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7313. — L’n giici’

grandes plumes sur les casques, de larges plaques sei-vanl de courtes cuirasses en métal sur la poitrine ((îg. 79i, 5373= fig. 7319)’. Les sujets dionysiaques y sont fréquents, comme dans toute l’Ilalie méridionale (lig.700) ; mais les sujets funéraires sont bien plus rares qu’en Apulie ; les pro- portions des person- nages souvent trapues et courtes, plus éloi- gnées du type lysippéen des Apuliens, où les lèles sont petites sur des corps vigoureux ; une ornementation moins lleurie et moins gra- cieuse , dans Tensemble, un art plus massif et moins élégant.

Une catégorie spé- ciale est formée par les vases signés d’Asstéas ou attribués à son ate- lier. Bien que plusieurs de ses œuvres aient été trouvées à [’aestum, en territoire lucanicn, nous ne voyons pas de raisons de le détacher du groupe campanien, avec lequel il a beaucoup plus d’accoinlancos qu’avec le groupe lucanien. C’est l’artiste le plus im- portant et le plus intéressant de l’Ilalie méridionale ; on peut le placer au milieu et .dans la seconde moitié

du ive siècle -. il traite des sujets Miyttiologi q u es (Cadmos et le Dragon, Plirixos et lleilé(lig.503 , Hercule et les ilespérides) ; il reproduit une scène de tragé- die I Hercule fu- rieu.<, fig. 2501) et une de comé- die (l’avare Cba- rinos, lig. 3858). Son style est conforme à celui desCampaniens, un peu lourd et massif ; il use de larges retouches lie-de-vin ; il met volontiers dans le champ des person- nages coupés en buste et regardant la scène. On peut lui attribuer d’autres peintures non signées, comme le cratère du Louvre (Cadmos et le dragonj ’, le cratère d’Oreste poursuivi par les Euménides *. Nous consi-

[I RayeUCollignon. fi ?. liO :S. Rcinacli-Millin, Peint, vas. I. pi. 1.1, If : cf les fresques funéraires de l’acstum {Monum. tnst. VIII, pi. xxi ; Jahrb. Inst. 1909, p. 09 sq). — 2 SurAssléas cf. Winnefeld, dans /donner Sii/dien. p. ItiC. sq : VVallers- liirch, 1. p. 4 :0, Uayel-CoIIrgnon, p. 316 (où il est considi’Tc ; à lorl comme laren- tin ; : Gabrici, dans Amonia, 1910, p. 9», pi. 3.-3 InghJrami, Vasi etr. III, pi. i39. — i S. Rcinach-Millin, Peint, vas. Il, pi. 68. —’Journal hell.stud. 1890, pi. 6 ; In^liirami, a*i filt. 1. pi. 3 ; cf. Hauser, A9.ns Griech. Vaaenmal. 111, p. 57.

’ campanien. Alcm6ne sur le lii

dérons comme un émule ou un élève l’auteur de deux œuvres de style analogue, Python (le Bûcher d’Alcmène (fig. 7320) ; Belléroplion sur Pégase et Sllié- noboia se jetant dans la mer °).

A la même catégorie campanienne, on peut rattacher toute une catégorie de vases, en particulier des cratères (fig. 7321), auxquels le cratère d’Asstéas à sujet de comé- dieest apparenté, mais qui relèvent d’une autre forme de lalittérature théâtrale, la farce des Phlyaques etl’hilaro- tragédie, développée au iv<’ siècle sur les scènes de l’Italie méridionale par lliiintlion de Tarente(ou de Syracuse)^ L’origine de ce genre de peinture bouflonne est cer- tainement atlique ■", mais il a pris en Italie une extension considérable, sous l’inlluence d’une tradition nationale qui a sans doute abouti à la comédie italienne et au Polichinelle moderne. Les farces de tréteaux, les grimaces et contorsions ridicules forment la trame ordinaire des sujets représentés (fig. 38G0, 0711). La parodie des dieux et des héros y joue un rôle impor- tant (fig. 563-2à5(i3’t, 6I) !IG) ". Ce- pendant on ne doit pas englober tous les va- ses à sujets comiques uniquement dans la fa- brique cam- panienne ; il y en a que l’on pe u t ""■ ’

croire fabriqués en Apulie et en Lucanie ; mais ce sont des exceptions.

La chronologie historique du groupe en placerait le développement entre le milieu du iv« siècle et la fin du ni«. Les centres de production principaux seraient Salicula, Abella et dîmes ’.]

[Fabrication liieaniennc. — 11 est possible que, chro- nologiquement et régionalement, ce groupe se lie aux Apuliens plus étroitement que les Campaniens ’", mais il se sépare des deux autres par son caractère très per- sonnel " : la couleur des vases plus jaune, la facture du dessin toute difi’érente, en traits droits et appuyés, les têtes fortes, l’aspect un pou archaïsant des personnages qui se rattachent à la tradition attique du v» siècle, la figuration du sol en petits cailloux, les ornements végé- taux en palmes échancrées sur les bords, les larges relouches blanches, les draperies suspendues dans le champ comme des frises de théâtre, certaines formes de vases infiuencées par des traditions indigènes et anciennes, avec de petits disques ou rouelles formant

Noire ng.7320 d’aprts Duruy, //isf.rf. Grecs, II, p. 71 1 ; noire lig. 73il = ibitl. p 303. - 6 Croiset, Litl. grecq. V, p. 172 sq. - ’< Winnefeld, op. l. p. 108 ; Kocrte, d :ins Jahrb. Inst. 1893. p. 69. — S RajclCoIIignon. p. 310 sq. ; Jahrb. Inst. 1880, p. 260 sq. ; 1893, p. 80 ; Itôm. Milt. 1900, p. 261 ; Gabriel, op. l. — 9 U’apris Mac- chioro, dans Itiim. Milt. 1912, p. 31 et 188. - 1» Ibiil. p. 23. — U Haumeister, nenkmaler, p. 2007 (von Roliden) ; Wallcrs-Bircli. f/isl.anc. polt. I,p. 481. [lans Raycl-CoUignon, p. 311, la série lucanienne est confondue avec la campanienne.]