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s ;ins rebord, à pied bas. L’intérieur ne possède ordinai- remenl pour tout décor qu’un cercle réservé dans le vernis noir ; seule la coupe de Pliineus ’ porte, en une Irise circulaire, une riche et pittoresque représentation ligurée (fig. 3710). L’e.xlérieur présente généralement, outre les yeux, soit un masque prophylactique, soit une pi-otomè humaine, soitun personnage ou, exceptionnelle- ment, un groupe de personnages ; les Silènes jouent un rôle important. L’exécution est Une et soignée, le style très libre. La coup( ! à yeux a été introduite en Attique et y est restée en usage jusqu’au début des figures rouges. L’ionie fut, comme on le sait, féconde en colonies.

Parmi elles, c e !■ t a i nés s e m |j 1 (’ n t s’être con ten- tées d’impor- ter les pote- ries de la mé- tropole ou de les r !■ p r o - duire, mais dans d’autres l’activité des céramistes créa des va- riétés locales d’un caractère original : ce fut le cas des colonies ioniennes d’Egypte. — La céramique naucra- tilc ’ représente, au vu et au vi’ siècle, une branche, développée de façon indépendante, de la céramique ionienne. Les mêmes motifs orientalisants s’y retrou- vent : tresse, lotus, zones d’animaux et de sphinx semées de motifs de remplissage (Hg. 7307j. Mais l’engobc qui recouvre le vase est plus blanc ; la forme favorite est un grand bol à parois minces et à haut rebord ; la figure humaine prend, de bonne heure, une place importante ; plus caractéristique encore est le vernis noir qui recouvre l’intérieur du vase et sur lequel sont peintes, en rouge et en blanc, des guirlandes de lotus et de palmetles d’un très bel elFet décoratif. Au début de la fabrication, on emploie le procédé de la silhouette noire avec détails réservés et tète dessinée au Irait, puis s’introduit le pro- cédé de la silhouette noire incisée. Les vases naucratiles sont remarquables par la gaieté et la vivacité de la poly- chromie ; l’inlluence du milieu égyptien s’y reconnaît à quelques détails des représentations. On rattache également à Naucratis une série curieuse’, décorée de lotus et de bandes d’animaux. Les motifs de certaines zones y sont exécutés suivant le vieux procédé ionien du trait réservé, ceux de certaines autres suivant le nouveau procédé de la silhouette noire incisée. Ces vases sont donc dus à un atelier éclectique, d’ailleurs sans grand mérite artistique ; un motif qui leur est parti- culier est la grande demi-palmetle couchée près de l’anse. — La colonie grecque de Dap/inai ’ parait aussi avoir eu une céramique originale, mais beaucoup moins importante (fig. ^(J8I3 :. L’influence égyptienne y est plus sensible, et on la constate en particulier dans la forme

I KurlwSngler-Reichhold, Grlcch. Vasenmal. -[, pi. il ; l’cnol, op. l. IX, p. 53’J, fig. iùi-tù’i. — 2 l’iinz, Funde ans Aaukralia, p. 87 ; Burrows-Lrc, Juurn. hell. ttuJ. («09, p. 33i ; Kincli. Vroulia, p. 149 ; Wallcrs-Birch, I, p. 343 ; Perrol, op. L IX. p. 384. La lig. 7307 = iOid. p. 389, lig. I9i. — 3 C’est le groupe C de Prinr (p. 94). Cf. Potlier. Mon. Piot, I ( 1894), p. 43 ; Bûlilau, Au$ ion. und ital. JVekrop. p. 79. — * H. Pétrie, A’ebeshch and Ùe/enneh (daus Tanis, 11), p. Cl ; Dammlcr, .rch. Jaltrb. 1895, p. 35 ; Pcrrol, op. l. IX, p. 380 (cf. Kinch, Yroulia, p. lia, 188). La lig. 73U8 =’ ibid. p. 380, fig. 187. — » Bjhiau, Atis ion. und ital. Nekrop. p. 89 ; Pollier, Yasea antiq. du Loacre, pi. 13, A 331 ; Prinz, Fande, p. 37 ; Kinch, Vroulia, p. 174 (<iiii dénomme

tic Uaplinai.

et la décoration des silules, qui en snnt les produits les plus intéressants (lig. 73()8j.

Bolide ( ?). — BiJhlau a très ingénieusement reconsti- tué une école lesbo-éolienne", caraclérisée parle décor polychrome sur fond sombre (fig. 7309) ; c’est, d’après lui, en Éolide et à Lesbos que se serait trouvée la production la plus importante de cette sorte de céramique. Certains de ces vases emploient, d’autres n’em- ploient pas l’incision ; certains portent des reliefs ou des motifs estampés ; sur ceux qui font usage de l’incision il faut re- marquer la fréquence du décor en écailles de poissons incisées et superposées. Les motifs sont généralement linéaires ou Mo- raux ; des retouches rouges et blanches relèvent l’aspect un peu sombre du vase. Il est probable que cette série ne doit pas être étroitement localisée à Lesbos et dans la région éolienne.

Crète. — La poterie Cretoise des vu" et vi’ siècles est fort mal connue ; on peut seulement constater sur quelques exemplaires l’invasion de l’ornementation orientalisante, et l’emploi, en particulier, des godrons et de la tresse" ; sur d’autres, d’un style plus avancé, la présence de la silhouette au trait, usitée concurremmcnl avec la silhouette noire incisée ".

Cliijpre. — Le style chypriote de cette époque est purement oriental ; aussi le dënoniine- t-on généralement style ffréco- phéni- cien *. Guirlandes de lotus, rosaces, palmeltes,animaux, surtout oiseaux, y tiennent une place importante ; la figure humaine, traitée à la manière égyptienne, y est souvent représentée (lig. 7310). Tantôt la composition est ordonnée en zones, tantôt le motif principal est isolé sur le vase. Le col et l’épaule sont principalement décorés. Ce qui frappe dans le style, c’est, à la fois, l’éclat de la polychromie, caracté- ristique, déjà auparavant, de la poterie chypriote, et la maladresse avec laquelle sont rendus les êtres vivants ; on y sent l’imitation de modèles, non l’observation de la nature. — iVous mentionnerons ici, bien que l’usage s’en soit perpétuéjusqu’à l’époque hellénistique, les curieuses (enochoés à verseuse, dans lesquelles le bec est figuré par une statuette féminine, tenant elle-même une petite cru- che (fig. 7311). Ce type de vase, qui fut très en faveur à

cette série vroulieii B| ; la lig. 73u’J d après Jahrb. fnsl. 1886. p. 143. Pour les va^es trouvés à Lesbos tiiéme cf. Coiize. /teise aiif der Insel Lesbos, p. V6.

— 6 Bosau.juel, Brit. sch. .Un. 1901-i, p. 249, pi. ix, c. d. Cf. aussi lliydric de Kavousi (Boyd, Amer, journ. of arch. 1901, p. 146), im représente la période de trausitiott du géoniétrirpie à l’orienlalisaut. — Hopkinson, lîrit. sch. Anu. 1903-4. p. 148 (on ne voit pas de raison décisive pour croire ce vase importé).

— a Perrol-Chipiez, op. l.. III, p. 098 si), (la Dg. 7310 d’après ibid. p. 709, fig. 5Jt) ; llurray-Walters-Smitli, Excavat. in Cy/jru%, surtout p. 104 ; Pottier, IluU. corr. hell. 1907, p. 23G et 249. Résumé sommaire dans Dussaud, Cii :ilisalions préhelldniijues, p, 155 ; Waltcrs-Bircli, Ane. fott. 1, p. 254.

7.109. — Coupe de style dit éolien.