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de Nicomédie ’ et bifurquant plus loin vers Césarée et Sébastée, aux approches de cette Arménie qui créa tant de diftîcullés. Victor Chapot.

VIATICUM. — Ce mot désigne en général les frais de route, de voyage ’, la somme donnée, pour y suffire, aux envoyés officiels du peuple romain, légats du Sénat, ambassadeurs, aux membres des légations municipales et provinciales [legatio, p. 1031, 1037 ; salaril’m p. 1013] ; quelquefois, sous le Bas-Empire, il s’applique au diplôme postal’-. Ch. Lécrivain.

VIATOR. — I. Appariteur. — Les magistrats ro- mains et plus tard aussi l’empereur ont eu à leur service divers appariteurs, parmi lesquels les licteurs, les hé- rauts et les viatores’- [apparitores]. Chacun de ces corps, appelé à l’origine co//egium, avec un magisler-, com- prend trois décuries ^ dont la première, la decuria con- sularis, est réservée aux consuls, aux préteurs, à l’em- pereur, et sans doute aussi, le cas échéant, aux dicta- teurs*, et possède peut-être quelques hommes montés ^ Les tresviri capi/ales et les quatuorciri viaruin curat- darum ont des viateurs communs*. Ceux des questeurs du trésor, au nombre de huit depuis la loi de Sylla de 81’, forment une décurie ^ Les édiles curules en ont eu

"i l’origine ; ceux de la plèbe, depuis une loi Papiria de

date inconnue’. Les vialeurs des tribuns de la plèbe forment une décurie’". On en trouve aussi auprès des augures, des sepleinviri epulones, des soda/es Augus- tales, des quindecimviri sacris fachmdis". Ce sont surtout des allranchis, soit de particuliers, soit de l’em- pereur, ou des gens de condition inférieure ’- ; quelques- uns cependant sont arrivés au titre et à des fonctions de chevalier ’^ Épaphroditus, célèbre affranchi de .Néron, qui aida son mailre à se donner la mort, s’intitule Cae- sarum viator^^. Ils ont des fonctions analogues à celles des licteurs ’^ ; les magistrats supérieurs les cliargent en particulier d’aller convoquer les sénateurs à la cam- pagne’", de faire des citations judiciaires, d’amener les récalcitrants, d’exécuter des saisies, des arrestations, de leur fournir des renseignements", quelquefois même de servir d’arbitres’", .auprès des questeurs du trésor ils sont messagers, caissiers, avec l’aide de subalternes, de tabufarii’^ ; on a déjà signalé [saccls, p. 933] les fonc- tions de garçon de caisse ou de recette, qui sont symbo- lisées dans certains reliefs funéraires par une bourse portant le litre de l’employé (flg. 7440= o9S8). Auprès

< Ramsay, idid. p. T4-Si. D après Procope {De aed. 315). c’csl Tliéo- dor qui y aurait pourvu. — Bibliographis. Aucun ouvrage d’ensemble, sauf pour TAsie Mineure : W. Jl. Ramsay, Histor. geogr. o( Asm ilinor {II. geogr. iociety’s supplem. pap. IV), Londoo, 1890, passim ; A. Hogarlh cl A. Munro, Modem and ancient roads in eastern Asia Minor {Suppl. pap. IIl, part V), LondoD, 189.’î. Un essai de bibliographie complémenlaire a été lente en 1909 par B. Kiepert, dans le teile de la pi. vni des Formae orbis antiqui (Asia Minor). L’Archaelogiache Karle von Kleinasien de W. Ruge et E. Friedrich (Leipzig, 1909) ne porte pas les voies antiques, mais son Jiegister, qui réunit les derniers renseignements bibliographiques concernant l’identificatiOD des villes anciennes, Dtéresse la question des voies et a été utilisé ici. Cf. encore V. Chapot, La Pro- vince rom. procont. d’Asie, Paris, 1904, p. 338-368 ; Id. La frontière de VEuphrate, de Pompée à la conquête arabe, Paris, 1907, 3» partie ; R. Briinnow et Alfr. von Domaszewski, Die Prmijtcia Arabia, Sirassbnrg, I-lll (1904- 1909).

VIATICCM. — 1 Plaul. Capt. II, 3, 89 ; Epid. V, 1. 9 ; Pseud. II, 3, 1 ; Plin. Ep. III, 17 ; Dig. XII, 1, 17. Dans Suet. Caes. 68, 1, ce mot parait signifier l’argent économisé par les centurions pour le voyage. — * Cod. Theod. VIII, 6, 1.

VIATOB. — ICorp.ins. ;a/.VI 1939-1942 : XIV, 4i51 (rfecuria/ijfia(or). — 2/4irf. VI. 19*i. — J Ibid. X,63ii. — t Jbid. VI, 1916-1927 ; III, 6389 ; XIV, 2043, 3443 ; Liv. VI, 15. — ^ C. i. /. XIV, 373 :decuriae viatoriaeequeitris cos. — Ubid. VI, 1936- 38, 466, 1808 ; XIV, 2940. — 7 Vtirf. I, ÎOJ. — 8 Ibid. VI, 19Î8-I932 a ; XIV, 169, 2605, 334^ ;r<>>(-il>'cA. lîell. XIII, 12. 6.— «T. Liv. XXX, 39, 7 ; C. i.l. VI, 1933 !

IX.

VIA .

des édiles et surtout des tribuns de la plèbe, qui n’ont pas de licteurs, ils exécutent les citations et aussi la coercition". En dehors de Rome il y a des viateurs auprès des gouverneurs de province’", dans l’office desquels ils ont pu se maintenir très tard comme por- teurs de citations^’. Dans le régime municipal, on trouve à Narbonne une décurie de licteurs et de via- teurs, probablement réunis " ; à Ostie des décuries de scribes, copistes, licteurs, viateurs, hérauts-’ ; dans la loi de la colonie Julia Genetira, en Espagne, deux viateurs pour chaque duumvir avec quatre cents sesterces de traitement -^ Sous le Bas-Empire on trouve encore trois viateurs dans roffice du préfet de Rome-". II. Voyaqeur. — Dans le monde Fig. 7440. - Emblème

.,’.,, , d un eiator.

grec, a toutes les époques, les voya- ges ont eu lieu le plus souvent par mer [navis]. Sur terre on voyage à cheval ou à mulet, en portant avec soi ou en faisant porter ses bagages par des esclaves, àxdXouO&i, qui suivent à pied, quelquefois montés". La voiture, généralement à deux roues, rare- ment il quatre, est peu employée, sauf par les femmes’-'

[CURRUS, IIAMAXA, KANATURO.X, VEHICULA], La protRCtiOU

et la réception des voyageurs sont assurées par les institutions de l’hospitalité publique et privée [uospi- tiu.m] et de la proxénie [proxenia]. Les auberges oit on donne le logement et la nourriture, nombreuses dans les ports, tenues par les xi7ir,Xoi, ont déjà la mau- vaise réputation qu’elles garderont à l’époque romaine-’ ^CAUPOXA, mercator, p. 1733J. Les voyageurs sont avant tout des marchands, des députés chargés de missions politiques, des pèlerins qui vont aux fêtes religieuses, aux jeux, mais il y a eu aussi de bonne heure des cu- rieux, des touristes, tels que Pythagore, Solon, II(ro- dote, Hécalée de .Milet.

C’est surtout après les conquêtes d’Alexandre et l’ex- tension de la domination romaine dans tout le bassin de la Méditerranée que se sont multipliés les voyages, en même temps que les relations commerciales, grûce aux progrès de la paix, de la sécurité sur terre et sur mer ’-', de la création d’un réseau de routes, plus tard de la poste officielle [cursus publicus, via]. Les voyageurs uti- lisent selon leur qualité soit la poste [cursus publicus],

— 10 /Airf. 111,6078 ; 12 254 :V, 3354 ; VI, 1934, 1935 ; XIV, 2S69. — " Ibid. VI, 1847, 2194 ; XIV, 3647, 2940. — ^i Ibid. VI, 1920-23, 1929 ; XIV, 2605, 3647 ; Val. Max. IX, I, 8. — 13 C. i. t. VI, 1919 ; XIV, 169, 3344. — U L. Conslaus, dans Mèlam,. darch. ft dhist. de l École de Home, XXXIV, 1915, p. 383. — is A. Gell. XII, 3,1 ; cf. Suet. Caes. 20 ; Val. Max. Il, 10, 7 et A. Gell. IV, 18, 8.— lOPeslus, v. uia- torcs ; Cic. Desenec. 16, 36 ; Plin. .V. A. XVIII, 3, 20 ; Colum. De re ru«(. 1 pr. 18.

— " Liv. VI, 15, 1 ; VIII, 18,8 ; III, 38, 12 ; XLI, 15, 1 ; Cic. Pro Clu. 27, 74 ; C. i. l. 1, 198, I. 30 ; Dig. V, 1, 82. — ’8 C. i. l. VI, 1930, 1932 (bas-relief avec un sac d’argent. V. l’art, saccus, fig. 5988). — 19 Cic. pro Font. 18, 39 ; in Vat. 9, 2j ; A. Gell. XIII, 12,6 ;Liv. II. 56, 13 ; III, 50,5. D’après Mommscn (Droit public, Irad. Girard, I, 1, p. 411), le bi’iton figuré sur le denier de L. Cauinius Gallus parmi les emblèmes de la puissance tribunicienue indique la marche, plutôt que le droit de punition. — 2" Cic. Verr. III, 66, 154, 79, 183. — 21 Inst. IV, 6, 24. — ’^2 C. i. l. XII, 4447-8. — ’iS XIV, 409. — 2* II, Suppl. 5 439, 1. 62-63. — 25 jVo(l(. dign. Occ. 4. Qm.ioaKKVmy.yiommsen, Droit public, liad. Girard, Paris, IS87, I, 1, p. 409-412.

— 26 Lucian. Asin. I ; Arisloph. flan. 25. —21 Pollui, X, 51 ; Plul. Qiiaest. yr. 59, 304 F ; Aristoph. Plut. 1013 ; ps. Plut. l’il. dec. or. 842 A ; Herod. I, 31 ; Demoslh. XXI, 138 ; Athen. XIII, 386 B. — ’» Plul. Amat. nnrr. 3, 773 E ; Defect. orac. 5, 412 c ; flemed. 26 ; Aesch. 11,97 ; Demoslh. XIX, 138 ; Arisloph. Dan. 1 1 4, 549 ; /’a.r, 105 ; Pollui, VII, 16 ; IX, 50 ; Polvb. Il, 15 ; Thcophr. Car. 6 ; Polyaen. IV, 2, 3 : Alhen. XIII, 506 F ; 571 B ; Isocr. Vil, 49 ; XV, 287 ; Poil. VII, 16 ; Alciphr. Ep. III, V., 33 ; Aelian. Var. XIII, U ; IX, 19. — i^ Suet. Aug. 98 ; Appian. Praef. 6 ; Phil. Leg. ad t’ai. p. 366 ; Arislid. Encom. Rom. p. 224, 18 : Epiclet. Diss. III, 12, 9.

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