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d’habits (iaaTioitioXtc ày&pi). On y vendait aussi des vête- ments d’occasion ( !77C£ipa). C’est pourquoi ce marché était aussi appelé a-Kupo-Kuthi ’.

A Rome, les négociants en tissus et vêtements confec- tionnés sont dits rcstiarii - ou negoliatores vestiarii ^ [vESTiARius]. On connailaussi des negoliatores saf/orii el paenularil. Ils écoulaient parfois leurs marchandises par des colporteurs [ciixitores) *, qui se tenaient sous les portiques pour attendre le client (tig. 4922) ou possé- daient un magasin de vente^ (fig. 4920). Caton’^ conseille à l’agriculteur d’acheter à Rome les vêtements suivants : lunicas, togas, saga, scu/poneas, cenlones. Ces derniers, faits de vieilles pièces cousues ensemble, donnent lieu à un commerce actif’.

III. — Sur le prix des vêtements, les textes ne nous donnent que des renseignements isolés et de peu de valeur ’. Les seuls documents qui nous permettent d’apercevoir un ensemble de prix et d’établir des com- paraisons sont les comptes de Délos’ et l’Édit de Dio- clélien. Les comptes des hiéropes de Délos nous appren- nent qu’en 230 av. J.-C. un c/iiton d’homme coûte 10 drachmes ; or, à Athènes, au début du iv" siècle, c’était le prix d’une simple exomis’". L’/iimation tombe de 24 dr. "en 279 à 20 en 269. Le fin othonion ofl’ert à Héra vaut 40 dr. en 296 et 23 en 230. On a pour 3 dr. en 269 la quantité de laine qui coûtait 2 dr. 20 h. en 2Si. L’Édit de Dioclétien (301 ap. J.-C), bien qu’il nous soit parvenu incomplet", nous donne de nombreux renseignements sur le prix des matières premières, des vêtements en pièce et confectionnés et de la " façon », pour lesquels il fixe un maximum. Par exemple, pour une c/ilamgde de soldat de belle qualité 4000 deniers’-, pour un vêtement militaire de dessous de 1 250 à 2 COO deniers", pour une eiulromis 2o00’% pour un birrus en laine de Laodicéo ioOO’% pour un sagitm Galliciim 8000’-. Les dalma- liques de femme, selon la (jualilé, peuvent être vendues de 4 5(-0 à 9000 deniers ; les dalmaliques d’hommes, de 4500 à 7 300 deniers. Voici maintenant quelques sa- laires d’ouvriers. Le bracarius pourra toucher jusqu’à

I rollux, VII, :S. — 2 C. 1. /. V, ait, 774, 3460, 737S-9, clc. — 3 Oi(j. .XXVI1I, I. JS ; C. i. I. III, S8IC. - * ûiu. .V, 3, b, +. — 5 A Tiugus est iiicn- Uounû uu forum vestiai’ium. — 6 Z>e aijricuUura, 13.H, 1. — 7 cf. Pelron. 45, I ; Cod. Theod. XIV, 8, 1 ; XVI, 19, iO, 4. — » Par ei. : Herond. VII, paasim. — 9 Cf. filolz, Journal dts Savaiits, J013, p. 2i, d’après Inscr. grafc. XI, i. — lu D’après Plul. Ve tranquill. animi, 47u F, cilaiii la répouse de Socrale a uu Alliéoieu qui se plaignait de la clicrlé de la vie. — n Pour l’Édit de nioclélicn, v. l’édit. Mouirnsen-Blûmner (1893), complétée par C. i. /. III, Siippl. p. 1909 sq., îiOS sq., i3i8 5’ sq. ; Jriurn. helt. stud. 1904, p. l’.'S sq. ; 1905, p. 260 SI). ; Rec. étud. greci/. I90’i, p. 87. — H Tit. XIX, I. Waddioglou, Voyage archéol., Comm. des inscr. t. III, p. 147, lixe la valeur du denier à 6,2 coulimes et Mommsen (Uermes^ XXV, 1890, p. 25 sti-’f à 1 pf. 827, c’est-à-dire à uo peu plus de 2 centimes. — 13 Tit. XIX, 3. — •» Tit. XIX, 4. — 1» Tit. XIX, 20. — 16 Tit. XIX. 00. — 17 rit. XXVI. — ’« th. vu, 42-47. — 19 Tit. Vil, 48-51. — M Tit. XX, 12. — 21 Tit. XXII. — 22 Til. XXIll. — 23 Cod. Theod. VU, 6, 4. — Biblioghaphie. — I. Oi :viuoEâ GeNEKAux. Ferrarius cl Hube- nius. De re restiaria (1065) ; Laurenlius, De re vestiaria ap. Graevius, Thés, ant. rom. VI (1694) ; Mongez, Becherches sur l’habillement des anciens {Mém. de IWcadémie des Inscr. t. IV, 1818) : H. Weiss, Kost&mkunde (1800) ; Tb. Hope, Costume o( the ancients, 2* éti. (1873) ; A. Haciuet, Le costume hiitorxque (1882) ; August v. Ueyden, Die Tracht der Kullurvôtker Europaa rom Zeilaller Bomers bis zum Beginn des 19 Jahrb. (1889 ;; 1. v. MQlicr, Die gr. Privaltaltertùmer, p. 71-118, Tracht und Kleidung, 2’ < :d. (1893) ; Heuzey, Du principe de la draperie antique (1893) ; W. Amelung, Die Gewan- dung der alten Griechen und Borner (1903) ; Pernice, Griech. und rùm. Pri- vatleben, die Tracht ap. Gercke und E. Nordeu, Einleitung in die Altertumstcis- senschafl, t. Il, p. 33-4S (1910). — II. Gbéce. BecVer, Charikles, t. III (1678) ; J. M. Smitb, Ancient greek female costume (1882) ; Boeblau, O^aestiojies de re ves- tiaria Graecorum, (IS84) ; Studniczka. Beitrâge zur Gesch. der altgriech. Tracht. (1886) ; G. Mûllcr, Ouaesliones vestiariae (1890) ; Lady Evans, Chapters of Greek dreas (1893) ; E. Abraliams, Creek dress (1908). — Sur le costume

60 deniers pour lailler et orner un birrus de première qualité ; pour un birrus de deuxième qualité il ne tou- chera que 40 deniers ; pour une grande caracalla 23 deniers, pour une petite 20 deniers ; pour des udones (guêtres de poil de chèvre, é^uTtiXia) 4 deniers ’". Le sarcinalor, pour faire un ourlet in veste subtili, pourra toucher 6 deniers ; pour faire l’ouverture (pour la tête et les bras) et coudre une bordure de soie, 50 deniers ; si la bordure est soie et laine, le prix est abaissé à 30 deniers. Pour ourler un vêtement grossier le salaire n’est que de l deniers ". La tisseuse em- ployée à la maison pourra recevoir 12 deniers et la nourriture -". Le lanarius est payé de 13 à 40 deniers. Le foulon qui nettoie les vêtements et leur donne un apprêt pourra demander de 20 à 600 deniers -’. La soie coûte 10 000 deniers la livre, et la soie teinte en pourpre jusqu’à 130 000 deniers. La pourpre de Milet n’est tarifée que 10 000 deniers, le cinquième du prix dos autres pourpres^-.

Nous nous en tiendrons à ces exemples qu’il serait aisé de multiplier. Les prix semblent avoir augmenté après Dioclétien, car une constitution de l’an 396’-' fixe à un solidus le prix de la clilamyde militaire.

André Boulangeh.

VESTIS MILITARIS. - GiiÈcE. — I. Les monuments Cretois nous font connaître un costume masculin réduit à sa plus simple expression : une sorte de pagne, très serré, s’atlachant à la ceinture et une gaine protégeant les parties viriles’. Le costume militaire ne comporte en outre que des sandales, maintenues par des courroies qui s’enroulent jusqu’à mi-jambe, et un casque de feutre -.

A Mycènes, le caleçon est encore le seul vêtement que l’on porte dans la vie active, à la chasse et à la guerre ^ Pour se protéger du froid, les soldats ont un manteau court, fait de peaux de bêtes ou d’une épaisse étoffe de laine (fig. 3323) ^ C’est seulement sur les monuments les plus récents de l’art mycénien que la pièce essen- tielle du costume militaire est la courte tunique frangée

égém et mijc’men v. iMacktnzic, .lim. o/ Uni. seliout at Àthnis. Xll (1905), p. 233 sq. ; W. Uoouna, Les toileltes modernes de la Cr,He minoeime (1911) ; H. Dussaud, Les civilisations préhellénigues, i’ édil. (1914) ; — Sur le costume homérique v. J. Fricdreich, Die Bealien in der Jlias und Odyssée, 2» éd. 11850) ; E. Buchbolz, Die homerischen Bealien (1S83) ; T. Timagcnis, Greece in the lime o( Uomer (1885) ; Jcbb, An introduction to the lliad and Odyssey (1890) ; W. Helbig, L’Épopée homérique, trad. Traninsky (1894) ; V. Bérard, Les Pliéniciens et VOdyssée, l. I, liv. IV, cliap. III (1902) ; Pinza, Botneriea (Uermes, XI, IV (1909 p. 522-547) ; A. Lang, World of Borner (1010). — Sur le costume archaïque v. Kalkmann, Zur Tracht archaisch. Gewandfiyuren {Arch. Jahrb. XI, 1890) ; Lecbat, Au Musée de l Acropole (1903) ; Ilolwerda, Zur allgr. Tracht I Hermès, 1903) ; Id. Die Tracht der arch. Gewandfguren {Arch. Jahrb. IX, 1304) ; Pinza, Jl costume arcaico greco {Bull, dclla comm. arch. comunale, 1910) ; .Xcloliczka, Z)ie Alantellracht der arch. Fraueiifuj. ’{Jahreshefte Wien, 1913, p. 25 :i). — III. KoME. J. A. Lalanne. De vestitu atrjue ornamentis infantium aljue adolescenlium apud Bomanos {iSôO) ; Dczobry, Bome au siècle d’Auguste, 4< éd. (l875) :B8tligcr-Ki5clicr, A’aiiiia (1878) ; Bccker, CaHu*, t. III (1882), p. 189 ; >lar(|uardt,Vi«prii’p'ed« Itomains, trad. V. Henry, t. II (1893), p. 105 ; Aul. Hckler, Rômische vceibliche Gewandstatuen (1909) ; H. Bliimiicr, Die rômischcn Privatal- lerthùmer {I9l). — Pour l’époque chrétienne, voir la bibliographie de piLuaM. V. les notes, les bibliographies de i-eplos, toga, tumca. — Pour la fabrication et le commerce des vêlements : Bliimner, Gewerhliche Thaetiykeit (1809) ; Francollc. L’industrie de la Grice antique (1900) ; H. Bliimner. Technologie und Termino- logie der Gewerbe und Kunst bei Griechen und Borner, i’ éd. (1912i, cl la biblio graphie de MtRCAH-hA.

VESTIS MILITA niS. — CuÈcE. — lSlaluclle de Pclsofa (Dussaud, Civilisations préhellén.i. p. 57, lig. 30) ; fresque du porleur de vase {Ibid. p. 77, fig. 55) ; vaso des moissonneurs {Ibid. p. 64, fig. 43), etc. — 2 Vase des lutteurs {Ibid. p. 67-68, fig. 46-47) ; vase du chef (/ijrf. p. 09, fig. 48).Cf. Lagraugc, LaCrèteancienne.p. 145- 146. -3 Perrot cl Chipiez, Bist. de l’art, VI, p. 753, 8r,2, 864, 979 ; v. les fig. 353, 354, 355, 305. — » V. le v.isc d’argoul. Pcrrol cl Chipiez, dp. l. p. 774, fig. 36.