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pagnent et s’éloigne. Tous ceux qui font les autres rondes agissent de même... Les officiers qui ont fait les rondes apportent au jour naissant les tessères au tribun. Si le nombre est complet, il n"y a pas de reproches à faire et ils se retirent ; mais, si le nombre est moindre que celui des gardes, on reconnaît d’après les signes qui sont tracés quel poste a manqué à son devoir. On mande alors le centurion de la cohorte coupable ; celui- ci présente ceux qui étaient chargés de veiller et on les confronte avec le cavalier de ronde. Si la faute est aux gardes, le cavalier le prouve aussitôt en produisant ses témoins... Grâce à la rigueur du châtiment, la surveil- lance nocturne est irréprochable. » Le signal pour relever les sentinelles était donné chaque fois par le bucinator du premier manipule des triaires ’ .

La longueur des nuits étant variable suivant la saison, celle des différentes viglUae ne pouvait pas être con- stante. On la déterminait au moyen de clepsydres’. On avait même inventé à cet effet, pour augmenter ou dimi- nuer à volonté la capacité de l’instrument, un dispositif de cire, tour à tour appliquée ou enlevée, qui permet- tait à l’eau de s’en échapper plus ou moins abondam- ment ^ R. Gagnai.

VIGIXTI PRIMI. — Nom latin des commissions de vingl collecteurs des impôts, icosoproti, qu’on trouve sous l’Empire en Orient [minus, p. ’âOi’f].

Cii. Lécrivaiv.

VIGI.XTI SEXVIUI. — [m.gistk.*tls minores, p. 1539- 154tV.

VIGliXTI VIUI. — On connaît : 1° Les vingt commis- saires chargés de l’exécution de la loi agraire que fit voter César en 39 av. J.-C.* [agr.riae leges] ; 2" Les XX viri reipublicae curandae de 238 ap. J.-C. [magistr.tus EXTRA ORDixEM CREATi, p. 1539, col. Al ; 3° Dans le droit municipal, des L’/^^/n^fr/z-i à . agnia- ; un XX vir. h. a. //. .V., dont le sens est inconnu, à Ostie^ ; un praef. viginlivii’oruin pagi Deoberisia dans la cité des ocon- ces, où ces vingl commissaires sont peut-être des décu- rions qui choisissent les praefecii chargés de l’adminis- tration des pogi *. Ch. Lécrivais.

VILLA. — Le mot villa, prononcé vella par les paysans contemporains de Varron ’, dérive de la même racine que ricus^ ; par son étymologie, il désigne donc une habitation. L’usage latin lui attribue le sens de « maison des champs » ; la villa est la demeure isolée au milieu de la campagne, par opposition à la maison d’une ville ou d’un village. C’est ainsi que nous trouvons le terme employé chez les auteurs clas- siques : Tite-Live raconte que le consul Ti. Aemiiius Mamercus dévasta la Sabine (an 470 av. J.-C.) et brûla non seulement les villages, mais toutes les villas^. Rap- portant des faits analogues. César emploie une expres-

I Polyb. loc. cit. : Tac. Ann. XV, 30 : BUI. Il, S !» ; Vcgcl. III, s. — 1 Vegcl. iiid. — 3 Aen. Tacl. Poliore. XXII, 25.

VIGINTI VIBI. — I Cic. iid Att. II, 6, 2 ; 7, 3 ; 9, 1 : Varr. de r. r. 1, i, tO : Vcll. II. l>, 2 ; riin. iVa(. hial. VII, 5S, 176 ; Sud. Aiiff. 4 ; Dio, XXXVIII. 1 ; Lilitr colon, p. i31. — iC.i. l. X, 591.5. — 3 C. i. l. XIV, 340. — l C. I, /. XII, 1376.

VILLA.— I Varr. H. nul. I, i. H : cf. Einoul, Les iftémenlt dialectaux du vocatiulaire latin (1909), p. 37. Ui. — 2 Waldc, lat. etymolori. Worterb.’i, 5. T. — 3 T. Liv. Il, 6i, 3. — * Cacs. De bello gatlico, I, 5 : oppida... vicos... relit/lia privata aedifieia incendunf ; IV. -43 : agros, aedificia, vicosgue haàebant ; cf. VII, U, 5 ; VI. 30, 3 ; VIII, 7, 2. — îTacil. Hist. V, ii : IV, G7 ; Ann. III, 411.

— 6 l’Iin. .Vrt(. hist. XIX. 4, 19 : /n A7/ Tabulis legum nosirarum nusqunm nominatur villa, semper in signifieatione ea hortus, in horti vero heredium.

— 1 Cal. De agricult. Il ; Varr. Ji. rusl. I, M : II, i, cIc. — » Cat. De agric. m : ita aedificet ne villa fandum tjuaerat. neve fundus vitlam ; Varr, /t. rust, :

sion ditTérente : ce n’est plus villa, c’est aedificia que, d’une façon constante, il oppose à vicus^. Mais chez Tacite, comme chez Tite-Live, nous trouvons couramment le mot villa signifiant toute espèce d’habitations éparses dans les campagnes Si César préfère le terme aedificia à villa, c’est vraisemblablement qu’il parle de fermes gauloises et que le mot villa lui semble devoir être réservé aux exploitations agricoles latines.

Villa peut avoir en latin une signification plus large quecellede ferme ; ce mot désigne souvent tout le domaine rural avec ses terres et les constructions qui s’y trouvent ; villa en vient ainsi à être synonyme de fundus. i> La loi des .ll Tables »,dit Pline, « employait exclusivement /(o/’- lus (enclos) dans le sens où nous prenons aujourd’iiui villa ; pour hortus elle disait herediuin *. » Caton et Varron usent couramment du mot villa pour désigner une propriété sise à la campagne et non pas seulement les bâtiments qu’elle contient". Mais en d’autres cas ils oppo- sent villa, ensemble des bâtiments de ferme, à fundus. terrains d’un domaine * ; c’est en ce sens restreint que Tite-Live et Tacite entendaient le mot. C’est ce sens également que précisent les textes juridiques : « L’usage, dit le Digesie, donne le nom d’aedes aux édifices de la ville et celui de villa aux édifices ruraux... ; un champ [ager) est un terrain sans villa... ; un champ contenant des bâtiments, au contraire, s’appelle fundus ’ ». Nous n’étudierons ici le mot villa que dans son accep- tionla plus étroite de construction rurale, renvoyant, pour tout ce qui concerne les biens de campagne en général,

à FLXDUS, UORTL’S, LATIFUNDIA, PATRIMONIUM, PRAEDRM.

On distingue généralement parmi les villas anti- ques deux grandes catégories : la ferme proprement dite, simple bâtiment d’exploitation agricole, que l’on appelle d’habitude villa rustica, et la villa de maître, dont l’architecture se rapproche de celle des maisons urbaines’", et que l’on qualifie, pour cette raison, de villa urbana. Celte division est évidemment artificielle ; car, bien souvent, la ferme et la villa de plaisance devaient se trouver unies dans un même corps de bâtiment. La villa de Casinum, dont Varron décrit l’in- stallation, apparaît à la fois comme une ferme et comme une habitation de luxe". Columelle semble ne concevoir la ferme modèle dont il trace le tableau que comme une dépendance de la villa urbana’-. Les fouilles, hors d’Italie surtout, nous font connaître, la plupart du temps, des établissements mixtes, où les constructions utiles se mêlent à celles de pur agrément, La distinction entre villae rusticae et uvbanae n’en correspond pas moins à deux aspects divers de la vie rurale dans le monde antique. U nous sera donc commode de consi- dérer séparément les établissements destinés exclusive- ment à l’exploitation agricole et ceux qui devaient, avant

alii villam minus magnam fecerunt quam modts fundi postulavit, alii majorem, elc. — 9 Digest. L, 16, i~ : ager est locus qui sine villa est. Ibid. 60 : fundus autem integrum aliquid est ; et pterumque sine villa « locum » accipimus. ibid. 211 ; fundi appetlatione omne uedtficium et omnis ager continelur ; sed in usu urbana aedificia « aedes », rustica « villae <• dicunlur. Locus vero sine avdi/icio in urbe ’^area », rure autem « ager » uppellatur ; idemque ager cum aedi/icio « fundus » dicilur. — 10 Vitruv. De architect. VI, 6. û : si quid delieatius in villis faciendum fuerit ex symmclriis quae in urbanis supra scriptae sunl con- slitula, ita siruantur ul sine impedilione rusticae utililalis aedifieenlur. — 11 Varr, H. rusl. 111, 5. — H CoUiniell. De re rust. I, 4-6. Il nicl ii part les citais el les greniers, comme formanl une troisième section, i|u’il appelle pars /’ructuaria (1,6), la section des récoltes, les magasins [uukhklhJ. Vitruve, VI, 9, 5, semble avoir connu celte division ; mais on ne la retrouve pas ailleurs.