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vir Octave, après Aclium, et l’autre de Domitien, de 88 ou 89, nous ont appris que c’était par voie d’édits que les premiers empereurs réglaient, dans leur ensemble, les droits conférés aux vétérans. L’édit de Domitien est manifestement calqué sur celui d’Octave, dont il reproduit, dans la même forme, la plupart des dispositions. Il dut arriver un moment oij, ces édits suc- cessifs ne différant plus guère l’un de l’autre, le texte en fut arrêté définitivement et devint permanent comme Vedirtum perpetuum du préteur, sous réserve, bien entendu, des droits de l’empereur d’y apporter sur tel ou tel point les modifications qu’il jugerait utiles ’. C’est ce texte définitif qui a servi de base aux commen- taires des jurisconsultes.

Si les édils d’Octave et de Domitien n’ont pas un carac- tère local ou exceptionnel-, s’ils reproduisent bien le droit commun des vétérans à celte époque, il faut recon- naître que ce droit a subi d’importants retranchements entre le règne de Domitien et l’époque où ont été rédigés les commentaires des jurisconsultes. Déjà, dans l’édit de Domitien, il n’est plus question des privilèges politiques contenus dans celui d’Octave, et les jurisconsultes, à leur tour, n’admettent plus qu’une immunité fiscale res- treinte et réservent aux seuls vétérans, à l’exclusion du groupe des parentes, iiberi, conjitges, la concession des privilèges. Il faut arriver au Bas-Empire pour retrou- ver, avec quelques modifications, les larges exemptions du début, en même temps que l’ancien usage des distri- butions de sommes d’argent et de terres aux vétérans

Des privilèges qui viennent d’être énumérés, il faut distinguer avec soin ceux qui consistent dans la conce.s- sion à certains militaires, soit du droit de cité et du conubiuin, soit du conubium seul. Ces derniers ne découlent pas nécessairement, comme les premiers, du litre de vétéran ; ils sont accordés par un acte spé- cial, par une constitution impériale gravée sur bronze et affichée publiquement, comme les lois. iS’ous avons, dans les diplômes militaires ^diploma], des copies

1 II y a queUptes exemples de légères reloucbes ; Voratio divi JJarci tat. fragm. 193) ; les litterae Severi Augusti Dig. XXVII, 1, 8, § 10) cl les rescrits simplcnicul interprétatifs [Dig. XLIX. 18, 4 et 5 pr.). — 2 Les ternies généraux usités dans les deux édits l^veteranis omnibus, unirer- sorum vestrorum] et la concession de privilèges politiques [census, suffra- gium) ne permettent guère d’en limiter l’application aux vétérans établis en Egypte ; mais la date du second, qui coTocide avec celle do la célébration des jeux séculaires, peut faire songer à une mesure exceptionnelle prise, à cette occasion, par Domitien. — 3 foi/. Th. VII, 20, 1, 2 et 9. Cf. E. Kubn, op. cit. 1, p. U*. — l Morarasen. C. i. l. 111, p. iOii. — 5 C. i. t. V, 889 ; XIU, 1041 ; Dessau, 2.Î31. — 6J.-B. Mispoulet, Le Diptyi/ue en bois de Philadeiphie, p. 30, M. R. Gagnât me signale le titre nouveau de veteranus acceptaritis, (]u’il vient de découvrir dans deux inscriptions africaines encore inédites el dont j’iguore la signification. — ^ Cf. H. Gagnât, Armée d Afrique, i" éd. p. 418 ; L. HalLin. Les Collèges de vétérans dans l’Empire romain (extrait de la ftevie de l’Instruction publique en Belgique. 1895 et 1896). — 8 Sur une de ces stèles, trouvée près de brousse, le vétéran est représenté en simple tunique, tenant un bâton à la main ; près de lui un petit serviteur porte un bouclier ovale ; Le Bas-Heinacli, oyage arch. en Grèce et en Asie J/in. p. 114. pi. 130, n» 3 ; cf. Waddington-l.e Bas, Inscript. <tAs. Min. llii ; Corp. injcr. lat. III, 343. Voyez H. Hoffmann, BOmische Orabsteine ans Wallersdorf d^ns Jahreshefte des œst. arch. Instit. in Wien, XII, p. m. — BiBciocBAPHiE : E. Kuhn, Die stûdtische und bùrgerliche Verfassung des rômischen Hetchs. 1864, i, p. 120-149 ; J.-B. Mispoulet, Le Diptyque en bois de Philadelphie (ouvelle Jievue historique du droit français et étranger, l’ill), p. 5.32. Sur les vétérans d’Afrique, ïï. Gagnât, L’Armée romaine (f Afrique, i* éd. 1912, chap. VII. Pour rÉgyple : F. -M. Mcyer, Das Heerwescn der Ptolemaeer und Homer in Aegypten. 1900, p. 127 et sq. ; U. Wilcken, Grund :ùge. p. 398-403.

VETEnl.VAHIA ARS. — 1 La question de la ferrure des chevaux, traitée à l’art. sitLoMEDicus, se présente aujourd’hui avec quelques éléments nouveaux : 1® Sur un fragment de relief en marbre, rapporté d’.rsoul -près de Jalfa) au Louvre par M. Glermonl-Ganneau, on distingue nettement un sabot de cheval ferré ; matlieu- reusement, ce fragment est trop mutilé pour qu’il soit possible de lui assigner une date i/tec. archéol 1904, I, p. 459). La ferrure ressemble à celle dite « en fer

authentiques de ces constitutions qui contenaient la liste nominative des militaires récompensés. Ceux-ci n’étaient pas exclusivement des vétérans, car, jusqu’à l’année 107. ces constitutions concernent également des soldats encore en activité [qui mi(ilant) . Même dans la période suivante, où les vétérans seuls reçoivent des diplômes, ce nom ne figure ni dans le texte de la consti- tution, ni à côté du nom du titulaire du diplôme : on emploie une périphrase, comme si on voulait bien mar- quer par là que ces privilèges étaient moins la consé- quence de la w/ssio ordinaire, que la récompense excep- tionnelle de services distingués. Il y avait donc deux catégories de vétérans : les vétérans sans diplôme, qui ne recevaient que les privilèges mentionnés par les auteurs classiques et les recueils juridiques, et les vété- rans avec diplôme, qui obtenaient eu outre les privilèges exceptionnels contenus dans celui-ci. On ne fait pas généralement cette distinction, bien qu’il y en ait des traces dans les sources : c’est ainsi que les vétérans de la seconde catégorie sont appelés aère incisi’ dans les inscriptions, el ceux de la première /ojrl ; /aXxôiv, sine aeribiis, dans les papyrus d’Egypte".

Revenus dans leur pays natal ou établis dans le voisinage du camp où ils avaient servi, les vétérans se constituaient souvent en coèges{collegia veleranorum) organisés à la façon des autres associations connues [coLLEGiuM, sodalicium] ’. Par là ils s’assuraient, pendant le reste de leur vie, un commerce agréable avec d’anciens compagnons d’armes et surtout, après leur mort, un décent enterrement el une sépulture honorable. Nous sommes assez bien renseignés sur la composition de ces collèges el la condition de leurs membres, notamment par les deux listes des cullores veterani et de Valbum i^eteranorum conservées à Lambèse ; par contre on n’a pu découvrir jusqu’ici aucun trait caractéristique des vétérans dans les nombreuses représentations figurées de leurs stèles funéraires’. J..B. Mispoulet.

VETERIIVARIA ARS [MULOMEnicrsl ’. S. R.

plein », encore usitée en Syrie. — i" Au cours Jes fouilles conduites par lui dans la nécropole d’A§ :uilar de Auguitla iprov. de Guadalajara), le marquis de Cerratbo a découvert des fers à des profondeurs variables, près des sépultures, mais non dans les sépullures mêmes. On a pensé que ces fers avaient été fabriqués par les Celtibériens des environs de Bilbilis {Congrès d’anthropologie, Genève, 1913. I, p. 60Ô). M. Sandars a fait observer (4rc/meo/o^m, t. LXIV, p. 285) que la dispo- sition des clous, sur ces fers, dillére de celle qui est adoptée de nos jours ; il estime que les cavaliers celtibériens, liabilaiit un pays montagneux, au voisinage d’établissements métallurgiques, ont pu découvrir ou adopter ce moyen de proté- ger les sabots de leurs montures {ihiii. p. 2S6). M. de Saint-Veuaut pense, au con- traire, que trois des fers en question seraient des fers modernes de grandes mules [Congrès de Genève, p. Gii"). — 3" M. F. Beaupré a découvert deux fers de cheval eu Lorraiue, l’un dans un tumulus. l’autre dans uu fond de cabane, appartenant aux époques de Hallstatt et de Latène. Ce sont des fers de pt’tite dimension, dont les modèles ont été considérés comme très arcliaï([ues {Bull, de la Soc. prékist. française, I9ti, IX, û» 8, p. 52). Tel n’est pas lavis de M. G. Joly, suivant lequel les fers de Lorraine témoiguent de perfectionnements techniques assez récents ; .M. Joty fait observer qu’aujourd’hui encore ’• un cheval, en s’einbourbant, peut déposer son fer à un ou deux mètres de profondeur dans uu sol non remanié » {Bev. préhisi. de l’Est, 191 V, p. 36). — 4» Dans le bas-relief de Vaison à Avignon {ftev. arckéoi. 1904^ I, p. Hf-), il parait’bien ((uc les prétendus fers à clous sont des soteae ferreae (Joly, ibid. 1913, p. 35). — 5" Des fers de types simples ont élé découverts dans un milieu purement romain à Carnuntum Uer rom. Limes in Oesterreich, Heft VI, 1905, p. lU’i) ; d’autres ont élé exhumés dans des milieux analogues, où tout objet du moyen âge fait défaut, à la Saalburg prés de Hom- burg Utev. archéol. 1909, U, p. i !tl), en Angleterre (Walter Johnson, Byways in Brilish archaeology, Cambridge, 191 i) et ailleurs. A cela on peut répondre comme M. Joly (plus haut, 3"). — 6o M. de Sainl-Vcuant a appelé l’altenlion sur des fers à double traverse iMém. de la Soc. des antiq . du Centre, t. XXXV, 1902 ; cf. Anthropologie, 1903, p. 1961, qui sont inconnus de la maréclialerie actuelle ; il les croit du moyen âge, d’orignie germanique, mais non pas gallo-romains. — 7o M. (^î. Jo’y, dans dilTérenls mémoires (en particulier Hetue préhiat. de l’Esté 1912, p. Ii7 ; 1914, p. 33), a étudié l’évolution de la ferrure et contesté l’existence de