Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - I 1.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— VII —

Nous eussions aimé donner place aux antiquités de certains peuples de la Grèce ou de l’Italie, moins connus que ne le sont Rome et Athènes, et des voisins qu’elles appelaient barbares et qui ont contribué cependant pour quelque chose à les faire ce qu’elles ont été. Ces côtés de l’antiquité sont aujourd’hui explorés à leur tour et on s’aperçoit déjà qu’il faut reviser bien des conclusions trop hâtées ; mais ce travail n’est qu’à son début, et l’on pensera sans doute qu’il a été sage de ne pas admettre ici des faits encore obscurs ou mal établis. Toutefois, on trouvera pour chaque matière l’indication de ce que l’on sait avec un peu plus de certitude sur les Étrusques, dont la part surtout est considérable, et sur les autres peuples qui ont laissé leur empreinte dans la civilisation des grandes nations classiques.

Tous les articles sont signés par leurs auteurs : on remarquera les noms de membres de l’Institut, de professeurs éminents de l’Université, de savants connus par des travaux spéciaux. Nous tenons à remercier ici ces collaborateurs qui nous ont aidé avec tant de persévérance et nous dirons d’abnégation ; car nous savons ce qu’il en faut pour enfermer dans un court article de dictionnaire les résultats de longues et laborieuses recherches, qui mériteraient souvent d’être publiées à part et avec développement pour elles-mêmes. Je les remercie en mon nom et au nom de celui qui avait appelé et réuni les plus anciens d’entre eux, M. Daremberg, si prématurément enlevé, avant d’avoir eu le contentement de voir réalisée l’œuvre dont il avait conçu la première pensée. Détourné par d’autres occupations et principalement par ses études sur l’histoire de la médecine, dans lesquelles il s’est fait une place si élevée et qui ont eu la meilleure part de sa vie, il s’était décidé à m’associer à l’exécution du livre projeté. Il m’avait chargé, il y a une dizaine d’années déjà, de choisir les figures du dictionnaire et de mettre entre ces illustrations et le texte l’accord nécessaire ; il voulut bien, quelque temps après, me déléguer la plus large part dans la direction de l’oeuvre ; à ma demande, il consentit à en modifier le plan ; il finit par s’en remettre presque entièrement à moi du soin de la mener à son terme. L’impression a été commencée sous ses yeux ; il a pu lire les premières feuilles et son approbation a été pour moi un précieux encouragement.

Le public nous donnera-t-il la sienne ? Au moment où un livre paraît, un auteur consciencieux ressent plus vivement les difficultés de l’oeuvre qu’il a entreprise et en voit mieux les imperfections. Celle-ci doit subir à son tour les critiques : nous les appelons ; qu’on veuille bien nous les adresser dans le même esprit qui nous a constamment dirigé, c’est-à-dire avec un sincère désir d’être utile, de servir la science, de dissiper s’il est possible quelques erreurs, de jeter un peu de lumière sur ce qui reste obscur dans la connaissance que nous avons de la vie des anciens.

E. SAGLIO.