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— 8i ;

Pont Polémoniaque fut la voie la plus courte vers Méli- lène aux effectifs envoyés d"Europe. Néocésarée était elle-même la télé de deux voies, Tune vers la Cappa- doce, l’autre vers Tavium (Galalie), passant toutes deux sans doute par Coinana Pontica’.

On pouvait aussi pénétrer en Cappadoce par le sud, de Cilicie, grâce à deux voies qui se rejoignaient à quelque distance de la côte, en arrière des alluvions du Sarus et du Pyramus : lune venait du golfe d’Alexan- drette et, par Sisium, se dirigeait sur Cocussus ; l’autre empruntait les célèbres Portes Ciliciennes% par Tarse, Podandus, Faustinopolis, Tyane et Césarée.

Il parait bien établi, quoique le fait n’ait pas été sérieu- sement vérifié, que, comme en Syrie, une voie côtière épousait dans les grandes lignes les contours de l’Asie Mineure ^ On ne sait si elle poussa jamais jusqu’à Dios- curias et Pityus dans la région du Caucase |,la Table de Peutinger l’arrête à Trébizonde), mais en territoire d’empire elle devaitrejoindre partout les principales loca- lités sur le rivage. Kn beaucoup de points elle devait être antérieure à la domination de Rome, par exemple en Paphlagonie, où elle décrivait des arcs de cercle ayant leurs extrémités aux cités de la côte qu’il fallait desser- vir’. Claude avait exécuté des travaux aux environs d’Amaslris, creusant à travers le roc un raccourci pour éviter un détour au sud de cette ville ; Vespasien et ses fils ne furent pas moins actifs ’. C’est surtout à partir du Bosphore que cette route suivait de près le littoral, par Chalcédoine, Xicomédie, Cius, Cyzique, Parium, Lamp- saque, Abydos, Dardanus, Ilium, Alexandria Troas, Assus, Anlaudrus, Adramyltium, Attaea, Elaea, Myrina, Cymé, Sinyrne, Téos, Lébédus, Coloplion,Éphèse, Milet, Myndus, même Cnide*. Passé la Carie, elle s’enfonçait quelque peu dans l’intérieur, traversait Tlndus, longeait la côte jusqu’à Telmessus, coupait à travers la montagne, suivait le Xanthus de Tlos à l’embouchure, à Patara ; après un tracé incertain dans le détail, on la retrouvait à.Myra, Piiasélis, Attaléa ; elle reculait encore dans l’inté- rieur, comme les villes elles-mêmes, vers Perge Sil- lyum, Aspendus, et enfin longeait encore la mer, sauf aux bouches des torrents, par Célendéris, Séleucie du Calycadnus, Corycus *, Elaeussa’, Soli-Pompéiopolis et Tarse.

La plus importante des voies d’accès vers l’intérieur, en partant de l’ouest, était la voie gréco-romaine, remise à neuf par le gouverneur M". Aquilius vers 130, dont la tête se trouvait àÉpiièseelqui empruntait d’une manière générale la vallée du Méandre, puis celle du Lycus. Elle eut d’abord une utilité militaire, principalement sous la République, car elle permettait d’atteindre au plus vite les peuplades entreprenantes cachées dans les mon-

1 Cumoiit, Sludia Pontica^ H, p. i56 sq. — 2Ramsay. Geogr.journ. 1903, 11, p. 37* sq. ; cf. Corp. inacr. lat. li 118, 1ÎU9, 15 ÎU (Élagabale) ; 13 624, près de Mopsuesle (Valcntinien el Valeus). — 3 (if. les deux carlef : de Kiepert cilt^es p. bU9, noie il. — » U. Sleudcl, «u/(. corr. heil. XXV (19011. p. 39 sq. — » //jn/. p. 39, n» 188. — 6 V. Cbapol, La province d’Asie, Paris, l’JOi, p. .366.

— 1 Corp. inicr. lat. 13626 iM. Aurèle et Vérus). — 8 ibid. 12 123 (Pertioai).

— 9 Ibid. 13 625 (Hadrien). — <0 Cliapol. Proc. d’Asie, p. 362 sq. — " Mil- iiaire des Ptiilippes sur le Irajel d’E|iLcse ii Tralies, Corp. inscr. lat. 12 270.

— <2 Uilliaire de Septiœe Sévère, ibid. 14 201. — li Milliaires du ir« s. ibid. 14166-7. — ’l lîamsay. Ceoyr. joarn. 1903, II, p. 396 ; Id. Oeiterr. Jahreshefte. VII (1904), Keibl. p. 112. — là Cf. Corp. inscr. lat. 6969, 697 i, 14185, li 401 u cl c. lilie csl dile .2jo-.,.-.»f, ’tii ; dans les .Uta Paul, et Thecl. 2. — 16 Kamsay, Uistor. yeoyr. p. 398. — n Id. Aberdeen universittj studtes, XI (l’J06), p. 241 sq. — ’* Vortùu/ig. Bericht ûber eine arch. Expédition nach KleiMuie», Prag, 1903, p. 29 sq. ; Corp. imcr. lat, 12144. — 19 EmliraBcJiemeat

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tagnes de Pisidie el d’Isaurie ; il y eut un moment où les pirates des côtes et les brigands de Lycie interdirent l’abord du pays par le sud, et ces circonstances firent attribuer temporairement à l’autorité du gouverneur d’Asie une partie des territoires auxquels, plus à l’est, aboutissait cette grande ligne’". Mais normalement ce fut là surtout une route commerciale. Elle passait par Magnésie du Méandre, Tralies", Laodicée du Lycus, Colosses et Apamée-Cibotus ; elle franchissait le fleuve à Antioche de Carie, au lieu de suivre les rives nord du Méandre et du Lycus, où l’on profite aujourd’hui d’un meilleur chemin ; mais à l’origine les cités principales se pressaient sur la rive gauche ; le trafic ne l’abandonna pas.

Apamée-Cibotus marquait encore un carrefour de premier ordre ; de là la route d’Iîphèse poursuivait ’- vers Antioche de Pisidie, d’où elle gagnait le sud, et, laissant à l’ouest le lac Caralis, se prolongeait vers Isaura, Derbe et Laranda. Une autre continuait vers le nord-est jusqu’à la plaine du Caystre, ensuite, vers Julia Ipsus, s’infléchissait au sud-est, dans la direction de Philomelium, Laodicée brûlée (Laodicaea cnmbusla), Archelaïs ’^, puis, tournant au midi, re,joignait,par Tyane et Faustinopolis, à Podandus, la route redescendant des Portes Ciliciennes ".

La Pamphylie et la Pisidie se couvrirept de voies secondaires ; une des plus notables était cette Via Sebaste^’, construite enIJav. J.-C. par Cornutus Aquila, pour relier les colonies militaires créées dans la région par Auguste ’^ Elle faisait une sorte de Z : de Laodicée brûlée elle menait à Iconium, Lystra ’ Pappa, Julio- polis, Parlais (d’où, par Mallus, se détachait une voie atteignant la mer à Sidè’*), Antioche ’^ Cremna et Comama^". Cette voie se rattachait aussi à une autre qui, de Pappa, menait vers Apamée et Apollonie’-', cette dernière ville-- étant une station de la roule qui, de Laodicée du Lycus, conduisait à Cibyra-’ et à Attaléa sur la Méditerranée. De Cibyra enfin un che- min, construit ou réparé par Septime Sévère, s’avançait jusqu’au lac Ascania {lioudour-Gheul)’^ . Une assez grande obscurité plane encore sur le détail des itiné- raires anciens de Lycie et de Pisidie. La Table de /’eu- linger en signale quelques-uns faciles à esquisser sur la carte -^ : Iconium, Barata, Caslabala, Cybistra, avec embranchements, l’un sur Podandus et l’autre sur Tyane- ; Barata, Laranda ", Ninica-Claudiopolis, et embranchements, l’un sur Célendéris, l’autre sur Séleu- cie d’Isaurie ou du Calycadnus, où l’on allait également de Laranda par Olba-*.

Les voies romaines de Galalie sont moins sûres encore ; elles n’ont pas dû se multiplier, d’ailleurs, dans

direct aussi d’Icouiuni sur Anlioctic, probablement par lladrianopoUs (miiliaii’t-s de la télrarcliie : Corp. inscr. lat. 6962-63). Mill. dlla.irien (14 4il2| et d Anloiiin (14 4u2«| à Iconium, on ne sait sur quelle voie. — 20 II. S. Cronin, Joiirn. of heU. «/«</. XXXIl (1902), p. 109 sq. ; llamsay, .Annual of Brit. schoot at Mit. IX (1902-03), p. 230. On voit encore a Geurumnez les restes d’un pont romain. d’uJi trës beau travail, où passait celte route (p. 253). Cf. le Vorlduf. Bericht de Prague, p. 12. — 21 Itcstaurée par Hadrien. Corp. inacr. lat. 696S. — 22 Cf. Kamsay, The Athenaeum, 1905, II, p. 312 sq. ; Aberdeen stwi. p. 2il sq.

— =3 Americ. journ. of arch. III (I8S7), p. 363. — 2t lîamsay, ibid. IV (IS8S), p. 268. — 25 Id. Histor. (jeoijr. p. 337 sq. — 26 Corp. inscr. lat. 12 213-4.

— 2’ ! .Mais, au lieu de suivre ce parcours assez désertique, on adoptait plus volon- tiers l’angle Iconium. Isaura, Laranda (t’or/j. inscr. lat. 0956-7 ; n-paiations de Vespasien, 12218 ; de Valérien el Uallien, 12 2I5|. — 28 Voie restaurée par Septime Sévère (Corp. inscr. lat. 12 120) el la létrarchie (12 121) ; cf. Rarasay, Ceoyr. ^ourn. I90ii, II, p. 380.