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puis c’est du végétal stylisé, feuilles, rinceaux, spi- rales (fig. 73t)8)’, enfin el plus rarement des oiseaux, des chevaux, des personnages -. Les rcssemblaneos de style avec la céramique mycénienne et surtout post- mycénienne, avec les vases de Chypre, avec les vases

géométriques de Grèce et d’Italie, sont nombreuses ■^. On a discuté beaucoup sur les dates. Faut-il. avec M. Paris et .M. Evans’, admettre une concomitance à peu près exacte de dates entre cette céramique et celle de Mycè- nes, ou même celle de Crète, et faire remonter dans le second millénaire le point de dépari de celte industrie ? Faut-il admettre une survivance tardive du mycénien, analogue îi celle qui s’est développée à Chypre, en Italie, pendant la période orientalisanle du viir et du vu’ siè cle, et qui ensuite se serait prolongée par tradition et par routine jusqu’à la date de fabrication des vases peinis grecs, jusqu’aux iv» et ni« siècles, el même à l’époque romaine" ? Les dernières recherches fouilles de Nu- mancei indiquent nettement que les diirérentes stratifi- cations archéologiques se sont superposées dans l’ordre suivant : néolithique à terre noire et dessins incisés ou estampés, style géométrique à peinture noire sur fond clair, auquel s’adjoint el se mêle le slyle curviligne ana- logue à un mycénien tardif, style plus développé avec figures d’animaux, rappelant le décor chypriote, sujets à personnages d’une exécution barbare ". Celle céra- mique a rayonné aussi au delà des Pyrénées ; on en a trouvé dans le midi de la Gaule des spécimens, soit importés, soit dérivés ’.]

B. ÉpoyiE GÉo.iÉTRioii : et ki’oqledl’ fer — Comment l’arl minoen tardif III ou art mycénien, qu’à la fin do l’époque du bronze nous voyons établi dans tous les pays grecs, disparut- il * ? Cela est dû sans doute à des circon- stances historiques, probablement à une invasion venue du nord, mais le détail de ces événements nous échappe. .Nous constatons seulement que la décoration mycénienne cesse d’être en usage et qu’elle est remplacée, aux envi-

rons du X’ siècle, par la décoration dite géométrique. On désigne sous ce nom un style dont les motifs linéaires sont dérivés de la droite ou du cercle et dont les motifs, végétaux, animaux ou humains, sont eux-mêmes défor- més de façon à rappeler le plus possible des figures géométriques. Les éléments du décor sont disposés sur les flancs du vase en bandes parallèles séparées par des lignes ; les représentations de quadrupèdes et d’hommes sont toujours peintes en silhouette noire sur fond d’argile clair. Des motifs dits de remplissage sont disposés dans le champ des scènes, de façon à laisser vide le moins d’es- pace possible. A vrai dire, le passage du mycénien au géométrique ne se fil pas brusquement ; les vases du type des tombeaux de Salamine’, où le caractère mycénien prédomine encore mais où l’élément géométrique esldéjà très important, montrent le mycénien se survivant à lui- même ; d’autre part, les plus anciens vases géométriques, tels que ceux des tombeaux de l’.Xcropole ’" ou certains vases de Rhodes", font connaître un slyle géomélrique encore à ses débuis, qui n’est guère plus développé que le slyle prémycénien à peinlure mate. On semble donc fondé à le regarder comme une simple renaissance de ce dernier. Mais, à l’école des Cretois, les potiers de toute la Grè(re avaient appris d’abord à fabriquer le vernis noir brillant, puis à composer un décor adapté à la forme du vase. Ainsi s’explique que le slyle géomé- trique poslmycénien soil si supérieur, techniquement et décorativement, au slyle géomélrique de l’âge du cuivre el du bronze ’^

L’histoire des céramiques de celte dernière période nous offrait l’image d’un slyle créé dans une région cl s’élendanl progressivement sur tous les pays grecs. La décoration géométrique apparaît, au contraire, presque partout en même temps ; aussi celle de chaque région possède-l-elle son caractère particulier, el celte diversité des styles locaux fait contraste avec runiformilè de l’art mycéno-crétois.

Parmi les styles géométriques grecs ’^ on peut en dis- tinguer quatre principaux, dont les autres ne semblent que des variétés : ceux de l’Altique, des Cyclades, de Crète el de Chypre.

Atli(/uc. — Le style attique " est celui dont nous possédons le plus grand nombre d’exemplaires el dont nous connaissons le mieux l’évolution. Les vases de r.cropole en représentent les débuts ; la décoration, limitée souvent à un champ réservé dans le vernis noir, est très rudimentaire ; les grands vases du Dipylon, tout entiers couverts d’une di-coration compliquée, en mon- trent l’apogée. Dans les vases attiques, la peinture noire brillante est posée directement sur le fond d’argile bien poli ; les motifs favoris sont le méandre, dont il existe des formes très diverses (fig. 1038], el la croix gammée. Dans les produits les plus soignés la surface entière du vase est ornée, el les représentations de l’animal (che- val, iiouquetin) el de l’homme jouent un rôle important ;

1 l’aris.p. 45 =q. ; Mon et Mun. Fondation Piol, XVII, 1909, p. 59 si). .XoCrc lis. = ibitt. p. 70, fig. 9. — 2 C. fi. Acad. Jnscr. 1905, p. (il l-6il ; Bull, hiipaniqut. I90S-19OT, Fo’iillet d£’/f Ae(.Mberlini). — J Alberlini, itiil. p. 3t. — ’ Paris, p. 3 el I3i ; .Von. el Hem. Fond. Piol, XVII, l’.O !’, p. 71-73 ; Evans, Scripta ilinoa. p. 96. Voir le résumé il All>ertini, liiV. p. 57 94. - ’• Journal des Saianti, 1 !>03. p. 5t*3 ; Albc-rlîni. l. c. p. 58 el 60 ; bécirelellc, /. c. p 77 s((. — 6 Excaraciones de Sumaneia. Madrid. 191^, arec plaiielies. — ’ Uéchclelle, ihid. p. 80 : C. Ilend. Acad Imcr. 1905. p. 383 ; 1909, p. 99(1,] — « Ct. Puulsen, bipylongrûber und iii/>y/onro)en, p. ’j6 : DragendorlT, Thera, II, p. 169 ; Waller^-Bircb, I, p, :77.

IX.

— 9 Wide. Âlh. .Jittl,. 1910, p. 16. Pour lis surviianccs nijcéiiicnlus à lV-po.|oe gcomélri.iue. cf. Wide, Ath. Aliltlt. 1897, p. 233. — 1" Poulsen, ùipylongrùbcr, p. 79. _ Il Dugas, Bull. corr. hell. 1912, p. 496. — <2 L’inducnce delOriculsy fail aussi déjà sentir ; cf. Poulsen, Z/(r Ùrieut i.nd die frtlyritch. Ai/m/, p. lOS.

— n Cf. Dragendorir, Tliera, II, p 174 ; Poulsen, iJipylongriïlier, p. b" ; Dugas, B.iil. corr. Iiell. I9li, p. 311. Ajoulcr le sljlc ll.essalicn rcpréscnlé par quelques lasesd'ornemenlation assez priniili>e i Wai c-l)rcop, Bril.Scli.Ann. l906-7,p.3il).

— 1» Cf. PouUcn. lJip,ilongrnbcr, p. 79 ; llroop, Bril. Sch. Ann. 1903 C. p. 80 ; B. Cr»f. Ai.t. asin 1. (/. >l Aro/.c/i». p. i3 : Kouronniolis, K-.. if/. 1911, p. Hl.

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