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de rien faire ou déposer sur les voies qui pût nuire à leur libre usage’ ; pour les propriélaires d’objets ou de conslrucLions susceptibles de détériorer les voies, obli- gation de les enlever^ ; quiconque était troublé dans l’usage d’un ciiemin public ohtenaitun interdit spécial^ ; un autre interdit défendait de molester quiconque réta- blissait un chemin dans ses anciennes dimensions ou le réparait sans lui causer de dommages ’. La connais- sance des procès occasionnés par l’application des règlements de voi- rie était dévolue na- turellement, à Rome, au préteur ou au pré- fet delà ville ; en Ita- lie, aux curatorrs viarum et plus tard aux gouverneurs ; dans les provinces, aux gouverneurs ; dans les villes, aux magistrats munici- paux. A l’époque du Bas-Empire l’obliga- tion pour les rive- rains d’assurer l’en- tretien des rues et routes est fréquem- ment rappelée dans les lois et constitu- tions impériales ; un titre spécial du Code Theodosien s’y rap- porte : ce n’est pas un sordidum munus et nul n’en doit être exempté ’

Le réseau des voies romaines ; caries et n-. 7433. — Les v

routiers. — Les voies

romaines à l’époque impériale formaient un vaste réseau continu, dont la capitale de l’Empire était le centre (fig. 7W3, li’M et suiv.).On pouvait se rendre par terre et sans interruption depuis Rome jusqu’aux co- lonnes d’Hercule, à la pointe occidentale de l’Armorique, à l’embouchure du Rhin, à l’embouchure du Danube, à Ryzance, à Athènes. Au delà du freliitn Galiicum, les roules de Bretagne faisaient suite à celles de Gaule ; au delà du Bosphore, le.s routes d’Asie Mineure faisaient suite à celles de Thrace et se prolongeaient d’un côté jusqu’à Ninive et Babylone, de l’autre jusqu’au Nil. Du Nil à l’Atlantique courait la voie littorale de l’Afrique du Nord, sur laquelle s’amorçaient les voies de l’intérieur de l’Egypte, de la Proconsulaire, de la Numidie et des Maurilanies ; à Alexandrie, elle se soudait à la route d’Asie ; de Carthagc à Lilybée et de Tingis à Gadès, pour rejoindre l’extrémité des roules italiennes et espagnoles, le trajet par mer était court et facile. Dans chaque région

1 Dujeat. XLIII/S. 2, 20. —2 lijid. S, 2, 33. - XI.UI, Il pr. —’■Cad. Theod. XV, .) ; de iiiiure mu Siltiniieich./IO’iia.T éd. (1910), II, p. 0. — " : De Caur Il 1)831). II. !>0 ; K. !.. Rolli. Gescli. dur /.euf,a. dans I( XXX, I8C0, p. !i ; 0. Hirsclifold, Z)ie râm. Meilenstcine, dans dcr preuss. Aknd. der Wissensck. 11107, p. 163. I.e plus ancien exemple coniui (Corp. inscr. Int. XIII, n" 11137) dalo de l’ann.^e 20 ;’. — 8 Nnii pas di’pilis le mil-

lliid. 8, 2, l ;i. — * Ibid.

ndo. —CL. Fricdiaender,

1, Cours li’antiq. monum.

Bonuer Jnkrb. XXIX-

les Sitzuntjsifr.

un grand nombre dechemins secondaires se détachaient, dans tous les sens, des artères principales et desservaient les localités importantes. Nulle part il n’y avait de cou- pure infranchissable ni de lacune. Ce système si complet et si bien compris permettait de pourvoir à la défense des frontières, assurait la bonne administration des provinces, facilitait les voyages et les échanges commer- ciaux entre les contrées les plus éloignées" [sur le ser- vice de la poste impériale, voir l’article cursus publicusJ.

Il fait grand honneur

mi génie pratique des

Koiiiains.

C’esten milles que les distances in- scrites sur les bornes [milliarium] étaient comptées partout, sauf dans la Gaule, nù, depuis le règne de Seplime Sévère, un les indiquait en lieues, Icuçjae. En Italie, la numérota- lion des milles avait ])0ur point de départ Rome elle-même ’ et les distances locales n’étaient marquées dans les inscriptions des bornes que rare- ment, à titre acces- soire". On comprend que dans les pro- vinces il n’ait pas été possible d’adopter ce mode de supputa- lion. Seuls deux mil- liaires du règne d’Au- guste, à l’extrémité occidentale de la Narbonnaise, ajoutent aux chifTres lo- caux celui de l’éloignement de Rome’". En général, les milles surles routes provinciales étaienlnumérotésd’une ville à l’autre. Dans certains cas une cité particulière- ment importante était prise comme tête de ligne, capiit viarum, et toutes les données numériques d’une ou de plusieurs routes, jusqu’à une grande distance, étaient calculées par rapport à elle ; il en était ainsi, par exemple, pour Lyon en Gaule, pour Éphèse en Asie, pour Cartilage en .Vfrique". La plupart des bornes ne por- taient qu’un chillVc indiquant l’éloignement de la ville à partir de laquelle la voie avait été tracée ; quelques- unes cependant faisaient savoir à combien de milles on se trouvait de chacune des deux extrémités delaroule’-. D’aulres portaient trois" et même cinq" chilTres, cal- culés d’après l’éloignement des principales villes de la région. Les milliaires retrouvés sur le lieu même ou dans le voisinage de leur emplacement primitif sont

liali’c d’oi’ du l’ui’urn romain, mai» depuis le point oii les .grandes voies sorUiienl .le la capitale. — 9 Moninisen, if uni ràm. Slrassenwesen, dans i’ Hernies, 1877, p. 4’ju {Oesnmm. Schriften. V. p. 07). — 10 Corp. inscr. Int. XII. n" 56li8ct667l. — Il 0. Ilii’SclireUI, lac. cit. p. 4S0 ;G.J. Laing, /iomamniteslones and the capUaviarum^tan^ Ws Traiis. and proced.of ihe Amer, philol. Assoc. XXXI.V, 190S, p. lH-3i.— li Corp. inscr. (a(. 111,11" 59’J(i-5997 et UHS’. Allusion à cet usage dans Quinlil. /m<. oral. IV. 3.22. —i^ltiid. XIII, n"S922. - U Cor/i. iu,vcr. /uï. VIII, n" ml IS el 21247.

i partant de Ki