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qu’elle revêt, de déesse dynastique et nationale, mérite de retenir l’attention, et la Venus Genetrix demeure comme une ci-éation relativement originale de l’espril romain. Loiis Séchan.

VERBE.VA. — Les anciens désignent de ce nom tout riimoau verdoyant, provenant d’une plante sacrée ou destiné à un usage sacré. Il faut distinguer de cet acces- soire les guirlandes formées de fleurs, qui jouaient un rôle analogue i^SERT.j.

Les ferbenae saryçnX. aux usages suivants : 1° elles constituent à elles seules une ofl"rande ’ ; 2» elles servent à couvrir et à orner, avant le sacrifice, les autels de gazon- ; 3» unies aux bandelettes de laine, elles forment des couronnes, dont on orne les prêtres, parti- culièrement les sacrificateurs % les victimes’, les statues des dieux ^ ; les nouvelles mariées portaient une cou- ronne de ce genre, qui s’appelait coroUa * ; 4° elles for- ment des guirlandes décorant les temples, ou les mai- sons privées, les jours de cérémonies (fig. 4135, 73i9).

Il est probable qu’à l’origine toute verdure d’aspect el d’odeur agréable avait droit à ce nom ". Puis on tendit à le réserver à une classe de plantes particulièrement saintes, ou même à une seule plante : selon les uns, le romarin ’, selon d’autres, l’olivier’, ouïe myrte ’", le lau- rier, ou enfin la verveine, dite aussi hoà Sotïvy, ou ver- benaca ". .pparemment les prêtres auront essayé, sans succès, de préciser le terme tropcompréhensif de verbena.

Les féliaux qui allaient négocier emportaient des ver- benae cueillies au Capilole et un d’entre eux, celui qui les tenait, s’appelait le verbena rius ’-. Ces verbenae, qu’on appelle aussi, dans ce cas, sagmina", étaient peut-être plutôt des herbes, prises avec la terre des racines, que des branchages " ; elles étaient sans doute arrachées sur l’emplacement de Vauguracu/um ’■'■ ; c’était le consul ou le préleur qui les arrachait*’. On peut sup- poser, par exemple, que les cérémonies des fétiaux, à la frontière, exigeaient qu’ils eussent une portion de la terre d’où les auspices avaient été pris et s’étaient déclarés favorables.

Les verbenae servaient aussi à des usages médicaux  ; on peut se demander si la confiance en leur vertu sacrée n’a pas conduit à des expériences qui purent être utiles. Parmi toutes les verbenae qu’employaient les médecins,

VERBENA. — 1 OviJ. f’ast. I, 3S1 : lerbcnas... quas pia dis ruris ferre sole- iat anus. Arnob. V, 3 : Sjram. Ep. X, 15 : Tiliis Talius recul le premier comme étrcnnc cerbenas felicis arboris ex luco Streniae. Cf. Serv. ad Aen. VIII, li8, et les rapprocliemenis de Pischel, Sit :. Ber. der Beriiner Akari. der W’iss. lOOS, 1, 46i. — 2 Hor. Carm. I, 19, 1+ : Hic vivum miki cespilem, hic verbenas. pueri, ponite... Ib. IV, II, 78 ; Ara castis vincla verbenis Oiid. .Vetam. VII, 24i-4 : Slatuitgue aras e cespite binas... Has ubi ter- bénis siti-a’jue incinxit agresti. Torcnt. Andr. 726 : JE’.r ara hinc sume verbenas tibi. — 3 Vipg. Aen. XII, liO : velati iimo et .verbena lempora eincti. Von Uoinazewski, Ablinndl. znr rùm. Keligion, p. 12.1, a sans doute lort de pcu’cp i|uc Virgile fait ici allusion aui féliaux plulol qua d’autres prêtres. Cic. l’err. Il, IV, 50 : Praeslo mi/ii sacerdoles Cereris cum infiilis ae cerbenis fuerunt. — * Suct. Cat. 27, 2 : Cunctantem piieris tradidit verbenatum infula- tumqtie. Cf. les remarques de J. Harrison, Prolegomens lo the sludij of greek religion, p. 98. — 5 l’aul. ci M : Capita deorum appellabantur fasciculi faeli ex cerbenit. — «Paul. ii3 M : Corollam noia nupla de floribus, verhenis herbisque a se leclis stib amiculo ferebat. Sur l’emploi des guirlandes dans les fdlcs nuptiales cf. Annali delV Inst. 1SC9, p. If,. — 7 Serv. ad Vers, Bucol. VIII, Cd : rerbenae dieuntur rirgulia, quae semper virent, iueundi odoris. Douai, ad Andr. IV, 3, Il : Verbenae snnl omnes herbae frondesqiie festae...

— 8 Serv. ad Aen. XII, ISO : VerAenn proprie est hcrba sacra, vos mnrimis, ut muiti volunl. Cf. A. de Gubcrnalis. Mytiiologie des Plantes (Paris. 1878-82), III. 367. — «Serv. ad Bucol. VIII, 65. pour expliquer dans Virgile verbena* pingues. — 10 Térence, (. c. a traduit par verbena le nifToj de MUnandre (Serv. ad Aen. XII, lîo). Cf. Plin. A«t. bist. XV. 11 ?.

— Il Plin. .al. hist. XXV, 9 (59), Isid. XVII, 9, 55. - 12 Plin. iat. hisl. XXII,

Rameaux de lustralion.

la verveine était peut-être la plus réputée" ; son effica- cité médicale allait de pair avec sa vertu magique.

La verbena ne diffère sans doute pas de I’eirésioxé des Grecs, branche d’olivier ou de laurier, mariée à des ban- delettes de laine. Les Marseillais ornaient de verbenae la victime humaine qu’ils sacrifiaient ". Les Gaulois avaient un culte par- ticulier pour la verveine-". Le culte des branchages, et particuliè- rement des feuillages toujours verts, il l’âme de la végétation paraît se réfu- gier en hiver, est un culte universel -’, La légende du roi de

Nemi -■’ prouve l’antiquité de ce culte dans le Lalium ; il n’y a pas lieu de le rattacher au ritus Graecus-’.

Très fréquentes sont les figurations de verbenae : branches portées dans des cortèges funéraires (vases du Dipylon -, relief d".miterne -’), — rameau lustral, tenu par un dieu "-* ou par un prêtre (fig. i’w9) ^, — guirlandes décorant des autels-’ ou des monuments ’-^ branches trempant dans des vases d’eau lustrale (fig 7405 ; cf. fig. 4863)’", — guirlandes décoratives utilisées dans des scènes très profanes (fig. 6136), mais qui demeurent une survivance d’une pratique reli- gieuse ". A. PlGAMOL.

VERBER, VERBEBA (HXt^y- ;,’). — Ces mots désignent, au sens large, les peines corporelles. Les principaux instruments employés ont été : le bâton (tùiattïvov, fag- tis’) ; les verges (çîêS&i, virgae), surtout en bois d’orme ou de bouleau, l’instrument par excellence des licteurs romains î^lictor] ; la baguette {ferula) ; le fouet et ses variétés, martinet, étrivières (.uacTi :, xi^-rpoi -,

3, 3. T. Liv. I, 24. Varro ap. .Non. p. 25S, IS, a tort d’nlcnlincr la verbena el le caducée. — 13 Fcslus, p. 321 M, v. Sagmina. Dig. I, 8, S. — I’ Plin. .Va/. hist. XXII, 3. 3 : gyamen ex arce cum sua terra emiUum. — i* Jordan, Topogr. der Stadt Bom, 11, 1, p. 105. — is Fcslus, l. c. — lî Celse, II, 33, énumci’e parmi les verbenae que les mC’decins emploient ; otea, cupressus, inyrtus, lentiscus, tantarix, ligusticum, rosa, rubus, laurus, hedera, punicum malum. — 18 Marcellus, De medicamentis, XV, S2. Cf. de Gubernalis, Op. l. Il, 367. - 19 Pelron. 141. — 20 Plin. .at. hisl. XXV, 9 (3’J|. Cf. Jullian, Bist. de la Gaule, 11, 166. — 21 Mannliardl, /’eW-und Waldkulte. p. 2U, com- pare à i’eirésionê tie& Grecs le mai des paysans allemands ; Fraiep, Golden bough, passim. Cf. A. Reinach, Origine du Ibgrse {Bev. d’hist. des reliij. 1912, II, 1), cl l’arlicle THVusis. — 22 Butlmann, Abhandl. der Berl. .ikad. 1819, 209, rap- proche du culte des verbenae le nom de Virbius, héros de Nenii. Pareille relalion est admise par Cook, Folklore. XVl, 1903, p. 290, n. 9. — 23 Cf., en sens opposé, lieid. Journal of Boman studies, 1912, p. 46. — 2» Perrot, Uisl. de l’Art, VII, fig. 5. — 25 Bôm. A/itt. 1908, 13 Cf. nolrc fig. 336. — -6 Vase d’Apnlie, Compte rendu de la Commiss. de St.-Pilersbourg, 1863, p. 213 = S. Rei- nach. Bépert. des vases, I, 53, 3. — 27 Hameau de la Sibylle, sur une raiuia- luredu niauuscrit de l’Enéide du vi* siècle ; Coc/ic. e Vatic. sélect. I,(lS9t)), pict. 31. — 28 Urne étrusque. Brunu, Crne etrusche. II, 2, pi. 78, 8. — 29 Duruy, Hist. des Bomains, , 95 ; V, 243, 271. — 3" Peinture de Pompei, IJuseo Borbonico, VI. pi. III = notre fig. 7103. — 31 Peinture de Pompei. Helbig, «"niirfjem. 44Ï. BBlliclier, Tektonik der Oellenen, II, p, 277. n. (09, réserve Jusirment le nom de verbenae aux piaules servant à un usage sacré.

VERBER, ’VERBEBA. — < D’où fustuari m, la bastonnade. — 2 Dans Piaule {Mil. glor, 512 ; Aulul. -Vo, 48) stimulus parait traduire xf’vro&v.