les éphores". Ils y avaient pour commensaux ceux qu i les accompagnaient ordinairement à la guerre’" L’ne double portion leur était servie, et l’Étal en faisait les frais"; les autres hommes avaient à fournir chaque mois un médimne el demi d’orge, onze à douze choés de vin, une certaine quantité de fromage et de figues et un peu d’argent, environ dix oboles d’Égine ^. Le fameux brouet noir " (uLÉXaç Ç(ou.ô;), fait de sang et de viande de porc (aifjiiTia, 8âi.a) accommodés au sel et au vinaigre, était le plat obligatoire et de fondation : chacun en recevait sa part exactement mesurée ; après quoi il était permis ’* de goûter d’autres mets, (â-iuXa), que l’on faisait quel- quefois venir de chez soi ; on se faisait volontiers hon- neur des produits de son champ, de sa chasse ou de son troupeau ’". Avec le déclin des mœurs le frugal repas primitif se changea en un festin luxueux "’. . Sparte il fallait être en état de soutenir toutes les charges de la syssitie pour garder sa place parmi ceux qu’on appelait les Égaux (’Oacot). Les cités en Crète y pour «oyaient Chaque citoyen versait à son hétairie le dixième de ce qu’il pouvait récolter ’*, lui ou ses tenanciers, et un statère d’Égine par tête pour tout homme à son service ’^ La masse ainsi formée était partagée en deux moitiés, dont l’une était réservée pour la syssitie, et de cette manière servait à l’en- SVSSITIA. — I Xcnoph. Jicsp. Lac. V. S ; VII, 4 ; IX, 4 ; XV, I ; Plat. Lerj., II. p. 666; Isocr. Arched., 81; Uioll. Hal. II, 23.— 2 l’Iul. Lyeurrj. 13 cl i5 ; Apojih. lac, p. 2il. — 3 i^es ieillards liaient reconduils clicz eux avec des flambeaux, Xen. 0. c, 73; Plut. iyc. 12. — * El plus lard o.S t« ou sE:5ma, Arislot. /’ol., II, 20. Sur ces noms, v. (iotlIiaT ad Arist., Oecon. p. 190 ; 0. Miillei-, Dorinr, 11,278; Scliûmann, Gr. Altertiiùmer, 3« éd. I, p. 280; Bielschowsky, O^. Spart. Syitit, p. 12. — 5 IMul. L.l. Hcracl. Pool. 3, ap. Mïïllci-, Fr. hisl. gr. 2, 212. — c Plul. Lijc. 12; Scliol. Plat. Leg. I, p. 22.t. — Longtemps eucorc après qu’où cul pris rbabilude de manger couché, Heracl. Pont. /. c. ; Atlien. IV, p. 142 u, XII, p. .Ï12 e ; Cic. Pro Muren. 33. — 8 plut. ;. c; .Xeo. R. Lac. XV, 4 ; Hesycb àçiS.o; t.fif,. — 9 Plul. (. c; cf. Herod. VI, 37. — 1» Xen. O. c. XIII, I. — " Plul. l. c. ; Xen. XV, 4. — 12 Dicaearch. ap. Alhen. IV, p. 141 ; ce sont là, il le dit, les mesures atti<|ue5 ; Plutarque, t. c. donne les mesures de Sparte. ï. Bielcliowsky. O. !.. p. 23 sq. — 13 plul. /. c; Id. San. pracc. î ; Dicaearcb. /. c. ; r.ic. Jusc. V. 32; Pollux, VI, 5. — H Sur le ^y.uiiii-.^.i, t|ui partageait les viandes, r. Plul. Symp. quaest. 11. s. v., 2 ; c’était un oflicier public; de même la cbarge de pétrir le pain, celle de taire le mélange du vin étaient ofncielles et héréditaires. Herod. VII. 130: Wide, Lakon. huile, p. 2:«. l’Iularque nomme tretien des familles : en effet, les femmes, les enfants, les esclaves n’avaient pas de place au repas public; mais les hommes qui y étaient admis avaient droit, quel que ftit leur apport, à une part égale, el ainsi, riches ou pau- vres, l’hétairie subvenait aux besoins de tous. ’• Il y avait en tout endroit, dit l’iiistorien crétois^", deux maisons pour les syssilies: l’une était l’àvîpcïov, la salle du repas des hommes, où deux tables étaient aussi dres- sées pour les hôtes de passage^’ ; l’autre où ceux-ci pou- vaient coucher, le xo’.u.Y|T’ripiov. Les jeunes garçons n’at- tendaient pas, comme à Lacédémone, d’avoir l’âge d’homme pour entrer à l’à'/Spîîov ; ils s’y tenaient assis sur des escabeaux auprès de leurs pères, on leur donnait une demi-portion de viande et ils ne recevaient pas autre chose; les orphelins avaient droit à une part entière -^ Les plus jeunes faisaient le service. L’ne femme était chargée de le diriger avec l’aide de trois ou quatre hommes du pays, cliacun accompagné de deux serviteurs, qu’on appelait les porteurs de bois (zaX&tpô- poi). Elle devait choisir les meilleurs morceaux jiour Ips présenter aux hommes qui s’étaient distingués par leur valeur à la guerre ou par leur sagesse dans les conseils. Le vin était mêlé, à chaque table, dans un cratère commun ; les jeunes garçons avaient le leur, mais qui n’était pas renouvelé, comme il l’était pour les hommes plus âgés, s’ils le désiraient; on buvait toujours sans excès -. Ces repas des Cretois passaient pour être gais. On y célébrait les exploits guerriers, on y faisait l’éloge de ceux qui avaient mérité d’être loués ; on s’y entretenait aussi des alTaires publiques. Les syssilies, chez les Cretois aussi bien que chez les Spartiates, apparaissent comme une institution militaire et politique organisée dès la conquête ou conservée parles émigranls doriens pour maintenir parmi les populations qu’ils avaient désarmées le sentiment d’une supériorité fondée sur la force elsurla richesse. Les groupes étaient plus étroitement fermés à Lacédémone, où les membres se recrutaient au choix et se gardaient le secret ; plus ouverts et penchant vers la démocratie en Crète, où les hétairies comprenant un grand nombre de personnes devinrent plus facilement (ce fut cependant assez tard) des assemblées populaires (Èxy.),f|aiat) -’, disposées à se révolter contre l’antique autorité des xotiaoi. E. Saglio. aussi un V;i-.«iri;, Apoph. lac. p. 214. - 1 .Xen., Plut., Albeo., /.. (. — ’« Pli» larch. ap. Alhen. IV, p. 142. — " Arisl. Pol. II, C, 21. — 18 V. ce que ’dit pour Lyklos, Dosiadas ap. Alhen. IV, p. 143; Arislot. Pol. II, 7, 4; Plat. Leij. Vlll, 847 ; Ephor. ap. Strab. 480 ; cf. Jlûllcr, Dorier, II, 203 ; cf. Schfimann, Gr. Atterlh.. p. 323 ; Gilbert, Gr. Stanlsalt. Il, p. 22S. - 19 Esclaves ou ipHAMioTAi, cf. 0. Mûl- ler, Oorier, II, p. 31; Gilbert, O. c. Il, p. 219-20; Dosiad, /. c. i«.ti/oï

  • xTà Ti-.v KsiîTiiv ’iZtt: 5j’j T«?; TjffT-.TÎa (. — 20 H ne s’agil pas d’étrangers, mais de

Crétoià d’une autre ville ; cf. Corp. inscr. gr. 2534. 49 ; 2)36, 39 sq. — ’2' Pyrgîon ap. Alhen. IV, p. 143 e. Le président de la syssitie (îf^o.-,) av.nil quadruple part; Hcracl. Pont. 3,6.— 22 Plat. .)/,„. p. 320 ; cf. Plat. Leg. 1, 367 a. — 23 Plul. (Ja. symp. Vil, p. 332: ,3ou>.E-j:r.j.oi in^jsr.T» ««■ (7J.i?;:« 4jiiT0«>iT-.«i. — 2’> [OBF.TESSIUM HES- pubuca;, Gilbert, 0. c. p. 226. sq. — Bnji.tocBAPHiE. Olf. Mûller, Die Dorier, Breslau, 1824, t. II, p. 201, 273 sq. ; Hoeck, Kreta, t. III, 120, sq. Goelling. 1826; Schômann. Griech. AUerthûmer. 3’ éd. Berlin, 1871, I, p. 254, 334; Fustel de Coulanges, .Acad. des se. morales, 1879 (nov. et déce(nbre) ; Id. A^oii- velles recherches, p. 85, sq. : Bieischiwsky, De Spartanorum syssitiis, Breslau, 1SG9; Gilbert, Uandbuch d. griech. Staatsalterlh. Leipi. 1881-1883, I, p. 70; II, p. 222. Vlll.