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le tlux el le retlux de l’Océan’, l’Averne, les exhalai- sons du gouffre d’Hiérapolis". Quoique les anciens aient éprouvé une sorte de répugnance à l’égard des hautes montagnes et n’en aient guère vu que les difficultés et les dangers’, les touristes gravissent cependant quel- ques sommets, le Tmolos de Sardes, l’Argée de Cappa- doce, le Casios el surtout l’Elna’. Cii. Lkcrivain.

VICANIIS [vicus].

A’ICA POTA. — Divinité romaine, qui ligure dans le groupe des ikdigitamenta (111, p. 470 et iTl) et qui est nommée par Cicéron comme une curiosité archéolo- gique. Par Tite-Live nous apprenons qu’elle possédait un sanctuaire au bas de la pente de Veliae ’. Le pre- mier explique son nom par t’/ncere eipotiri, étymo- logie acceptée par la linguistique moderne ; Vica Pota serait donc un génie de la victoire et de l’enri- chissement. Un commentateur de Cicéron mentionne en effet le sanctuaire de Veliae comme celui de victoria -. Mais dans la langue populaire il semble que son nom ait prêté à la caricature ; Senèque dit que Jupiter passait pour son fils et il réduit sa fonction à celle de nummu- (ariolus : petilbanquier’.D’autreschangeaient VicaPota en Vicia Potua, c’est-à-dire qu’elle donnait à manger el à boire’. Nous aurions ainsi les deux faces, l’une respec- table, l’autre plaisante, d’une divinité antique que sa vé- tusté même avait livrée à la moquerie. J.-A. Hild.

VICAUirs. — Ce mot’ désigne celui qui tient la place d’un autre, le remplaçant, le suppléant ’ ; il a pour sjnonymes les expressions vicem (ou vices) agens-, vice avec le génitif ; vice sacra se dit de la personne qui supplée l’empereur dans une de ses fonctions ; par extension virarius sgnUe le délégué, l’aide permanent.

I. — On trouve d’abord les remplaçants : à l’armée pour les conscrils, sous la République’ et sous l’Em- pire’ ; dans le régime municipal, pour les députalions el la gestion des munera’" ;dans les corporations d’appa- riteurs oîi les hérauts, les viateurs ont le droit de vendre leur charge à des successeurs pour prendre leur retraite °. Dans les magistratures et les fonctions publi- ques, la suppléance est indiquée d’abord par le mot pro, par exemple questeur pro praetore [propraetor, OUaestor] ; mais sous l’Empire prédominent les mots vicem, vices, vice. La suppléance se mulliplie surtout

< l.ucian. Aput. 13 ; Philoslr. Vila Apoll. III, 47 ; 5, 2. — 2 piin. l. c. Il, 20S ; Slrab. XIII, 314 ; Apul. Z)e niunrfo. XVII, 3i7 ; Galcn. VI, 58 ; Dio Cass. LXVIII, 37. — 3 T. Liv. XXI, 4S : Slrab. IV, 6, S04 ; Claudian. De bell. Get. 340 ; Cic.De amie. 19, 68. — * Slrab. XIII, 5, 025 ; XII, 2, 538 ; Vila Hadr. 14, 3 ; 13, 3 ; Scnec. Ep. 79 ; Ps. Virg. Aetna^ oIj5-598. — Bibliographie. SclieïTer, De rc vefiiculari vcternm^ Francfort, 1671 ; Slcplian, Dos Verkehrtleben im Altertum (Raiimcr’s Bis !. Tas- ehenbuch, 4* Folgc, 9 Jalirg. 1868 ; lïO) ; FriedlSndcr, Darslelliingen aus rfer Siltengeschichle Homs, 1910, 8» éd. Il, 1-S91 ; Ueber die Eulslebuag und Enlwickelung des Gefubls fur das /lomantische in der Salur, 1873 ; Bliininer, Z)ie jncc/i. /»i-ii>a(aJ(cr(Afiwier (Hcrmaiins Lehrbiicli,]V, 1882, p. 479-300) ; Die rim. Pricatalterthùmer, MuDich, 1911 (ffandbuch d. klass. Allertumsifissen- schaft, IV, î, J, p. 4ô3-i67) ; Hicpl, Das .Xachrichtentcesen. Berlin, 1913.

VICA l’OTA. — 1 Cic. Ug. Il, 11, 2S ; T. Liv. Il, 7, 12 ; Plut. Publ. 10. Pour la queslion lopogropliii|ue, v. Gilbcrl, Geschichle und Topogr. der Stadt Itom,

I, p. 108 et 156 ; Jordan, Topographie, I, 2, p. 416 ; Wissowa, Religion iinrf Kuttus, p. 196. — 2 Ascou. l’is. Si, p. 8 ; sub Veliis ubi nunc aedis Victoriae est. — ’ Son. Apokol. 9. — * Aroob. III, 25. Pour cet auteur les deux noms sont distincts. V. Prellcr-Jordan, Jtoem. Mtjlh. p. 243 et Rosclicr, Aiis^. Lexikon,

II, 1. p. 178 cl 230, 231.

VICAnilIS. — 1 Ps. Quintil. /)»<am. IX, 9 ;Animian. XIV, 11, 5 ; Yita Did.Jul. 5, 9 : Macrob. Sat. 111,9. — s On Irouvcaus^i ricariamagerelC. inscr. lat. VIII, 783 ; C. Th. VI, 26, 4) ; cf. Ammian.XXVIII, 5,1 icarinm praefecturam ; Vila .4iireM0,2, vicarius ducum. — ’T . Liv. XXIX, 1, 3 (remplacement de 300 cavalicrssiciliens par des volontaires romains qu’ils équipent) ; Cicéron {Pbil. XII, 2. 3) parail copindant nier le remplacement. — * Plin. Ad Trai. 30 (interdiclion d accepter un esclave comme uirariiu) ; C. Th. XII, 1, 78 (372). — 5 Dig. I., 7, 3 § 4, 14 Cic. in Verr.

depuis la fin du ii’ siècle après J.-C. par la substitution des procurateurs aux légats gouverneurs et la concen- tration, pour une raison d’économie, de plusieurs fonc- tions en une seule main ^ On trouve ainsi : les préfets de légion vice-légats légionnaires ’ ; un légat du pro- consul d’.frique vice-proconsul ’" ; un Juridicus Alexaii- rfreoe vice-préfet d’Egypte" ; des vice-curateurs des travaux publics’^ ; un ju ?’idicus vice-légat d’une pro- vince" ; un procurateur d’.sie, vice-procurateur d’une vicesima eldela quadragesima Àsiae ; un procurateur du palrimonium et de la iHitio privata dans la Bithynie el le Pont, vice-procurateur de la quadi’age.’ima " ; des procurateurs vice-proconsuls d’Asie ou d’.frique ’^ ou vice-gouverneurs {vice praesidis) de provinces ordi- naires ; un préfet del’annone vice-préfet des vigiles' ; sous le Bas-Empire des suppléants d’un maître de la milice’*, d’un vicaire de diocèse et, aux deux époques, du préfet de Rome’". Justinien défend à tous les magistrats, civils et militaires, de se choisir eux-mêmes des remplaçants ^".

Ce sont les vice-préfets du prétoire qui ont eu le plus d’importance. Pour le Haut-Empire leur histoire est peu connue. Sextus Varius Marcellus, le père d’Élagabal, parait avoir géré provisoirement la préfecture du pré- toire et celle de Rome après 197 -’. . la lin du principal de Caracalla, Flavius Maternianus parait avoir eu les mêmes attributions^-. Sous Gordien III, entre 241 et 244, Valerius Valens est à la fois préfet des vigiles et vice préfet du prétoire, probablement après le départ pour l’Orient du préfet Timésithée et de son collègue ^’. D’autre pari, l’Empereur peut déléguer pour une caté- gorie d’affaires la juridiction du préfet à une autre per- sonne, qui" juge vice praefecti et de la sentence de laquelle il n’y a pas appel au préfel-’. Pour l’époque postérieure à Dioclétien, on ne voit pas nettement si la fonction du vices agens praefecli on praefectorum pi’ae- torio est la même que celle du vicaire permanent, du vicai’ius, ou si elle en diffère. La seconde hypothèse parait cependant préférable ^^ ; car les deux expressions sont employées simultanément dès le début du iv’ siècle ; l’expression vices agens ou des expressions analogues désignent certainement plusieurs fois un suppléant temporaire el non un vicaire du préfet du prétoire" ;

V,37, 81. — 6 c. iiiscr. ;«(. VI, 1946 ; I, 202, 11,1. 23-30. — 7 Sous Tibère un pro- curateur est encore dit pro legiato) de la nouvelle province de Rhétie (C. inscr. lai. V, 3936). — S V. Domasienski, Untersuch. :ur rôm. Kaisergeschichle, p. 218-230 (flA. Mus. .V. F. 1903, p. 58). — 9t’. inscr. lat. III. 3424 : Dessau. /)iscr. sel. 1356 (pour une des légions p&rlliiques qui n’ont jamais eu que des préfets).

— 10 C. inscr. lat. XIV, 3902. — " Jbid. VI, 1038. — ’- Vice operum publicorum (Ibid. IX, 1121 ; Henzen, Imcr. sel. 6512). — 13 Dessau, l. c. 1151. — i* Ibid. 1330 ;cr. 1347. — lô/nd. 1330, 1374. — f6/4id. 1373, 1330 ; C. inscr. lat. Il, 1115 ; XIII, 3162, III, I. 4 ; VI, 1638 : XII, IS56 (pro legato) ; 111, 1422, 1423, U56, 3424.

— i7Dessau, l. c. 1347. — ts Ammiau. XIV, 11, 5 {vicarius improprement pour vices agens). Les textes de Vila Aurel. 10, 2-3 ; 14, 6, sur le suppléant d’un chef militaire sont suspects. — 19 Zosim. II, 9 ; Canlarclli, La série dei vicarii urbis nomae{Bull. délia Comm. arch. comun. di Roma, 1896, p. 86) ; C. inscr. lat. X, 6569 ; 1692 (Borgliesi, /. c. p. 569) ; Chronogr. anni r.CCI.III.p. 67 en 318 (.1/on. Germ. auct. antiq. IX) ; Migne, Patr. lat. VIII, p. 489 (Sp. Const. ad Prcb.).

— 20 Just. jVot’. 128, 10 : Toi ;.iT,fr,t. ;. — 21 6". inscr. lai. X, 0569 : lice praeff. pr. et urbi functo ; C. inscr. gr. III. 6627. V. Borgliesi. (i’iiiTCJ, t. X, p. S6.S7. Un per- sonnage inconnu, probablement de la lin du iti* siècle, parait avoir eu les mêmes suppléances (C. iiis. lul.W, I6U ; Borgbesi, (. c. p. 160). — 2i llerodian. IV, 12,4 ; Dio Casa. LXXVIII,3, 2. - aEphem. epigr.VH. 1211 ; Borghcsi, /.c. 129. — 21 Dig. XXXII, I, 4. — 25 Pour la première : Do Ruggicro, Dizionario epifirafico,l, p. 354 : Pallu de Lesserl, .Youvelle rev. hist. de droit, 1899, p. 251-253. Pour la deuxième : Borgbesi, /. c. p. 86, n« 64 bis, 129, n* 93 bis et peut-être 781. n» 121 bis ; Cuq, Les vice-prifets du prétoire (.Voue. i-eu. hist. de droit. 1SS9, p. 393-400).

— 28 Borgbesi, p. 569, n» 10 (C. inscr. lat. X, 1692) : p. 799 (Paulin. Pell. i’ucAor. Î8) ; p. 415 (Justin. .’ov. 107) ; Ammian. XXVI, 5, 31.