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Macédoine, à celle de tous les successeurs d’Alexandre 12, comme plus tard on en vit à Rome ; la suite des empereurs romains.

Les monuments des Étrusques qui nous ont été conservés attestent que chez ce peuple on avait aussi l’habitude d’égayer les repas au moyen de la musique et de la danse. Ainsi les peintures de plusieurs tombeaux découverts à Tarquinii nous montrent des danseurs et des danseuses s’agitant au son des flûtes et des lyres, auprès des lits où les convives sont étendus. On voit des scènes analogues dans un assez grand nombre d’autres peintures et sculptures de l’Étrurie. Le bas-relief qui est reproduit (fig. 65) d’après une

Fig. 65. Concert et danses pendant le repas.

urne en albâtre trouvée à Volterre 14 nous montre d’un côté trois femmes jouant de divers instruments, de l’autre un groupe formé par un jeune homme et une jeune fille qui semblent prêts à exécuter une danse mimée et rappellent le jeune couple que le Syracusain fait paraître dans le banquet décrit par Xénophon 15.

Les vieux Romains ne connurent point sans doute de tels raffinements. Ils prenaient plaisir à chanter eux-mêmes à table, accompagnés par les flûtes ; mais c’était, s’il faut en croire Caton cité par Cicéron 16, pour célébrer les louanges des aïeux illustres. Cependant, dès le temps de Caton, les mœurs des Grecs et des Étrusques prévalaient à Rome.

Après les victoires de Cn. Manlius en Asie, on vit s’introduire toutes les recherches qui étaient à l’usage des peuples vaincus ", et le luxe ne fit que croître encore par la suite. .u dernier siècle de la République et plus encore sous l’Iîmpire, les riches particuliers avaient à leur service des troupes de musiciens des deux sexes, habiles à jouer de toutes sortes d’instruments { ! <ijmphomarii, acroamatnrii, mu.s/’eanï "), des chanteurs en si grand nombre que, selon Sénèque, on en voyait plus de son temps dans un souper que jadis de spectateurs au théâtre’■’, des danseurs et des danseuses ^", des mimes, des pantomimes, des acteurs dans tous les genres ". Le maître s’en faisait sinvre parfois dans ses voyages, même en pays étranger et dans de lointaines expéditions ". Sylla dès sajeunesse et jusqu’à la fin de sa vie se plut dans le commerce des histrions et des bouffons dont il s’entourait à table ". Antoine menait partout avec lui un long cortège A’ncronmata, que Plutarfpie compare ■ au tliiase bachique (Oîaco ; àxpoctaaTwv) ; mais c’est en Asie et eu Égyjjtc seulement qu’il connut jusqu’à quel excès peut être poussé le raflinement de tous les plaisirs. Rome soi : s ri^mpire continua d’y prendre les modèles et d’y chercher les artisans de tous les genres de luxe ".

Les plaisirs qui étaient devenus l’accompagnement et la suite du souper [ckn., comissatio] remplissaient la lin de la journée cl souvent une partie de la nuit. Il n’y avait pas, comme chez les modernes, d’autres divertissements pour la soirée : c’est donc pour ce repas qu’on s’efforçait d’en réunir la plus grande variété possible, (’elui de Trimalchion, décrilparl’élrDne, eu peu ! doimer quelque idée-":c’est la fête


d’un enrichi dont les extravagances et le faste sont tournés cn ridicule ; mais il n’y a rien d’exagéré dans les magnificences qu’on lui prête; elles restent fort au-dessous, comme le prouvent d’abondants témoignages, non-seulement de celles de certains empereurs, mais de celles même de quelques affranchis, ses pareils et ses modèles. Chez Trimalchion tout se passe en musique:elle accompagne tous les mouvements des esclaves occupés du service ; puis, comme intermèdes, on voit se succéder des équilibristes {petauinstnrii ) ; des pantomimes représentant des scènes tirées des poëmcs d’Homère {hnmeristœ), un imitateur (w « // « to/’) —’faisant entendre le chant du rossignol ou contrefaisant divers personnages; une loterie {pitfacin, sortes, apophoreta*’). De temps en temps l’amphitryon fait appel au savoir de ses convives, ou veut lui-même faire étalage de ses connaissances, parodiant ainsi ce qui se passait dans de meilleures compagnies.

Les plaisirs, en effet, différaient nécessairement comme les goûts de ceux qui les offraient. 11 y avait, même sous l’Empire, des esprits délicats se plaisant aux doctes entretiens *’, aux récitations et déclamations poétiques, à la lecture des anciens écrivains ou des productions nouvelles’"’; parfois le maître de la maison, souvent au grand déplaisir de ses auditeurs, essayait de leur faire goûter le mérite de ses propres élucubratious •". Des acteurs venaient jouer des scènes de tragédie et de comédie’^ On goûtait plus généralement les danses des pantomimes, mais ces danses étaient réglées quelquefois sur des livrets écrits par un Lueain ou par un Stacc’" ; ils mettaient en action les leuvres des anciens " A thon. VI,

32 ; Xni, p. 607 ; nemostli. Ohjiilh. II, 19. — 13.1/6 ». iiml.

(Iiir Imlit. ili Cnrr. archeol. I, lav. 32, 33 ; Slicali, Antkh. popot. ilal. tav. liT, CS ; Afus. Gmjor. 1, tav. 101, 102. — 1’Wicali, l. l. tav. 38.— IS (. /._ 16 cic. Tiisc. IV ; Cf. Val. Max. U, l ; Quilltil. /nsM, Id, 20. — n Til. Liv…X1X, 6.— 18 Cic. l’i-o Mil. 21 ; Uw.V ycri-.U, S, M ; Prn rtosc. (0 ; C.ell. XVII, 9 ; Macroh. Sal. Il, 4 ; Sid. Apoll. I, Ep. i; Orelli,:If.|{), ïSSi; llcjizeu,.iiiiuli ilclf Inst. di cari:archeol. 18ifi, p. 10, H « i 1 et S.— 19 Scuec. /Cp. 84.— î » Jahn. Ikrkhled. siïctis. Ge.vUsch. iS51, p. 168,

— 21 U. Prul. uU l’ers, p. L.XWlv ; p, i. / ; ^. y, 19 ; vil, SV ; l.X, 30 cl lU ; Epiclet. diï-s. IV, 7, 3-. — 22 rie. Pro Mil. 21 ;.1./ f„m., 32; Polyli. XVI, 21. _ 23 Plut. Siill. 12, : « .— s* Id. Aitt. 24 ; Atheu. IV, p. 148. — 25 r.apitoliii. Yens, 8._26 Scitiir. XXXI cls — s’Cf.O. Jahn, Spccim. epiijr. p. 38, n" 107. — SSSiict. Alilj. 79.— SI Plut. Ourt’S/. coiio. VU, 8 ; Juv. VI, 431 ; Gell. 1, 2 ; VI, 1 ?. — 30(:„in.Nep. Allie. Ifc ; Plin.^y). I, 15, 2 ; 111,.H, 10 ; IX, 17, S ; Pcis. 1, fO ; Juv. XI, Hr; .Mai". IV, 82. —31 Id. 111, 44 el bO ; V, « 8.— ^îplul. /. /. Pliu. Ep. I, B ; 111, I ; IX, 2i ; » Epiclel. ;. (.—’5 Jahn, Prol. tul Pers. XXXIV ; lliedlàudei-,.SitteuijCieti. liums. 11, 31Î, i’éd. — » ■ Juv. VU, Si.