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navires remonterait plus liaut qu’on ne le croyait. En tout cas, on ne peut pas douter de l’emploi d’un dra- peau pourpre chez les successeurs d’Alexandre ’ ; il est possible, outre l’influence due au drapeau avec aigle des Perses, que celui-ci soit à l’origine del’élendard des Parthes, qui semble fait d’un carré d’étofTe frangé dans le bas, divisé par deux diagonales-, comme une des enseignes perses (fig. 6407), ou bien orné du soleil, Sol invtctus, l’emblème de Mithra^

Pour le vexil/um romain, drapeau de la cavalerie, nous compléterons notre article signa, p. 1313-4, en disant que sur son étoffe des emblèmes pouvaient être brodés ou peints, médaillons impériaux ^ ou insignes des corps de troupes ^ ; en ce qui concerne le labarum, il pouvait être orné, outre le clirisme, de la devise en let- tres dorées : ^ in noinine vlncas semper{(ig. 1302) °.

Le porteur du vexillum s’appelle vexilUirius plulùt que vexillifer’. On connaît des vexillarii pour les corps suivants : cavalerie légionnaire (120 hommes en trois turmes ayant chacune leur vexillaire) ’ ; cavalerie auxiliaire (un vexillaire par ala) (fig. 673) ’ ; co- hortes ef/iiitalae^" ou numeri equiloti" (un vexillaire pour chaque lurme) ; cavalerie prétorienne (fig. 6683)’- et cavalerie d’élite’^ ; enfin vigiles’^. Bien que Tacite parle des rexilla des tnanipu/i, ce drapeau ne parait s’être substitué aux signa, dans l’infanterie, qu’à la fin de l’Empire. Cependant dès le premier siècle semble s’être introduit le principe que tout détachement d’une légion, ne pouvant emporter l’aigle qui restait avec le gros dans la principale garnison, recevait, en dehors des signa que ses unités pouvaient avoir ’^ un vexillum

I Je l’ai iiinnlri- à propos de la fresque Je [’ompéi où je vois la copie d’une peinture commémoranl une victoire d’un roi de Fergame sur les Gâtâtes (repr. ici aui fig. I61.T et 7104). dan ? / ?ee. et. grecques, ^’M^i, p. :i !)l. On sait qu’il devait ôtrc pourpre, d après Diod. XVIII. i6. 90. et Plut. Acm. 30, I (cf. Liv. XLl, 33) ; il était pcut-ôlre brodf d’or et d’argent (Slacrob. Sat. Il, 2, 2 : insignibus arii’.ntcis et aureis florentem). — 2 Voir les monnaies parthes reproduites dans la Zeitscftr. d. morgenl. Ges. 1867. p. kôO. — STertuU. Apol. S.W : solem depktum in linteo. Si Cicéron dit (|uc la bataille d’.rbéles est le triomphe du soleil sur la lune (De dirin. , 121). il ne fait pas allusion aux enseignes opposées, ^ais à l’éclipsé de lune du 13 féïTier33l. — ’ Gamce du triomphe de Licinius : Chabouillet, Cabinet de France, n" 255 ; Duruy. ffist. des Boni. VII, p. 27. Des broderies d’ordoivent cjpliijucr l’épithète de fiilgenlia. Tac. Nisl. III, 82. — » Vexillum orné de la pro- tome d’un taureau à trois cornes, porté par un Biturige eques alae Longinianae, Sonner Jahrb. XCUI, p. ISG. — 6 Le labarum est porté par l’empereur Hono- rius sur le diptyque d’Aoste (notre fig. 1302). Sur le texte d’Huscbe, Vita Conslanlini I, 31, voir Franchi de Caralieri, .Sliidi romani, I, 1913, p. 160- 88. 11 donne toute la bibliographie, sauf J. P. Desroches, Le io6on<m (Paris, 1894). — Vexiilifer semble n’être entré dans Pusage qu’au iv’ siècle sous l’intluence A’aguilifer ; cf. Vopisc. Aurelian. 31, 7 ; Kubitschek, Jahrb. fur AUertums- kunde, VI, p. 132. — 8 Domaszewski, Religion,^. 88 ; /langordnung,p.iS, ii propos des iuscr. Corp. inscr. lat. Vlll, 2362 et .Mil, 8276. Ln miles tegionis (chiffre) equitum veTÎtlarius est encore nommé Corp. inscr. lat. .Mil, 6948 et, peut-être, III, ir.U et V, 10629 ; des vexiUaircs de la cavalerie légionnaire sont représentés Corp. inscr. lai. 111,4061 ; S. Reinach, Bép. Beliefs.W, p. 170,4 : K. Wigaod, Bonner Jahrb. 1912, p. 82. Parfois on ne figure sur le cippe que le vexillum, Corp. inscr. lat. III. 14142. iôOOl. — ^Corp. inscr. lat. 111. 4S34et II08I. De III, 4576, Monimsen avait cru pouvoir conclure qu’il y avait un vexillaire pour chaque turme de Yala ; dans un mémoire sur Vala tonginiana, Lehncr, Bonner Jahrb. 1008, a montré que les turmes avaient chacune son signifer, Yala un vexillaire commun. — iOCorp. inscr. lat. III, 2012, 2745, 32CI, 8762, 9739 ; V, 7896 ; Vlll, 5686 ; X, 1767. De 9739 et de 7896 il résulte que la cohorte comptait un vexillaire par turme. — " Corp. inser. lat. XU, T753-4. Il s’agit du numerus Divitienaium ffui compte sept turmes en 239. — 12 Corp. inscr. lat. ’I, 215 on a attribué aussi cette inscp. aux evocati et aux vigiles^. Il est question du vexillum des préto- riens, porté par un tribun, dans Lamprid. Beliog. 14. — 13 Corp. inscr. lat. VI, 3239 : un par turme des équités singvlares Augusii. Il est difficile, sur les monu- ments où des vexiliaires paraissent, de déterminer à quelle catégorie de cavalerie iU appartiennent. Dans la decursio de la base de la Colonne Aiitoninc (notre fig. 3^9 ;, comme dans la plupart des scènes de triomphe, il s’agit sans doute du vexillum impérial (surmonté de l’aigle), nommé comme tel par Suet. Cal. 15. Cf. Duruy, Hisl. des Romains, IV, p. 592 et 823 ; V, p. 303 et 578. — 14 P. Cauer, Ephem. ep. IV, n. 1-26 : un vexillaire par centurie — 15 Tac. Ann. I, 20. Tile Live emploie aussi parfois vexiVum pour manipulus (Vlll, 8, 4

IX.

comme signe de ralliement ". De là le nom de vexilhi, que les détachements portent chez certains auteurs", et celui de vexillationes, que leur donnent les inscrip- tions " [vEXiLL.Mio]. Ces vexilla peuvent être prélevés aussi bien parmi les auxiliaires qu’au sein des légions^", aussi bien dans la cavalerie légionnaire -’ que dans la cavalerie prétorienne--. Ils sont surtout dispersés en petites garnisons ou espacés le long des limites-’, mais employés aussi pour construire camps, routes et ponts, ou pour exploiter des carrières ■’^ Le sens de vexillum s’étendant ainsi, le terme fut appliqué aux unités for- mées tant par les recrues" que par les vétérans- ; bientôt non seulement les ouvriers des arsenaux impé- riaux eurent des vexiliaires", mais aussi les corpora- tions et collèges’-', même ceux des enfants’-". Vexil- lum prend alors la valeur que le mot drapeau a pour nous : placé sur les monnaies, il indique qu’une ville est colonie romaine^" ; on le met entre les mains dis personnifications de Rome" et des provinces" ; on engage la h&làWXB suhlato vexillo^’ ; faire son service se dit sub vexiltis teneri’ « être sous les drapeaux ".

Ad. Reinach. VIA, route ou rue. — Grkcf.. — I. La route ou che- min se dit 55o< ;, moins souvent Spdjxoç, poétiquement oijioç. Une grande route est Xsaisôpoç, « porteuse de peuple >) ’, parfois aussi patrtXixTÎ, « route royale », en souvenir des routes de la Perse achéménide. La route carrossable est à[xa ;tToç (une fois dans Homère)^, ou encore â[j.a ;-(]XaToç, à[jia ;'/]'p>iç’. La route bien battue ou fréquemment foulée est TeTpt[x(iévfi. La route étroite ou sentier {callis, semita, trames) se dit Tpi’poç, atipo ;,

et 141 et cet usage devait exister <li’S le temps de Polybe, puisqu’il traduit mani- pulus par (Tnjjierov (VI, 24). — 1 Si les vexillatious ont parfois un ou plusieurs signiferi [Corp. inscr. lat. 111, 1 4396 6) et si parfois elles n’en ont pas, cela vient de ce qu’elles peuvent englober une ou plusieurs unités complètes ayant leurs signa, ou n’être formées que de petits détachements prélevés dans de nombreuses unités.

— 17 Ainsi, lors de l’entrée de Vitelliiis à Home, Tacite parle des aquilae de quatre légions complètes, des signa, des alae et des vexilla pour les quatre légions qui ne sont représentées i|uc par des détachements, Hist. II, 89 ; cf. Il, 100 ; III, 22. D’après 11, 24, ces délachements pouvaient compler jusqu’à 2000 hommes. — 18 Le plus ancien emploi de vexillum dans ce sens paraît être Caes. Bell. gall. VI, 36, 3.

— 19 La forme vexillum ou vexillus ne se renconire en épigraphie que là où domine l’inllueuce grecque (cf. ■.iriKWo ;), Corp. inscr. lat. 111, 79 (iNubie), 1439« b (.Mésopotamie). A côté de la forme régulière vexillatio on trouve reîr i/a^io (III, 12305 ; XIII, 7695), vexsilatio (XIII, 7703), vexelatio (XIU, 7693). — 20 Quand les détachements sont formés de légionnaires, on dit par exemple Germanica vexilla (Tac. Uist., 31), Daciscae vexillaliones {Corp. inscr. /a(. Vlll, S349, 7978) ; quand ils sont formés d’auxiliaires, on dit Germanorum vexillum (Tac. Hist. I, 70 ; II, 17 ei i.i), vexillatio Dacorum [Corp. inscr. lat.lU, 1193). — 21 VoirnoteO. Vexillarius désignant à la fois le membre d’un vexillum et le poric-enseigne de cavalerie, la distinction est souvent difficile. — 22 Tac. Sist. 11,11 (cf. 18, 23 et 33) et III, 21.

— 23 Un tableau des vexillationes connues a été dressé par Tschauschner, Ueber l’gionare Kriegsvexillationen (diss. Breslau, 1908). — ’^4 Corp. inscr. lat. III, 14396 6 (carrières d’Enesh en Mésopotamie) ; Comptes rendus Acad. Inscr. 1912, p. 233. — 2ô Tac. Ann. Il, 78. — 2» Les vétérans formaient des vexilla pendant les cinq ans qu’ils passaient dans la réserve, leurs seize ans de service accomplis dans l’active, Corp. inscr. lat. 111,4834 ; V, 4903 ; XIII, 8276. Le vexillum vcteranorum compte 300 hommes avec son propre vexillarius. Tac. Ann. 111, 21 ; il a sa place marquée dans le camp, flygin. V (p. 48 de l’éd. Domaszewski). — 27 Corp. inscr. lat. 111,. 1383 : vexillarius scholae fabrum. — 28 Vopisc. Aurel. 33. Cf. Waltzing, Étude sur les corporations romaines, I, p. 423 ; II. p. 186. On voit un vexillum, employé aux courses du cirriue, British Muséum, Gree/c and Boman life room, p. 68. — 29 Voir la fresque d’Ostie où des enfants portent en procession un vexillum surmonté de trois bustes d’enfants ; Nogara, Affreschi del Vaticaiio, pi. xmx.

— 30 Head, Bistoria numorum,p. 7S6. — 31 S. Reinach, Bép. de reliefs, U, p. 399, 3. — 32 Clarac-Reinach, Bép. slat. pi. 708 « : Duruy, fJisl. des Homnins, 11, p. 794. Cf. les provinces figurées dans la Notitia Dignilatum. — 33 Amm. Marc. XXI V, ; cf. XXVII, I. — 34 Tac. Ann. I, 17, 8 ; cf. 36, 4. Sur le vexillum comme décoration militaire, voir, depuis le mémoire de P. Steiuer cité à l’arL signa. A. von Premcr- stein, Oest. Jahreshefle, 1910, p. 200, et Max Maycr. Vexillum und Vexillarius (diss. Fribourgen Brisg. 1910).

VIA. — 1 Paus. Vlll, 54, 5 et passim. — 2 llom. //. XXII, 146. — 3 ’O/r.jiar, û.-r.S.ioTàTnlPaus. VIII, 54, 5) ; oV.piaii ii :.tii*<.oTiç« (ibid. 11,13, 2). Une roule assez large seulement pour le passage d’un char est dite «iiaEit^î jioùv,, (Herodot. VII, 176).

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