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L’impôt du vingtième des héritages était perçu aussi- tôt après la mort du testateur’ ; même si l’acte donnait lieu à contestation, Tliéritier était immédiatement envoyé en possession, pourvu que le testament fût valable dans la formel ce qui permettait au fisc de calculer immédiatement l’importance de l’héritage. Dans ce calcul on retranchait d’abord de la totalité les frais funéraires, qui étaient exemptés de l’impôt’, c’est-à- dire l’argent donné pour faire embaumer le cadavre, le prix du terrain, les frais de transport du corps, et ceux du monument funéraire, s’il n’était destiné qu’à préser- ver le défunt de toute profanation et n’avait rien de somptueux *■. On déduisait ensuite la valeur des legs, à moins que le testateur n’eût spécifié que le montant de la taxe afférente à chacun d’eux devait être pris sur la succession [intégra sine deductione vicesimae) ^. Une telle évaluation était particulièrement délicate quand il s’agissait de legs alimentaires, puisqu’il fallait calculer la durée probable de la vie du légataire ; la loi avait même dû intervenir pour décider la question d’une façon générale *.

Comme les autres impôts romains, la perception de a vicesima hereditatium fut d’abord affermée’. Nous avons la preuve certaine qu’au temps deTrajan il en était encore ainsi ’. La surveillance des publicains était sans doute confiée, au début de l’Empire, aux préfets àeVaera- riitin Jiiiliiare et aux procurateurs provinciaux’ ; dans la seconde moitié du premier siècle, des procurateurs spéciaux furent créés, qui avaient la charge de contrôler la gestion des fermiers et dérégler avec eux toutes les questions qui intéressaient la perception de l’impôt. Le premier en date qui nous soit connu est un affranchi de l’empereur Claude"*. A partir du règne d’Hadrien ces procurateurs reçurent pour mission, non plus de sur- . veiller les publicains, mais de percevoir eux-mêmes les droits de succession : la gestion directe remplaça la ferme".

Parmi ces procurateurs, les uns, qui étaient les plus élevés en grade et avaient le rang de ducenarii ou tout au moins comptaient parmi les centenarii les plus importants’^, étaient à la tête du bureau central de Rome. Ce sont ceux qui, dans les inscriptions, sont dé- signés comme procura tores A’X hereditatium sans aucune addition. D’autres, les procuralores XX fier, liomae’^, doivent être regardés comme chargés de lever l’impôt dans l’intérieur de la capitale. D’autres enfin fonctionnaient en Italie ou dans les provinces.

En Italie, les circonscriptions de la vicesima se com-

1 Paul. Sent. IV, 6, 3. — 2 Coti. Jiist. VI, 33, 3 (il esl queslion dans ce passage d’un édit d’Hadrien relatif à la vicestma). — 3 plin. Paneg. 40.

— » Dig. XI, 7, 37 et § 1. — 5 Corp. intcr. lot. IX. 449, 1169 ; cf. VI, 10i29. Dans le cas contraire les expressions employées étaient vicesima populi liomani deducta {Corp. inser. lat. II. 964, i9îi), cicesima populi romani minus (Vlll, i354j. — 6 Dig. XXXV, 2, 68 ; cf. Naquel, lies impôts indirects, p. t04. — Cf. Roslonlsew, Staatspacht, p. 383 sq. 5Û3 sq. — 8 Plin. Paneg. 37, Î9 : Ep. vil, 14. — «Cf. Hirschfeld, Die kaiserl. Verwallungsbeamten (i< éd.), p. 99. — •» Corp. inscr. lat. VI, 8443 ; cf. 8449 et 8475 (du temps des Flaviens ; 11. 3i35 :lll,7î6 ; VI, 8446 ; IX, 475.1. - H 2)i<,. 11,15, 13 : Hirschfeld, Op. cit. p. lon et note î. — 12 Hirschfcid, ibid. p. 104. — n Corp. inscr. lat. XllI, 1808.

— " Corp. inscr. lat. XI, liii. — i’^Comptes rendus de l’Acad. des Inscr. 1914, p. 13i ; cf. Corp. inscr. lat. III, 6994. — 16 Corp. inscr. lat. XI, 378. — 17 Ibid. Vlll, 18909 ; XIV, 2922 ; Ann. épigr. 1908, 206. — 18 Corp. inscr. lat. VI, 1033.

— 19 Ibid. II, 4184 ; V, 8059 ; VI, 1633. — 30 Ibid. II, 2029 ; Inscr. gr. rom. III, 181. — !1 Corp. inscr. lat. III, 6756, 6757 : VI, 1523 ; XHI, 1808. — 22 Ibid. Il, 411*. — 23 Ibid. 111, 4065. — 21 Ibid. VI, 8443. — 25 Ibid. X, 7583, 7584 ; VI, 1633 (Asia, Lycia, Pamphi/lia). — X Ibid. X, 7583, 7584. — 21 Ibid. VI, 1033.

— 2« ffert. gr. f’rkunden, 240 et 326. — 29 abularius (Corp. inscr. lat. II, 3235,

posaient de plusieurs des régions d’Auguste réunies en un seul groupe de composition variable : 1° Aemilia, Liffuria, Transpadana"’ ; 2° Transpadana, Liguria, Aemilia et Venetia^’" ; 3" regio Campaniae, Apulia, Ca/abria" ; 4» L’mbria, Tuscia, Picenum, regio Cam- paniae : o" Campania’^. En province on trouve les districts de perception suivants : 1° Hispania cite- rior’^ ; 20 Daetica et Ltisitania"^" ; 3° Narbonensis et Aquitania-’ ; i° Lugdune ?isis, Belgica et utraque Ger- mania -- ; 5° Pannonia utraque -’ ; C" Achaia -’ ; 7° Asia, Lycia, Phrygia, Galatia, insulae Cyclades^^ ; 8° Pontus, Bithynia, Pontus medilerraneus, Paphla- gonia"^’- ; 9° Syria’- ; 10° Aegyptus-^.

Au-dessous de ces procurateurs existait tout un per- sonnel d’employés affranchis-’ ou esclaves^", comme dans les autres bureaux financiers de l’administration impériale [arcarii, tabularusI. R. Gagnât.

VICKSIMA LIBERTATIS. — [libertus, p. 1220J. VlCESIMARirs. — [libertus, p. 1221]. VICESSIS ou VIGESSIS. — Monnaie de compte des Romains, qui valait 20 as. Ce nom est formé de vicies et de assis : on trouve aussi parfois la forme bicessis^. Tandis que le double as portait le nom de dupondius, on disait tressis pour 3 as ; quadrussis pour 4 as ; quincussis pour 3 as ; decussis pour 10 as ; vicessis pour 20 as ; tricessis pour 30 as, et ainsi de suite, jusqu’à centussis (100 as) [as] ^.

A l’époque de la République on a fabriqué de grandes pièces de bronze ou déçusses, portant la marque de valeur X ; leur poids normal (1091 gr. 50) les rattache au système de l’as trientaP ; mais on n’a. jamais émis le vicessis ou double decussis, dont la marque aurait été XX. Martial parle d’une amp/iora rigessis, c’est-à-dire d’une amphore de vin payée 20 as*’. E. Bahelon.

VICOMAGI.STER. — Ce mot composé, désignant le magister vici, n’apparait qu’à l’époque impériale. C’est un terme technique, propre à la langue adminis- trative et qui avait pour avantage de distinguer ces magistri des autres présidents de corporations reli- gieuses ou civiles portant le titre de magister [magister]. Il s’applique d’ailleurs exclusivement aux magistrats des vici urbains ; ceux des vici ruraux ne sont jamais appelés que magistri vici [vicus]. Encore ne figure-t-il pas dans les grandes inscriptions officielles telles que la base Capitoline’. Par contre, la Notilia regionum du temps de Constantin l’emploie de façon courante’^.

Les vicomagistri des quartiers de Rome, de Pompéi

41S4 ; VI, 594, 8447 : XI, 1222) ; princeps tabularius (VI, S446) ; adjtitor tabulu- riorum {l, 84*9) ; a commentariis (II. 4184) ; praepositus tabellariorum (VI, 8445). — 30 Arkarius (VI, 8444 ; X, 6977) ; vilicus (111, 4065) ; viKcus et arkarius (III, 1996) ; dispensator (VI, 8475). — Bidi.iogiiaphir. Bacliofen, Ausgewà’hlte Lehren des rôm. Civilrechts, p. 322 sq. ; RudorlT, Das Testament des Dasumius {Savigny-Zeitschrift , XII, 1845), p. 368 sq. ; Naquel, Des impôts indirects chez les.Homains, Paris, 1837, p. 80 sq. ; R. Cagnat. Étude historique sur les impôts indirects chez les Romains, 1882, p. 175 sq. ; Vigie, Ktude sur les impôts indi- rects romains, 1881, p. 15 sq. [Extr. de la Revue générale du droit) ; Hirsch- feld, Die kaiserlichen Verwallungsbeamten bis auf Dioclelian, 1905, p. !I0 sq.

VICESSIS. — I Varr. De ting. lat. ap. Hultscli, Metrol. scriptores, 11, p. 49 ; Fcstus. ap. Hultsch, Op. cit. p. 78. — 2 Varr. toc. cit. ap. Hultsch, Op. cit. p. 50 ; cl. Hultsch, Oriech. und rôm. Métrologie, 2« éd. p. 145. — 3 Haebcrliii, Aes grave, pi. 46, fig. 1 ; Herbert Grueher. Coins of the Roman Republic, t. 1, p. 16, n» 19 (l’eiemplaire du British Muséum est un faux moderne, surmoulé sur l’exemplaire du Collège romain). — 4 Martial. Epigr. XII, 76, 1,

VICO.MAGISTER. — I Corp. inscr. ta(. VI, n. 975 ; cf. Jordan, Topographie d. Stadt Rom. II, p. 291 sq. ; Richter, Topographie^, p. 11. — 2 Jordan, 7’opojr. Il, p. 541 sq. ; Richter, Topogr.p. 371 sq. ; cf. Paul. Diac. p. 126 : Fcsl. p. 371 (éd. Muellor).