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boutures sans talon {sagittae, Irigeiiimes). Les bou- tures doivent être plantées le jour même où on les a coupées ; sinon on les dépose dans des fosses et on en recouvre le pied de paille et de terre ; si elles sont trop sèches, on les tient dans l’eau quelque temps pour les laisser reverdir ’. Pour les vignes qui grimpent aux arbres, on a plus volontiers recours au marcottage ^

Les vignobles, aussi bien que les pépinières ^ doivent être exposés au soleil’. On retourne d’abord le sol à la bêche ou à la houe, puis on creuse pour les plants soit des trous, soit des fosses allongées °. Les ran- gées sont plus ou moins espacées, se- lon que l’on veut cul- tiver à la bêche ou à la charrue*. Les in- tervalles {porculeta |jL£Tdpx't>v ’) seront augmentés, si on veut les utiliser pour d’au- tres cultures (àaiTE- Xo(Ai ?(a) ». On peut planter des arbres fruitiers entre les vi- gnes’", mais il faut i-, g. 731 a. - La vigne préférer le pommier et le grenadier dont les racines sont courtes".

Certaines espèces rampent sur le sol’- ; les raisins en sont, dit-on, particulièrement gros, mais ils sont exposés aux ravages des souris et des renards ’^ D’autres, comme celle qu’on appelle orthampélos, se tiennent droites sans aucun appui ; on doit avoir soin en les taillant de laisser une égale quantité de branches de chaque côté, afin de maintenir l’équilibre entre les fruits . Le plus souvent la vigne a besoin de soutien : on la lie à des échalas [palis], pedamentum, ridica, yif^l, ’^ xijxa^ ’«, dont les meilleurs sont faits de chêne, d’olivier, de genévrier [villa, fig. 7486 et 7487] ’■■ ; on utilise aussi des roseaux attachés ensemble et engagés dans des tuyaux de terre cuite (cus- pides), qui facilitentl’écoulcment de l’humidité ’». On dis-

1 IMin. XVII, 35 (-21) ; 24 (IS) ; Coluni. IV, 29.-2 piin. XVII, 33 (23) ; Colum. Dearb 7 — 3 Geopon. V, 3. [’ourla planlalion des pdpinijres, à raison de 3 200 pied» environ par jujerum. Colum. 111, 5. - * Virg. Georg. 11, 298 ; lesposiUon varie selon les pays, Plin. XVll, 2,8-12. - ° Xenopli. Oecon. XIX, t-H ; Theopbr Hisl. pi. Il, 5, 1-3 ; Caus. pi. lit, 12, 1 ; Cat. De re rnst. « ; Plin. XVIl, 35 (21 îî). — 6 De 5 à 7 pieds dans le premier cas, de 7 à 10 dans laulrc ; on plante aussi en quinconce, avec 10 pieds dinlervallc en tout sens, Colum. 111, 13

— 1 Plin. XVll, 35 (22). — 8 Arisloph. Pax, 508. — 9 Luciao. Bist. ler. 1. 9 On plante ainsi de l’orge (Tlieoplir. Caus. pi. 111, 10, 3), des fèves (ibid. 111, 15 4), des poireaux (Cal. De re rust. 47). - «0 Arisloph. Acharn. 995-999

— 11 Tlieophr. Caus. pi. III, 10, 6-7. — 12 X.|ir :i ; Si^n^o ;, Oaop. 111, I, 5 ; cf ibid. V, 2. — ’3 l’iin. XIV, 3 ; XVll. 35 (Sl-22) ; Varr. De agr. 1, 8 ; Colum De arb. 4. Renard disputant à un coq une grappe de raisin, bas relief du musée de Vienne, Billiard, op. l. p. 394, fig. 125. - ’* l’iin. XIV, 3 ; 4 (3) ; XVll, 33 (ÎI.22) ; Colum. IV, 17 ; V,4 : Dearb. 4 ; Pillad. III, 11 ; 111. 14. — l’ Arislopli. Acliarn. 986 ; Theocr. 111, 70 ; Edicl. Dioclet. XIV, 7. - 1« lliad. XVlll, 503 ; Hesiod. Scu(. Berc. 298. - " Varr. De agr. 1, 8 ; Plin. XVII, 35 (21-22) ; Colum. IV, 26. Des mosaïques de Talarka nous montrent le» ceps s’enroulanl sur des échalas (fig. 7486, 74S7). - I» Varr. /. (. - «S Les Égyptiens plantaient leur» vignes en rangs par,ill6lc8 et les conduisaient sur des Ireillagcs en forme de herccaui : Wilkinson, Mann, andcmtoms, 1, p. 377 ; Jorct, f.es plantes dans Vanliq. 1, p. 139. Le plafond des tombcaui est parfois ddcoriS de pampres et de raisins à l’imitation des berceaui ; voir p. ci. le tombeau de Sen-nofcr à Cheikh Abd-cl-Kourna. — 20 Varr. Ce offric. 1,8 ; Colum. V, 4 ; IV, 12 ; Pliu. XVll, 33(21). On emploie, en ce cas, une vigne dilc pergulana, Colum. 111, 2, 2S. A Home, dans les Portiques de Livic,desberccaui «taienl recouverts par un seul cep, Plin. XIV, 3.

■ soutenue par des arbres.

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pose la vigne en treilles [rineae jugatae) ". La plus simple est formée de montants verticaux, réunis entre eux par des traverses horizontales (Jw^rt), et s’allonge en ligne droite [canterius, vineae canteriatae) [pergula] ; les juga sont faits de perches, de roseaux, de cordes ou des sarments de la vigne elle-même (fig. 3904-39015, 5568)-°. Les treilles se disposent en voûtes arrondies [vineae characatae) -’ (fig. 1046, 5243, 5567), ou selon quatre plans qui rappellent le compluvium {vineae

cotnpliwialae)^^. En- fin les arbres servent d’échalas naturels, en particulier l’orme, le peuplier, le frêne, le figuier, l’olivier (fig. 7512)". La cul- ture sur hautains est blâmée par certains agronomes. Bien que connue en Grèce (dcvaoevopaj, àvaSevôpu-

Ti ; a|j.7i£)voç), elle y est peu répandue -* et semble plus particu- lière à l’Italie ; elle convient surtout à certaines espèces^". On plante au moins trois ceps par arbre, et on peut aller jusqu’à dix-* ; les rendements seront meilleurs si l’on combine les espèces, si l’on associe par exemple la visula, qui produit surtout au pied des ar- bres, et Valbuelis, qui produit surtout au sommet-. On fait passer la vigne d’un arbre à l’autre ^’ en la soute- nant au besoin avec des fourches ^^

A l’inverse de l’olivier, la vigne exige un travail incessant^". On doit buter la terre autour des jeunes ceps, biner avec la houe" ou labourer profondément entre les rangées ^^, fumer la terre ". Dans la région de Sulmone, en Espagne, on irrigue les vigno- bles ". Il faut bêcher la vigne, selon les uns, une fois par mois ; selon les autres, trois fois par an ^’. Avant les premiers froids on déchausse les ceps et on tranche

— 21 Colum. V^ 4. La vigne est dispo ée en berceau au-dessus du sthuoium, fig. 0033 ; cf. Plin. Epist. V, 6, 36. Les ceps réunis par leurs branches forment des arcades, /u ?ie(<z, Plin. XVll, 35 (22). Cf. Billiard, La vigne dans fanliij. p. 363, fig. 119. — 22 Plin. XVll, 35 (Il et 21) ; Varr. De aijric. 1,8, Pour 20jugcrade vigne, il en faut un de châtaigniers pour les pedamenta, un de roseaux pour les juga. un d’oscraie pour les liens, Colum. IV, 30 ; cf. Plin. XVll, 34 (20).

— 23 Plin. XVll, 35 (23) ; XIV, 3 ; Colum. III, 3 ; V, 6-7 -Dearbor. 4 ; Varr. De agr. I, S. Cf. liilliard, La vigne dans l’antiq. p. 2S9, fig. 96. Vignerons au travail, dans une peinture de la catacombe de Praetextatus, Parker, Catal. a" 1882 ; Duruy, Bist. des llom. Vil, p. 194 = notre fig. 7312. — 21 Deniocr. dans les Geopon. V, 5 ; Arisloph. Vesp. 326 et Schol. ; Xeaoph. Oeconom. XIX, 18 ; Deraosth. LUI, 15 ; rheopbr. Caus.pl. I, 10 4 ; 111, H, 8 ; V, 5, 4. ’AvaStvîp.’t,, ol.o ;. Poil. XXXIV, 11,

1. — 2S Cat. De re rnst. 7. — n plin. XVll, 35 (23). — 27 Plin. XIV, 4.

— !» Rtim. Mitth. XI (1896), p. 81. — 29 Plin. XVll, 35 (23) ; cf. XIV, 4 (2).

— 30 Virg. Georg. 11,414 sq. ; 11, 433. — 31 ArcA. Zeil. 1801, p. 153, pi. ciuvin.

2. _ 32 Virg. Georg. II, 3o0 su. ; Cat. De re rusl. 33 ; Plin. XVll, 35 ; XVll, 40 : Varr. De agric. 1, 31. — 33 l.es agronomes anciens hdsitent sur la fumure des vignobles ; on craignait que le fumier n’altérât le bouquet du vin (Colum. 11, 15 ; Pallad. IX, 2). On s’en tient à un emploi modéré (Tlieophr. C’uws. pi. 111, 9, 5) ; sur les quantités, Colum. XI, 2 ; Pallad. IX, 2. Le bail d’Amorgos {lnser.gr. XII, vu, 62, l. 9-10 : cf. ibid. II, 600, 1. îl-22) impose au fermier de mettre sur ses terres une certaine (|uantilé de fumier, mais ne nous apprend rien sur la répar- tition de l’engrais entre les terres arables «t les vignobles. — 34 Plin. XVll, 40. tl. _ 3S Theopbr. Caus. pi. 111, t2, 2 ; 16, I ; Cat. De re rust. 43 ; Colum IV, 5 ; Plin. XVlll, 35 (22). Le bail d’Amorgos, /. c. prescrit de travailler la viijne deux fois par an.