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dans les vases les plus récenls. Les scènes à person- nages ’chœurs de femmes, monomachies) sont fréquen- tes. Les moLifs de remplissage sont toujours très abon- dants. Les potiers altiques semblent, à celte époque, avoir fortement subi faction des potiers insulaires. Le style attir/tte-primi/if marque un progrès consi- dérable. Le dessin gagne beaucoup en précision, en fermeté, en sûreté. Un procédé de cnmi osition nouveau est usité. (|ui consisle à réserver, dans le vernis noir couvrant loul le vase, un cadre destiné à contenir la re- présentation. La forme la plus iisilée est l’amphore, souvent de i ;i ;inde laille. On dislingue deux LTiiupes successifs, caractérisés par le maintien ou l’abandon des niolifs de remplissage. Le principal représenlanl du premier est l’am- phore de Nélos (tig. 7290 ) - ; sui- vant le procédé corinthien et iné- lien.le corps humain est recouvert dune couleur brun-rouge. Le se- cond groupe-’ nous monlre consti- tuée la technique de la figure noire classique : le vernis noir recouvre toute la silhouette, le rouge est r serve aux relouches destinées à relever les déliils, l’iucisiou joue un rôle essentiel. C’est seule- ment dans le dessin des télés féminines que persiste le procédé de la silhouette claire. A ce groupe appartient une série d’amphores ornées seulement d’une tête de femme ou de cheval. L’usage de ces protomes décora- tives, fréquenl dans 1 art insulaire et ionien, nous avertit que la céramique altique est encore snuscelte influence. C’est, au contraire, l’influence corinthienne que dénotent les vases de Vourva et les vases tyrrhé- niens qui se rangent, dans le style atlique primitif, à la suite des am- phores à protomes.

Les vases dits rfe Vourca {C)g.~^9iy ni les vases dits altico-corinlhiens ou li/r- rhéniena ’" sont tous caractérisés par les frises d’animaux qui les décorent et qui paraissent une importation corin- thienne ; ces animaux sont soit afl’ron- lés, soit disposés de part et d’autre d’un troisième animal ou d’un motif combiné de palmettes et de lotus ; le s-phinx, la sirène se rencontrent souvent. Dans les vases de Vourva, plus anciens, les animaux n’ont pas de retouches en couleur, les scènes à personnages sont rares ; un motif dont la fréquence est remarquable est la rosace incisée, ([ue l’on trouve soit disposée en séries indépendantes, soit semée, mais avec discrétion, entre les animaux. Dans les vases tyrrhéniens. qui sont tous des amphores, les scènes <i personnages, généralement héroïques, sont, au contraire, habituelles (fig. 2340, Tityos ; Sy.’jfi,

I Cf. Kichicr, Journ. /if«. .tdirf. 1912. p. 380 : Pollier, Cnlo/oj. p. âS». — SSlaïs- Wollcrs. (4«/. i»(-nA-m. I, p. 4ii. pi 57.- SHaclil, -irc/i ./n/i)-(, 190, (i. -3. — ’Slaïf. /IIA. .l/f(/’i. 1690. p 3ii ; Nilssoii, -lri7i../n/irA. 1903, p. lil : Grhf, ,1m(. 1 «»trn. i’. d. Akrop. p. .•.1 ; Wallcrs-Bircli. 1. p. i9 !). I.a life-. 7i9l = Pcrrot, X,p d’.i, lig. lu

naissance d’Athéna ; i9.’{ ;j, Dionysos et Hermès ; 6002. Polyxène) ; le bas du vase porte ordinairement une série d’arêtes rayonnantes, le col une chaîne do palmettes et de lotus aux tiges entrelacées. L’exécution de ces vases donne souvent l’impression d’un travail rapide et un peu négligé

La fabrication des amphores tyrrhéniennes s’étend probablement jusque vers le milieu du vi’ siècle, mais elle ne représente plus alors qu’une survivance ; à ce moment un autre style était déjà créé et en pleine floraison : celui qu’on appelle proprement le style n/lif/ue à /igifî’es ?ioi.res’^. Au point de vue technique, ce style est caractérisé par la représentation des objets et des êtres en silhouette noire, directement peinte sur le fond d’argile ; les détails sont indiqués par des inci- sions ou des retouches rouges et blanches ; les chairs des femmes sont généralement peintes en blanc par-dessus la silhouette noire. Les formes le plus souvent employées sont l’amphore, l’hydrie l’œnochoé, la coupe profonde, le lécythe. Les motifs sont disposés soit dans des zones horizontales, soit dans des cadres réservés Les anciens motifs, palmettes, lotus, suites d’animaux, ne disparais- sent pas, mais ils n’ont plus qu’une place tout à fait secondaire (fig 2279, 3706, 5079, 5803). L’élément essentiel de l’ornementation est désormais une scène à personnages, traitée pour elle-même et dans laquelle le peintre s’elforce d’indroduire peu à peu le plus de vie et le plus de naturel possible. Faire résider dans cette scène à personnages tout l’intérêt du décor, porter sur elle tout son effort, ce fut sans doute l’invention la plus heureuse des potiers athéniens, celle qui leur permit de ne pas s’attarder à la reproduction lastidieuse de motifs surannés, el qui fit le grand succès de leurs produits ; car, à partir de ce moment, l’exportation des vases altiques devient considérable, principalement en Italie * ; et, pour conserver leur clientèle, les ateliers ioniens sont obligés, eux aussi, comme nous le verrons, d’adop- ter la méthode attique. A vrai dire les scènes à person- nages, traitées dans le sens narratif, se trouvent aussi sur les vases laconiens et corinthiens, mais les céra- mistes du Péloponnèse n’atteignirent jamais la maîtrise des maitres athéniens. Cela est dû sans doute à la diffé- rence des milieux : au vi" siècle, sous l’administration de Pisistrate, tous les arts se développent à Athènes, et la sculpture a une première et exquise floraison ; jusque dans les ateliers de poterie devaientpénétrer l’amour du beau, le désir de créations nouvelles, qui remplissaient la cité, en même temps que le goût pour l’observation de la nature vivante qui animait les artistes. Ces conditions expliquent que, entraînés el soutenus par le grand art, devenus, de simples illustrateurs, véritables artistes, les céramistes d’Athènes se soient élevés bien au-dessus de leurs confrères corinthiens ou laconiens. Au point de vue commercial ce progrès artistique, correspondant ;i un essor économique, a pour conséquence de rendre impossible toute concurrence, par suite de ruiner les fabriques locales. Ainsi s’établissent peu à peu, dans le courant du vi’ siècle, le mérite uni(]ue et la supériorité incontestée des ateliers athéniens.

— :• WaUoi’S liirrli, I, 3 ;4 : Pollier. ralnloi,.f. HCi ; Thiorscli, ryrrlien. Ampho- ren : Boites, Amer. Journ. ofnrcli. lOOT. p iiu. — Sur l’iiiscinble de la i|ue9lioii, cf. Pollier, L atnlog. p. 001 ; Walicrs-Bircli, I. p. 366 ; Pcrrol. ,. p. 9J ».|. — T Cf. PoiUer, Uaz. des U.- A. I90i, l,p. "io.-niiichler, fliiV.Sc/ioo/.tiin. l90+-05,p. 221.