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La alise en défense de laMésie Supérieure, aux confins du royaume dace, avait pour les Romains une impor- tance toute particulière. Dès l’année 33-34 de notre ère, Tibère faisait construire une route le long du Danube’. Une inscription rupestre rappelle les travaux difficiles exécutés par Trajan sur la même voie aux Portes de Fer-. Ce chemin militaire suivait le fleuve, de Belgrade (Singidunum) à Artchar (Ratiaria) ^ Deux autres s’en détachaient à Kostolac (Viminacium), le premier au Nord vers Kavaran (Tibiscum)S le second au Sud vers Nich (Naissus) S d’oii il se prolongeait au Sud-Ouest vers Uskub (Scupi) et la Macédoine^, avec embranchement sur Alessio en Dalmalie ’, au Sud-l£st vers Sofia (Ser- dica) enThrace’, tandis qu’un dernier embranchement remontait de Nich à .Vrtchar sur le Danube ^

A peine la Dacie’" était-elle devenue province romaine que Trajan y faisait tracer des routes, jusqu’à son extrémité septentrionale : un milliaire des environs de Torda (Potaïssa) est de l’année 109-110 de notre ère". Les dernières bornes datées qu’ait fournies cette région, de bonne heure abandonnée par les Romains, appartiennent au principal de Maximin’- et à celui de Galluset Volusianus’^ 11 n’est pas question de la Dacie dans Yltinéraire d’Antonin ; nous ne connaissons ses routes que par la Table de Peutinger, les noms énumérés parle Géographe anonyme deRavenne"et les découvertes épigraphiques et archéologiques. Karlsburg (.pulum), la capitale, était, comme d’habitude, au croisement des voies principales : celle du Nord, qui se prolongeait jusqu’à Mojgrad (Porolissum) ’° ; celle du Sud-Ouest, qui par Yarhély (Sarmizegetusa) et Kavaran (Tibiscum) retombait sur le Danube à Orsova (Tsierna)’", avec em- branchement le long de la Maresia vers Veczel (Micia) ’■ ; celle du Sud-Est, qui par Hermannsladt (Cedoniae) rejoi- gnait l’Oltu (Alutus), le descendait jusqu’à Resca (Ro- mula) et obliquait vers l’Ouest pour se terminer, elle aussi, sur le Danube, non loin d’Orsova, à Turnu Seve- rinu (Drobetae) ". Dans le centre, aux environs d’.pulum et dans le Nord-Ouest, le long de la Marisia et de l’Oltu,

1 Cor,,. iti3cr. lai. Ul. ii° 1608 = 13813 b (inscriplioli rupeslrc de Boljelini.

— 1 Ibid.n’ 1099 = Si67 (inscripliou rupestre). Cf. plus haut, p. 7S6. —3]tin. Anton, p. 217 sq. ; /tin. Hieros. p. 5Ci ; Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. III, p. iiiO, 1469, 2251. — i Talj. Peut. ; L. Bôhm, dans les Milteil. der Centrakomm. 1S8S, p. cwii (d après Priscicn, Trajao aurail suivi celte route pour marcher contre les Dacesj. — ^ Itin. Anton, p. 132 sq. ; Itin. Hicros. p. 565 ; Tab. Peut. ; Corp. imcr. lat. lit, p. 1469. — 6 Tab. Peut, (trajet indique incontplctcmcnt et fauli- vcmeot) ; Corp. inscr. lat. III, p. 1469 et 2328113 ; J. Etans, The roman roaà from Scupi (o Naissus, dans l’Archaeologia, XLIX, 1685, p. 153. — ^ Tab. Peut.

— * Itin. Anton, p. 135 ; Jtin. Hieros. p. 366 ; Tab. Peut. — 9 Tab. Peut.

— 10 M. J. Akner, Die rôm. Attertltûmer in SiebenbUrgen^ dans le Jahrb. der Centrakomm. 1850 et 1857 ; C. Goos, Sludicn :ur Geogr. und Oescit. des Trajan. Dacicns, progr. de gymnase, Scliafsburg, 1874, et dans le Jahrb. fur siebenbûrij. Landeskunde, 1874 et 1877 ; C. Goos, d’après Orban, dans les Archaeol. epigruph. Mittheil. I, 1877, p.iSO ; C. Torma, Limes Dacicns, Budapest, 1880 ; C. Schucli- hardt, Waile und Chausseen im sûdl. und ôstt. Dacien, dans les Archaeol. epigraph. Mittheil. IX, 1885, p. 202 ; Kcmalraiiller, Uôm. Strassen im Banal, dans la Deutsche Jlundschau fur Geogr. XIV. 1891, p. 214 ; -N. VascUide, La con- quête romaine de la Dacie, Paris. 1903 ; Finalj-, dan> r<lrc/iaeo(. Ertesitô, 1903. p. 104. — " Corp. imcr. lat. III, n» 1027. — 12 Jbid. n<" 8000 et U2I6’^.

— ’3 Ibid. a’ 8001. — 1» Geogr. Ravcnn. IV, 14. — 15 Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. III, p. 256 et 1426. — 16 Tab. Peut. — 17 Corp. inscr. lat. III, p. I42T. ^ is Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. III, p. 2250 et 2317, — 19 Sur la cootinuatioii des voies romaines de la Uacie vers l’Ouest, jusqu’au Danube, à travers le pas indépendant des Jazyges Metanastae, cf. Finaly, loc. cit. — 2<» C. Scbucbhardl, dans les .IrcAaeoi. epigraph. Mitt. IX, 1885, p. 87 et 227 ; K. Skorpil, dans les Schriften der Balkan. Komm. IV, 1906, p. 350. — 21 Itin. Anton, p. 219 sq. ; Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. III, p. 1011, 1368, 2103, 2246, 232893. _ 22 Ibid. p. 1370 et 2246. — 23 Uin. Anton, p. 226 sq. ; Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. III. p. 1370 et 2103. — 3^ C’est la preuve que là aussi les colons romains avaient battu en retraite. — 2i Tab. Peut. — 26 Ibid. — ^ Ibid. Sur Tiniportance de Nikiup

on a relevé les traces d’autres routes, que la Table de Peutinger ne signale pas ".

Dans la Mésie Inférieure^" les milliaires ne commen- cent que cent ans après la conquête, sous le principat d’Hadrien. La grande voie latérale au Danube se conti- nuait de Lom (Almum) à Bestepe (Salsovia), sur le bras le plus méridional du Delta-’ ; de là elle gagnait la côte avec voie transversale, d’Isakcea (Noviodunum) à Karanasib (Istrus)^^ et la suivait jusqu’aux confins de la Thrace à Ackiolu (Anchialus)". Plusieurs routes, con- nues soit par laTable de Peutinger, soit simplement par leurs ruines", allaient du Danube vers le Sud, l’Haemus et la Thrace : de Gigen (Oescus) à Sofia, de Gigen à Lovatz (Melta) et Philippopoli --•, de Sistova (Novae) à Sliven (Cabyle), de Silistri (Durostorum) à Provadia (Marcianopolis)^ ; elles étaient reliées, de Lovatz à Provadia, par une voie parallèle. au Danube ’^ L’une des deux grandes roules de la province de Thrace-’ suivait aussi la même direction : c’est celle qui, venue de Kostolac et de Nich, passait par Sofia, Philippopoli, Andrinople (Hadrianopolis) et se terminait sur la via Egnatia un peu avant Byzance -’, avec embranchements au Nord de Philippopoli à Sliven et Ackiolu’" et d’ Andrinople à Sliven ", au Sud d’Andri- nople à Tusla (Trajanopolis) ’-. L’autre grande voie de la Thrace était la via Egnatia, avec laquelle nous attei- gnons l’extrême limite de l’Rurope latine et nous péné- trons dans le monde gréco-oriental.

Les routes de VAfrique du Nord (fig. 7434) . — L’Afri- que du Nord est l’une des régions de l’ancien monde romain où le réseau des routes était le plus serré et où il en subsiste les vestiges les plus nombreux et les plus importants, bornes milliaires’" et chaussées empier- rées ’ Les premières bornes datées sont de l’an 14 ap. J.-C.,au débutdu règne de Tibère, sur la route deTacape (Gabès) à Théveste (Tébessa) par Capsa (Gafsa) ’". A l’époque suivante et jusqu’au commencement du second siècle, les milliaires sont rares". Ils se multiplient au contraire pendant le principat d’Hadrien, qui marque un

(Nicopolis ad Istrum) au croisement de cette roule avec celle du Danube k l’Ha-- mus par la passe de Tirnovo, cf. G. Seure, dans la Rev. archéol. 1907, II, p. 237.

— 2» Cf. Corp. inscr. lat. III, p. 991, 1338, 2239, 2316*6, 2328»6 ; D. Kalopo- tlidkes, De Thracia provincia romana, Leipzig, 1893 (avec bibliographie abon- dante). Relevé des travaux publit^s par les revues et sociétés savantes de Bulgarie par G. Seure, Archéol. thrace, dans la /(eu. archéol. 1911, II, p. 301. — 29 Ilin. .iiton. p. 133 sq. ; Itin. Hieros. p. 567 sq. ; Tab. Peut. -, G. Jirecek, Uccrstrassi : • on Be’.grad bis Constanlinopel, Prague, 1877 ; Chichmanof, dans le Shornik bulgare, IV, p. 320 et VI, p. 172 (1891). — 30 Tab. Peut. Route transversale de Slarazagora (Beroe), entre Philippopoli et Sliven, à Ilirmenly (Castra Jarba), entre Philippopoli et Andrinople (Itin. Anton, p. 231). — 31 Itin. Anton, p. 175.

— 3- Tab. Peut. — 33 , Blasrpicz, Via romana de Tanger a Cartago, dans le tlolet. de la Soc. geogr. de Madrid, 1901, p. 324 ; P. Garofalo, Contrihuto alla geogr. stor. deli Africa (d’après ’ Itiniiraire- dAyitonin) dans le Bullett. dflla Soc. geogr. ital. 1902 ; C. l’allu de Lesscrt, La synlaxe des routiers romains et les déformations des noms de lieux dans l’Afrique romaine, dans les Além. de la Soc. des antiquaires de France, LXV, 1904-1903, p. 115 ; R. Cagnal, L’armée romaine d’Afrique ( !■ éd. 1892), 2’ éd. Paris, 1912 ; St. Gsell, Uist. anc. de l’Afrique du Xord, en cours depuis 1913. Indicalious bibliographiques dans les répertoires de R. [’layfair, Itoy. geogr. Soc. supplem. Papers, II, 1889 et III, 1893 ; Supplem. Londres, 1898 ; dans la Chron. archéol. afric. de liscll, llev. africaine, 1892-1894, et ilél. de l’Éc. franc, de Home, 1895-1904 ; dans le bulletin annuel d’A. Scbulten, Arclmol. An ;eiyer, depuis 1898. Travaux de détail dans le Bull, archéol. du Comité des trav. histor., la llev. tunisienne, le Itecucil de laSoc. archéol. de Conslauline, le C. II. de lAcad. d’Hippone, la Bev. afri- caine, elc. — 3i Réunies au Corp. inscr. Int. Vlll, 1881, p. 839 et 977 (par 0. Wil- manns), et Supplem. 3« fascic. 1904, p. 2081 (par Gagnât, Oessau, Schmidt).

— 35 SI. Gsell, Les monum. antiques de l’Algérie, Paris, 1901 , II, p. 1 : détails sur la structure des voies de Cirla à Rusicadc, de Galama k Ilippo Rcgiu», de Carthagc à Thé- vc5le._ KCorp. inscr. lat. n» 10018, etc. — 3 ? Sous les Flaviens : route de Théveste à Uippo Regius. Sous Trajan ; routes do Théveste à Mascula et au Sud de l’Aurès.