Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Vas

— (13() —

Vas

les figures avec autant de finesse el de souplesse que le pin- ceau. L’usage des retouches rouges et blanches persiste. Les styles orientalisants succèdent aux styles géomé- triques par des transitions que certaines séries, par exemple la série protocorinthienne e( la série dite eubéenne, permettent de suivre aisément. Un constate donc, durant celle période, la même variété que durant la précédente ; chaque région a son ou ses styles parti- culiers. 11 est, de plus, vraisemblable qu’à l’époque même où le décor orientalisant élait appliqué aux vases soignés, on continuait, pour les vases communs, à employer l’ornementalion géométrique. Les styles à figures noires font de même suite aux styles orientali- sants ; mais, à ce moment, l’essor de l’industrie aUi(iue modifie les conditions économiques de la production des vases ; et la fabrication céramique disparait dans certaines régions, à mesure que les potiers d’.thènes étendent leur zone d’intluence commerciale.

Ci/r/ddes et Eubée. — A ri’pn(]ut’ nrienlalisanle- on

distingue trois cérami- ques princi- pales, que dé- signent des noms plus ou moins con- ventionnels : les c é r a m i - (jues mélien- ne. délienne, eubéenne. La plus belle et la mieux con- nue de ces céramiques

est la céramique mélienne Elle est surtout représentée par de grands vases trouvés à Mélos et par une nombreuse série de vases plus petits découverts à Délos et à Khénée, car les exemplaires de cette série n’ont jamais, pour ainsi dire, été exportés. L’argile en est rouge sombre avec de nombreuses paillettes de mica. Les formes favorites sont l’amphore et le plat décoré à l’extérieur. Le vase, entièrement orné, porte toujours un engobe clair. Les figures humaines, généralement en silhouette claire, sont souvent recou- vertes d’un engobe brun-rouge pour les hommes, jaune pour les femmes (fig. 7273)- ; les animaux ont d’ordinaire le corps en silhouette opaque, la tête en silhouette claire ; les détails sont soit réservés, soit incisés, soit indiqués par des traits blancs ; les relouches rouges sont fréquentes. Parmi les motifs linéaires, la spiraleest de beaucoup le plus usité ; les potiers méliens en ont fait une étude particulière el en onl inventé des formes très variées. Le lotus et diverses sortes de pal- melles représentent les motifs fioraux. Comme motifs animaux, le cygne et le cerf sont préférés. Les scènes à personnages (cavaliers, combats de guerriers, fig. 7274 ’ ; divinités sur char, fig. 2204} sont rares el

> l.a publicalioii csicrilicllc est Coiiic, MeHsche Thongeffistc : la ronipli^lor p ir bohlau. Arcli. Janrh. |S87, p. t ; Mylonas, ’Ks. i x- ^^^*’ I’- ^’^ Ilopkiiisoii. Bakerl’enojre, ^ourn. Ml. »(ud. lOOi, p. f.8 ; PouIscnUugas, Uvll. corr. hett. luil.p. 408 ; DugBR, AVnm, IJommageà l’Université de Grèce, p. 91, el /ieiue de l’Art nue. et mod. I9li, I, p. 311. Cf. aussi llo|ikinsoii-Bakci’- Pfnojlo, Jouri, liell tlud. l’JOi, p. »C ; Wallcis-Bircli, I, p. 301 — ï La lig.

réservées aux grands vases : par contre, on trouve souvent sur le col une tête de femme de caractère purement ornemental ’. La composition des tableaux esl. autant que possible, héraldique ; dans le champ les motifs de remplissage sont extrêmement nombreux. Ce qui frappe dans cette série, c’est h- caractère déco-

Kig. 7 :!7i — Slylc de Milu. Scéiiu de conibuL.

ratif ’ ; les représentations révèlent un grand sens de l’ordonnance des motifs el de l’harmonie des cou- leurs ; par contre, aucun goût pour l’observation de la nature ; même les scènes à personnages sont con- çues à un point de vue strictement ornemental. Cette céramique disparait à la fin du vu’ siècle et ne paraît pas se continuer dans une céramique à ligures noires. Cela esl dû sans doute à la proximité de l’Atlique ; lors du grand diiveloppement de l’industrie athénienne, son débouché le plus proche se trouva être les Cyclades, et les ateliers locaux ne purent probablement pas résister à cet envahissement d’une poterie décorée suivant des principes très diflerents et mieux adaptée au goût du jour.

— La série délienne ’^ (fig. 7275) n’est constituée que par quelques pièces originaires de Théra el de Délos ; un peu plus ancienne que la série mélienne, elle continue le style géométrique délien ; elle est caractérisée, d’une part, par les bandes parallèles qui couvrent en général la partie inférieure du vase, de l’autre, par l’emploi fréquent, comme motif décoratif, de têtes de chevaux rendues parfois avec beaucoup de finesse. Un engobe clair recouvre toujours le vase. Sur certains vases les bandes parallèles du bas sont remplacées par une bande noire, sur laquelle se détachent des filets rouges et blancs. Proche parente de la céramique mélienne, mais infé- rieure à elle, la céramique délienne représente sans

7i73 d’après l’crrol, IX. p. 47G, fig. i’iT. — 3 La fig. 7i7l d’après Uuriiy, //rsi. des Greea. Il, p. 480. — 4 Cf. Perrot, IX. p. 477, fig. 23S. — C Uugas, Jiee. de l’Art nue. et mo’l. I91J, I, p. 34». — 6 Drageiulortr, rhera. II, p. 21i ; l’oulsen, ilonum. Pwt, XVI (1909), p. 23 ; F’oulsea-Dugas, Bull. corr. hell. eUI, p. 933 ; IVrrol. IX, p. 180. Noire fig. 7475 = ibid. p. l» !, fig. 240.