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VAS.

Fig. 7296. — Amplu de Nikoslliénès.

d’amphore très caractéristique, imitée de modèles métal- liques, à anses plates et à baguettes saillantes encerclant la panse (fig. 7296) ; qu’à tout un groupe de ses vases il donne comme fond un engobe blanc, analogue à celui des poteries ioniennes, ou qu’il imagine de peindre des figures blanches sur vernis noir(fig.7293). Par contre, le décor figuré est assez pauvre ; des scènes conventionnelles, telles que les jeux des Satyres et des Ménades, y jouent le principal rôle ; il faut pour- tant mettre à part les coupes de Berlin ’ qui représentent, d’une façon imprévue et pit- toresque, les travaux des champs. Quelques coupes de Nikosthénès sont décorées, à l’intérieur, de figures noires et à l’extérieur, de figures rouges ; c’est le premier essai de la technique nouvelle et l’exécution encore timide des figures rouges (fig. 0922) révèle l’inexpérience de l’artiste. — La technique de la figure rouge est déjà pratiquée avec plus de sûreté par Andokidi’s'. 11 est l’auteur à la fois de vases à figures noires, de vases à figures rouges, et de vases portant à la fois les deux techniques ; mais par le carac- tère général de son style il se rattache plutôt aux céra- mistes à figures noires. On lui attribue une curieuse

série d’ampho- res qui pré- sente, d’un côté, un tableau à figures noi- les, de l’autre un tableau à liguresrouges’ ; il semble que ce maître ait pris plaisir à allier les deux procédés et à se montrer éga- lement habile aux deux. Il a peint aussi des tableaux en blanc sur fond noir (fig. 747). Les figures d’.Vndokidôs, un peu froides, sont remarquables par leur élégance, et l’exécution en est d’une grande finesse. La technique des figures noires tend à disparaître à .Mliènes à l’époque des Pisistratides ; elle se perpétue seulement dans des vases de fabrication courante, de style facile, qui subissenleux-mêmesrintluence du dessin au trait des figures rouges* ; elle se maintient surtout

I f ;crliar(l, Trinkscimlen uiiU Oefâssc, I, pi. i, 1-3 (KurUviinglci-, Vascii- samml. im Antiquar. a’ 1806). — 2 Norton, Amer, journ. of arc’i. IS’.)r,, p. I ; Furlnângler Hcicliliolcl, Or. Vaienmal. I, p. 15 ; 11, p. îfi ? ; U’ioia, l’njc» du musi’e de Madrid, p. 3t ; Perrol, X, p. 27i. — 3 Sur les vase» de coUc lecliniquc, cf. Nichols, Amer, journ. of arch. 1902, p. 327, n. 2 cl 329, n. I ; l’crrol, X, p. 230. — » Cf. Pollicr, Catal. de) vases dit Louvre, p. 617. — s Cf. Wallcrs-Bircli, I, p. 388 ; von Rnuchilsch, Die panât hen/iischen Prcisampliorcn, monographie à coniplétor par Norman Gardinor, Journ. helt. stud. 1912, p. 179, l’crrol, X, p. 292 (noire (ig. 7297 = ib. p. 129, lig. 92). Cf. aussi Brcccia ;

7297, — Amphores paiiattu

Fig. 7298. — La course. Sujet d

dans les amphores panalhénaïques (fig. 7297) [amphora, PANATHENAiA, p. 309’ ^ On donne ce nomades amphores, au pied court et étroit, qui contenaient l’huile offerte en prix aux vainqueurs de jeux panathénaïques (fig. 2<S2, 283). Elles paraissent avoir été usitées depuis la réorga- nisation des jeux par Pisistrate (vers jGO) jusqu’à la fin du iV siècle ; comme ces vases avaient une importance religieuse, on a toujours conservé pour eux la vieille technique des figures noires, mais les figures ont suivi révolu tio n générale du style. Le dé- cor en est toujours le même : c’est, d’un côté, Athèna Pro- machos, de- bout entre deux colon- nes dori- ques, qui

sonttrèsfréquemment(surtoutavantleivsiècle)surmon- téesd’un coq", de l’autre la représentation du concours dans lequel le prix a été remporté (fig. 7298) ^ La com- position du décor a peu varié durant tout le temps de la fabrication ; il faut seulement remarquer que l’inscription tSv ’.A9f,vTiO£v âôXtov, peinte près d’Alhèna le long de la colonne de gauche, est tout d’abord écrite parallèlement à la colonne, mais que, dans le cours du iV siècle, on se met à disposer les lettres droites et les unes au-dessus des autres (fig. 282) ; à peu près à la même époque on commence à mentionner, le long de l’une des colonnes, le nom de l’archonte, et ces inscriptions, qui s’étendent de 373/2 à312/l, sont du plus haut intérêt pour la chronologie de nos vases ; à partir de 340/39 la figure d’Alhèna, tour- née auparavant à gauche, est tournée à droite (fig. 282). Béotie. — Nous avons vu qu’à l’époque géométrique la Béotie était sous l’infiuence insulaire ; c’est encore la même influence que nous retrouvons du- rant la période orien- talisante’. Mais il est probable que cette période survient en Béotie plus tard qu’ailleurs et seule- ment au VI’ siècle ; c’est, du moins, à cette date que se placent les productions les plus typiques et les plus abondantes des ateliers béotiens, les coupes, avec ou sans pied, ornées d’oiseaux volants (fig. 7299)’. On peut donc penser que les Béotiens, en retard sur leurs voisins, ont pratiqué encore le style géométrique pendant le vn’ siècle. Des poteries telles que le colTret de Tlièbes ’" représen- tent la transition du géomélritjue à l’orientalisant ; les

Catal. du muièe dWlexandrie, Iscrisioni grecke e latine, p. xvm ; l’Iianna. ko^sky, Arch. Anzeiyer^ 1912, p. 375. — 6 A partir du moment où l’on inscrit les noms d’archontes, le coq est g6n(^ralemcnl remplacé par une petite figure (cf. V. Brauchitsch, p. 112). —^ La fig. 7298 d’apris Duruy, /Jist. des Grées, I, p. 739. — » Bôhlau, Arch. Jahrb. I68S, p. 325 ; Burrows-Ure, Brit. sch. Ann. 1907-8, p. 226 et, en particulier, 308 ; el Journ. hell. stud. 1909, p. 308 ; Ure, Polira, hell. slud. 1910, p. 33G. — 9 Notre fig. 7299 d’aprôs Gazette archéologiq . ISSn, pi. -y<, fig. 3. — i" ll’ihlaii, .InVi. Jahh. 1888, p. 33C.