Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/337

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VIT

— 9S4 —

VIT

[ara]’. Elle se noue comme une écharpe ou se croise dia- gonalemenl autour de l’autel circulaire (fig. 7443)^ ; on l’accroche aux angles de l’autel rectangulaire pour en festonner les côtés’ ; ou bien on se contente de la poser sur la face supérieure en laissant pendre les extrémités (fig. 6977) ’•. Sur des vases peints S sur des reliefs arcliaïsants (fig. 1900)’, sur des monnaies (fig. 378) ’, sur une fresque campanienne ’, le trépied del- phique est paré de longues bandelettes, suspendues aux anses. Le même insigne reparaît en Grèce sur les trépieds choragiques ’, à Rome sur le trépied quindécem- viral (fig. 2592,1 ’". Nous le voyons également figuré sur des tables d’offrande (fig. 446), dans les anses ou autour du col des vases liturgiques [fig. 3335)", autour de (lambeaux (fig. 2913, 2915)’-, de candélabres, de brùle- parfums (fig. 7554) ’^ autour de livres sacrés (fig. 446, 1899) ". Enfin la bandelette intervient dans la consécra- tion des temples, ainsi que nous l’avons vu pour le temple de Jupiter Capitolin à Rome ’^, et dans la décoration des édifices sacrés, aux jours de fête (fig. 6402). Elle déve- loppe ses festons sur les murailles (fig. 7443), sur les portiques"^, où le plus souvent elle s’associe à la guir- lande ; elle ceint les colonnes de la façade" ou s’accroche aux piliers des portes". On y suspend des attributs divins, des ex-voto ", des couronnes, autour desquelles s’enroulent d’autres vittae (fig. 6380, cou- ronne votive). Même aux clefs des temples on nouait de longues bandelettes de laine (fig. 5989, 5990, 6348- 6350), non seulement en signe de consécration, mais aussi par mesure prophylactique. Les mêmes considé- rations expliquent le rôle important de la vitta dans les cérémonies magiques -".

la frise du temple rond de Tivoli. Pour les vases peiuls ajouter : S. Reinach, op. ci7. I, p. 467, 2 (Ermitage) ; II, p. 9, i (Louvre), p. 303, 4, p. 321, + (= Élite céram. 1, 33). Dans l’art étrusque, peinture d’une tombe de Caere ; Dcsvergcrs, L’Élru- rie et les Étrusques, 111, pi. n. — i Euripid. Hitppl. 36 ; Virg. Ed. VIll, 64 ; Aen. III, 64 ; Auson. Idyll. XIII, Epithal. 7 ; cf. Spanheim ad Callim. Hymn. in Apoll. 81. Pour les guirlandes remplaçant les bandelettes, cf. Ovid. Trist. III, 13, 15. — 2 Cf. s. Rcinacb, Jti’pi-rt. rases peints, 1, p. 52, 7 ; II, p. 9, I ; s. Reinach, Ilépert. reliefs, II, p. 237, 3 ; 111, p. 136, 2 ; p. 149, 2 ; Ath. JUitIheil. 1908, pi. XXIV, 4 (autel’ à Pergame). — 3 S. Reinacb, Ripert. vases peints, II, p. 186, 1 (bandelette nouée autour de l’aulel) ; Id. Répert. reliefs 111, p. 70, 4 (bandelette retenue aux angles) ; cf. Monumenti, VlU, pi. xin, fresque de Pompéi ; Monumenti ined. Suppl. 1891, pi. ixxiv, stucs de la Farnésine. Guirlandes et vittae : cf. supra, nos figures, 414, 418, 423, 425. Sur certains autels décorés de reliefs, la vitta sert en même temps à lier des attributs divins : cf. S. Reinach, liépert. reliefs, 111, p. 186 : autel de la Fortune (i i«n reliant deux cornes d’abondance et un caducée) ; p. 21 S, 3, autel d’Hercule {viltae, guir- landes et massues). — 4 Voir aussi Roux-Barré, Herc. et Pojnpei, 111, pi. cxlvu.

— S S. Reinach, lléperl. rases peints, 1, p. 77 (pour les détails de Vinfula passée dans une anse, cf. Sitzungsber. d. bayer. Akad. phil. Cl. 1913, p. 10, fig. 3) H, p. 4, 4. Pour l’omplialos delpliiijue, cf. supra p. 933, n. 7. — 6 s. Reinach, nipert. reliefs, 11, p. 60 ; cf. une frise on terre cuite au musée Grégorien, figurée dans Martlia, i’.lr( étrusque, p. 37i ;. — 7 MionncI, Suppl. 111, pi. vui-4-5. Phi- lippes en Macédoine ; llead, Uist. num. i’ éd., p. 96, fig. 53 et 54, Crotone entre 420 et 390 avant J.-C. — » C’est aussi le trépied d’Apollon, paré de bandelettes et de rameaux de laurier ; David et Sylvain, Antiq. d’IJereu- lanum, I, pi. Lxxxvri. — 9 S. Reinach, op. cit. I, p. 114 et 428, 2 : Nikè décorant de bandelettes un trépied. — lO D’après une monnaie de C. Cassius I.onginus, cf. Babelon, AJonn. Ilrpubl. rom. I, p. 334 sq. ; cf. Il, p. 115, monnaie de Q. Caepio lirutus. — " Alhen. XI, 46, p. 473, citant MExegeticon d’Anticlidès à propos du Cadiscos, dont on décorait les anses de bandelettes de laine blanche. iNolrc figure 333ï représente les funéradlcs d’Archémoros d’après un vase apulien = S. Reinach, Ilépert. vuses peints, 1, p. 235. Voir aussi : iiirf. 1, p. 19, 3, scène dionysiaque (les bouts de la taenia sont passés dans les deux anses d’un cralère) ; p. 22, I, femme portant un alabaslron ; p. 119, 3 ; 11, p. 10, I, Kleclre an tombeau, nn alabaslron à ses pieds ; p. 296, 6, ci p. 299, 4, femmes portant des amphores ; p. 349, n» Cl, femme portant une oenocboé (la (aenio est passée dans une anse) ; MillingcnKcinacli, Peint, de rases, pi. xxxvni ; Roux- Barré, op. cit. III, pi. cxv (la rilla est jeléc en écbarpc) ; V, pi. xi.,cl p. 80. Elle pouvait aussi servir à porlor les vases ; cf. Journal of hell. studiet 1912 pi. M, hydric peinte du Brilish Muséum ; S. Reinach, Itépert. reliefs, II, p. 291,2 (= Frocbncr, Musfes de France, pi. ivin), omphorc suspendue par unebandclctlc.

— l2Voirau5si :l.raormaulcldcVillc. £’/i/e tiromoyr. 11. jil. ïrn.llonil caudc Diane.

Bandelette et guirlande pour parure féminine.

Aux lùltae sacrae il faut joindre les bandelettes nup- tiales et les bandelettes funéraires.

C’est sans doute à quelque cérémonie nuptiale que fait allusion une peinture de vase grec, où l’on voit Gros posant une ban- delette sur le bras d’une femme voi- lée(fig.7555)-’.La coiffure originale et archaïque de i’//^ae, que portait la femme romai- ne, le jour de son mariage, corres- pondait-elle à un rite religieux ? C’est vraisembla- ble^-. Aux torches nuptiales en bois d’aubépine la mè- re de l’épousée at- tachait des bande- lettes ’". Au mo- ment où le cortège arrivait à la maison conjugale et avant d’en franchir le seuil, l’épousée encadrait elle-même la porte de rubans de laine - ; en Grèce aussi, la maison de l’époux se pa- rait de rubans et de couronnes ^^. Ce rite avait pour but de la mettre sous la protection divine et d’en écarter les mauvais démons ^^

C’est une idée magique de même ordre qui détermine, à l’origine, le rite des bandelettes funéraires (Tatvîai^

.l ?T/i. ^t’iru7 !j, 1843, pi. XI, vase peint, représentant lesdieux des Enfers ; Annali, 1873, pi. D, sujet bachii{ue, et 1S78, pi. c, flambeau de Pliosphoros = S. Reinach, Rép. vases peints, I, p. 330, 2, et p. 339, 3 ; Millin-Reinacb, op. cit. II, 16 et 21 (les torches ornées de bandelettes sont particulièrement fréquentes sur les vases ilaliotes) ; Annali, 1848, pi. s, cippe funéraire : S. Reinach, Répert. stat. 1 (Clarac), p. 74, 1, cippe fun. ; Id. Répert. reliefs, 111, p. 416, 3, flambeau de Diane. — 13 .Vonu- menti ined. Suppl. 1891, pi. xxxiv-xxxv (stucs de la Farnésine) ; S. Reinach, Répert. vases peijits, 1, p. 123, 2 ; S. Reinach. Répert. reliefs, 1, p. 61, 3 et p. 63, 3 (arc de Bénévent) ; II, p. 287, 2 (plaque Campana, au musée du Louvre) : deux prétresses tenant des rittae accrochées à un candélabre, scène de consécration ;

III, p. 72, 3 (Naplcs) : Amours sacrifiant ; Gusman, Art décoratif de Rome, pi. cxvi, (forum deTrajan), cxx (relief d’Ostie). Notre fig. 7554 d’après KocLS, lig. 31 23.— USur ces deux fresques de Pompéi et du Palatin, les tablettes sont déposées au pied d’un arbre. — 15 Voir supra, p. 951, noie 10. — 1» Thucyd. IV, 133, 2 : Stat. Sitv.

IV, s, 1 ; Propert. IV, 9, 27. Roux-Barré, fferc. et Pompéi, III, pi. cxiiix, cl paysages pi. vu et xxix ; IV, pi. i,xxiv, i.xxv, cxi ; S. Reinach, Répert. reliefs, II, p. 261, 1 (plaque Campana, au musée du Louvre). ; — ’7 Roux-Barré, op. cit. 1, pi. xi.i : les vittae sont croisées sur le fût ; II, pi. i.xix ; fête isiaque ; les vittae sont nouées autour dos colonnes qui encadrent l’entrée du temple, et chacune d’elles sert en même temps à maintenir une longue palme. — 1» Fresque de la Farnésine ; .Jonumcnti, XII, pi. xx ; Lessing-Mau, pi. vin ; Rostowzew dans Roem. .Vittheil. 1911, figure à la p. 9. — 19 Roux-Barré, op. cit. I, pi. xivi corne dorée, suspendue à une vitta rouge : pi. i.viu, cymbale ; IV, pi. lui, masques dionysiaques ; cf. S. Reinach, Répert. reliefs, 111, p. 186 : i’t//rt reliant des cornes d’abondance et un caducée. — 20 Propert. III, 6, 30 ; Ovid. ffcroid. Ep. XI, 68. — 2î Notre fig. 7555 d’après Minervini,iï/oni(Hien/i antictii ined. iNaples, 1832, pi. xv ; la bandelette est unie à une guirlande de feuillage. — 22 Voir supra, ittae crinales ; cf. la coiffure des Vestales et la couronne nuptiale ; pour la Grèce, cf. Stepliani dans C. r. Comm. Saint-Pétersbourg, 1872, p. 192, et 1874, p. 140 ; Becker-Giill, Charikles, 111, p. 373. — 23 Seuec. Phaniss. 505-508 : .. non te duxit in tbala- mos parens comitata prîmes,... nec sua (correction de Léo, adoptée par Peiper- Richtcr : sacra) lactas faces vitta revinxit » ; cf. Schol. Euripid. Troad. 315 : vojiiiiov jip iati tr ; nr,-f’i SaSoujrtr» iv -îoIî ^a^ioij t3v lu^a-if..).. — 2» Plut. Quacst.

rom. 31 ; Isidor. Orig. IX, 7, 12 ; Donat. ad Terent. Hee. I, 2, 60 ; cf. Beckcr- Goll, Gallus, II, p. 41-45. — 25 Lucian. Dial. mereir. Il, 3 et 4 ; Hierocl. dans Slob. Serm. I.XVU, 24 ; sur l’analogie de ces rites du mariage en’Grèce et à Rome, cf. Kuiper, dans Rev. études grecques, 1912, p. 334. Bandelettes parmi les cadeaux de mariage, en Grèce : Collignon-Couvc, Cat. rases peints mus. nat. d’Athènes, n» 1930. — 2« Cf. l’onction de la porte, Isidor. toc. cit., et pour la torche nuptiale le choix du bois d’auhëpinc, « quac tristes pellerc posset a foribus noias », Ovid. Fast. VI, 129-130. — -’ Arisloph. Eccl. 1032 ; Schol. Aristoph. Lgsistr. 603.