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tuiles *>. l’arrivée d’un pht^nix fi Home " ; enfin les bruits de la ville ", etc.

M. Hiibner a, selon nous, très-bien prouve contre Decker ", que ces acta n’existaient pas avant Jules César ; mais il y avait déj ; dans les usages romains les éléments d’une semblable publication. Ainsi, non-seulement les grands personnages éloignés de Ronie se faisaient rendre compte par leurs amis de tous les faits publics de nature à les intéresser, mais ils voulaient que l’on joignît à ces lettres une chronique manuscrite, rédigée par des scribes, et oii étaient rapportés les événements dont on avait parlé ; Rome ". Commcnfarius rerum urbanaruni, tel est le titre de la chroni (iue que Coelius llufus envoyait à Cicéron, proconsul en Cilicie, en y insérant non-seulement les sénatus-consultes et les édits, mais les bruits du jour, fabulae et rumores. le tuit rédigé à ses frais par des o/je ;-a ?- !Ï. Toutefois ces moyens de publicité privée paraissant insuftisants i un grand nombre de citoyens éloignés de Home, on comprend ipie César, pour se rendre populaire, ait établi une publication oflicielle et régulière, ; la fois pour les actes du sénat, et pour les faits de tout genre qui pouvaient intéresser le public. Jlais il ne paraît pas qu’on ait fait de ces actes une sorte de bulletin administratif destiné h faire connaître au peuple le texte couiplel des actes gouvernementaux ou législatifs ; car ces acta ont plutôt le caractère d’une chronique des faits journaliers de la ville de Rome exclusivement. Les témoignages anciens ne nous montrent pas non plus qu’il y soit fait mention des événements extérieurs, et notamment des guerres ; de là le nom spécial d’acta urbana ; c’est aussi là le caractère fondamental qui les sépare des annales MAXiMi *■". De plus, ces actes contenaient une foule de petits faits privés ; ce qui est cause que Tacite parle de cette source avec dédain , comme fournissant une foule de détails indignes de l’histoire. Cependant les empereurs se servaient parfois des acia pour accréditer des faits controuvés " ; c’était donc déjà un instrument politique, utile notamment par la publication d’une partie des documents judiciaires. Le public lisait ces actes avec avidité en province et dans les armées *’.

La rédaction et la publication en étaient sans doute confiées à un magistrat, comme celles des acta senatus ; mais les textes sont muets sur ce point ". On ignore également la forme de la publication. M. Hiibner conjecture que les acta étaient inscrits sur un mur blanchi [album], comme les édits et affiches ; suivant le mode usité chez les Romains, les événements y étaient énoncés jour par jour ’", pour un certain laps de temps. On peut se faire une idée de la rédaction de ces actes par l’imitation en forme de parodie que nous trouvons dans Pétrone " : le greffier [actuarius] de Trimalchion vient lire pendant le repas une sorte de procès-verbal {tanquam itrbis acta), dont voici la traduction : « Le vu des calendes de juillet, il est né

l’iiu. //ia7. mil. 11, bC, 147. — SI lUd. , S, 5. — 2S Dio Cass. LVIl, S3, S. 

— 53 licckcr, Jlumlbiicli der rôm. AUerth. 1, p. 30 el 32. — ’» Hiibner, p. 39 ; f.ic. Ad fam. VIU, 1, ?, 8, II ; II, S ; XII, Si ; XV, 6.— S5 Hiibner, p. U. — V< Annal. XIU, 3l ; Cf. Vopiscus, ProliiK, î. — " Dio LVII, Î3. — » Tiieil. Anmil. XVI, 2".

— Î9 Hiibner, p. Gj. — 30 Ascon. ail Ciccr. Milon. p. 16, cd. Orelli ; M. ad Scaur, p. 19 ; ad Milon. p. 3i, 49, 44. — 3’ Sutyr. 53. — 32 Sucl. Caesa- : 56 ; cf. Juv. VI, 481-t3'>i Uiibuer, p. 6>,66. — " Cap. ï. — IlinLiocnArniE. Victor Le Clerc, Des journaux citez les liomains, Paiis, 183^ ; Uurean de la Malle, Écon. polit, des lioinains, Paris, i^Xt), 1, p. 202 ; I ieberkiihn. De diurn s Itonianorum tictis, Viniar, 18 lO ; Id. Ytudieiae lilirorum injuria suspeclorum, Lips. 1844 ; A. Schnlidt, Dus Staatszeitun//weseu der Itomer^ in Schniidt's Zeitschrift fur Geschichtsv>issenschaft, 1, Herlin, 1841 ; Bcckcr-Manjnardt, //andbnrh der rbïniicA. .lterthiimer, 1, p. 3fi et b-^ij. ; L-jipz. I ;^4l- ’ ; It-’ ;:njjCn, Ded’nrni-i aliisque Rom. aetls, Groniii| ;ne, Vy. Ze.l, « dans le domaine de Cumes qui appartient à Trimalchion (I trente garçons et quarante filles. On a transporté de (I l’aire dans les greniers cinq cent mille boisseaux de (I Iroment ; on a accouplé cinq cents bieufs. Le même jour, <i l’esclave Mithridate a été mis en croix pour avoir blasit phémé contre le génie tutélaire de Gaïus, notre maître. <i Le même jour on a reporté dans la caisse dix millions de (I sesterces dont il n’a pas été possible de faire emploi. Le KC. flor an. 6._ 7 Sue’. .Xera, 49. — 8 Tacit. Anu. IV, <î ; Valler, Reehtsijesch. 1, n" 273, 3" odil.

— 9Huperti, Haudb. der runusdi. Aile lit. il, 1, p. 311,.— ’« Tacll. .l ;(/i XVl, 2i ; cf. .1m,i. IV, 12.