Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VUL

— 986

VUL

est connu de la diffusion du culte d’Hépliaistos et des rites de ce culte.

A. Diffusion du culte d’HépIxiistos. — Le culte n’est guère attesté en Grèce propre, puis dans les îles qui en dépendent, que pour les localités suivantes :

1) Athènes. — Le temple d’Héphaistos était dans la ville inférieure, près du Céramique ’. Un prêtre d’Héphaistos est connu par diverses inscriptions ^. Il est fait mention du trésor du temple ^ Le dieu est nommé lui-même par quelques dédicaces’. Il partageait son naos avec Alhéna, dont le nom figure en même temps dansdiverses inscriptions d’olTrandesdu v»siècle ^ ; c’est au iv« siècle que la déesse, antérieurement associée à son parèdre, prend le nom d’Athéna Héphaistia^. Une inscription qui date de 421-420 est relative à l’organisation d’une fête en l’honneur des divinités associées ’.A peu près du même temps (421/420à417 ’41(j) datent les comptes où l’on s’occupe des dimensions du groupe des statues cultuelles, groupe dû sans doute au ciseau d’Alcamène ’. Tous ces textes prouvent que l’Héphaisteion devait être déjà construit à la date de 417. On discute encore sur son emplacement. Une hypo- thèse l’identifie avec le temple, bien conservé, qui se voit encore, au nord-ouest de l’Aréopage, et qui est désigné, pour des raisons peu valables, comme un Théseion ’. Sur les frontons détruits, Sauer a supposé, à l’est, une naissance d’Érichthonios ; à l’ouest, le séjour d’Hépiiaistos dans la mer. Le dieu, porteur du marteau, devrait être reconnu sur la frise est, sans qu’il y ait là certitude’". L’emplacement du temple mériterait d’être sondé. Reisch a supposé l’existence d’un temple anté- rieur au prétendu Théseion actuel, et qui aurait été dédié à Héphaistos seul ". Un passage d’.pollodore indique d’autre part, à l’entrée de l’Académie, l’exis- tence d’une base archaïque, avec les effigies de Pro- méthée et d’Héphaistos en relief, et un autel sculpté, commun à tous les deux’-. Héphaistos était représenté comme plus jeune, moins solennel que Prométhée, qui seul portait le sceptre. Un temple d’Héphaistos existait enlin, probablement dans un dème de la tribu Akamanlis, dit des ’Hï.oii<7Tiâ5oi’^ Si l’hypothèse de l’identification du temple principal d’Héphaistos aveclepseudo-Théseion est fondée, il faudra considérer l’Héphaistos d’Athènes comme un dieu du commerce, installé au voisinage de r.gora. Il n’avait pas, semble-t-il, de rapport, à l’origine, avec l’Acropole. Pausanias" nomme, il est vrai, dans l’Èrechtheion, trois autels, dont l’un consacré à Héphais-

1 Pausanias, 1, 14, 6 ; llarpocrat. s. v. KoXwvtTa ; ; Andocid. I, 40 ; Isocrat. XVII, ir, ; Dcroosth. X,> :XI1I, 18 ; August. De civil. Dei, XVIU. 12. — 2 Jnscr. gr. Il, Ii03 ; III. 288, lîSO e. — 3 Jnser. çr. I, 197, il3. — * Dédicace du conseil : làid. Il, 114 ; ifud. (restitution) 11, 1157 ; dédicace trouvée dans l’As- kli>pieion( ?) : III, 4019. —5 ibid. II, iv, p. «4 (35 b). — 6 Ibid. Il, 114 b ; peul- élre II, 1059 d. — 7 IV, p. 04 ; 35 b, et I, 46 ; cf. Willielm, An :, d. phil. hislor. Klasse d. Wiener Akad. XXXIV (1897), p. ISO ; Oesterr. Jaliresh. Ilei- bUtt, I (1S98), p. 43. — » Jnscr. gr. I, 318-9. Cf. Reisch, Eranos Vindob. il- Octterr. Jahresh. I (1898), p. 55 sq. ; 0. Sauer, Das sogen. Théseion, 245 sq Sur la statue d’Héphaistos boiteux par Alcamène, cf. Cic. De nat. deor, I, 83 ; Valor. Jlaiini. VIII, 11 ; Furtwaenglcr, Meisterwerke, p. 120 ; Monum. inédit. Vil, pi. 81. Essais de reconstruction du groupe, par Reisch, Oesterr. Jah- rrsh. I, 6* sc|. ; 7» ; Sauer, /. l. 231 sq. ; Gardncr, Journ. hell. tt. 1899, p. C sq. — 9 Lhypothèsc vient de l’ervanoglou [Philolog, XXVII, p. 660) ; cf. M. J. Uarrison, ilijthol. and monum. of ancien ! Mhens, IS90, 1I4-IU9 ; Sauer, /. I. ; Iiiagendorlf, Gôtiing. gel. Anzeig. 1899, p. 9S5 sq. — 10 0. Sauer, /. (. p. 6^-72, 77-80, 124 sq. L’hypothèse est acceptée par Pclerson, Athen^ p. 225 sq. ; f’.irnell. Cuits of the greek states, V, 378 ; mais Cfuhl, De pompis sacris, 02, «l Weil. Berl. phil. Wochenschr. 1909, 1443, réserîenl kur avis. — Il i. /. 85 ; cf. aussi Sauer, /. (. 237. — 12 Schol. Sopliocl. Ocd. Col. V, "lO ; Wilamowitz, /. /. p. 229. — 13 .<lrph. livi. s. v. Sur la dalo de la formalinn du dème des

tos ; mais les deux autres étaient ceux de Poséidon et du héros Boutés. Or, les Étéoboutadai, chargés du culte de Poséidon, auraient eu, d’après Plutarque, parmi leurs ancêtres, non seulement Boutes, mais Érechlliée et Héphaistos ’° ; de là l’union des trois autels, qui n’auraient ainsi rien à voir avec les cultes attiques pri- mitifs de r.Vcropole. Le temple d’Héphaistos et .Vthéna, qu’on a voulu restituer là même, au coté sud, est problé- matique ’^ Au Parthénon, on ne sait si Héphaistos figu- rait sur la base de la statue de culte, dans la scène de la naissance de Pandore ". On le reconnaît sur la frise est, tournant la tête vers .théna. Mais, sur le fronton du même côté, il n’est pas sur que ce soit lui qu’il faille identifier dans la scène de la naissance d’Athéna ; il se pourrait que, selon la tradition locale, il eût été rem- placé par Prométhée ".

2) Dans le Péloponnèse, les traces du culte d’Héphais- tos sont dispersées et peu importantes. . Épidaure ", patrie de Périphétès, héros à la massue, fils d’Héphaistos et représenté comme son père, par Apollodore, avec des pieds infirmes (TrôSaç àfjôîvEîç) -", la restitution du recueil des Inscr. gi-aec. IV, 932, 34, qui créerait des Héphaisteia, est toutà faitincertaine -’. Ledieuestrepré- senté sur les monnaies de Corinthe avec des tenailles-. On voit sur les monnaies de Méthana sa tète coitTée du pilos^’ ; au moins n’est-on pas surpris de cette appari- tion du culte dans une presqu’île dont la composition géologique est volcanique-’*. Moins intéressants sont les indices relevés à Mélhone, où Héphaistos est représenté sur les monnaies, courant avec une torche à la main : : celte figuration rend assez probable l’existence d’une lampadédromie en son honneur parmi les fêtes locales ■-».

A Olympie, un autel d’Héphaistos est mentionné par Pausanias". Un fils d’Héphaistos, Ardalos, passait pour avoir fondé, à Trézène, un sanctuaire et un autel consa- crés aux Moïiaai ’ApBaÀioe ; et à Hypnos -

3) Les traces ne sont pas plus nombreuses, relative- ment, en Thessalie, en Béotie-*, et dans les îles qui. dépendent géographiquement de la côte grecque-’. Le culte d’Héphaistos manque aussi, presque complète- ment, en Crète, malgré le Vt^/jx^/i ; local, qu’on a voulu comparer avec le Vulcauus latin (voir ci-dessous, section II). Ce TEX/âvô ;, qui n’est pas autrement connu, semble avoir été un dieu de la végétation ; aucune trace directe d’Héphaistos n’est à retrouver dans l’ile ’". Le passage de Pausanias, d’après lequel Hhadamanthys

’H=ai»Tiiî.., cf. Preller-lîobcrt, 180, 1 ; Wilamowili, 229. — H 1, 26, 5.

— 1= Plularch. De vit. .V orat. 843 E. — «s Pclersen, Athen, 167, d’après Pau- sanias, I, 24, 3. — 17 Pausanias. 1. 24, 7 ; Plin. iat. Iiist. XXXVl, 19. Pour la participation possible d’Héphaistos à ce mythe, cf. Hesiod. Theogon. 561 sq. ; Opéra, 60 sq. — ’» Euripid. Ion, 455 ; cf. Michaelis, Parthen. 171, 175, pi. 6 ; Wilamowitz, p. 240. Pour les noms théophores composés avec Héphaistos, cf. Malten, p. 313. — ’9 Inscr. gr. IV, 1269 ; Wcickcr, Dhein. Mus. 1S59, p. 519 ; Wilamowitz, L t. 230, 27 ; Blinlenbcrg, Athen. ilitl. XXIV (IS99), p. 319 sq.

— 20 Ovid. Metam. VU, 436 ; Apollodor. III, 217 ; Pausanias, II, 1, 4 ; Hygin. Fab. 158. — 21 .Nilsson. Griech. Festc, 427 {Ins. gr. IV, 932, 34) ; sur le nom •.^saîo^.u del’inscr. iiirf. IV, 1269, cf. Welcker, Rhein. Mus. 1859, p. 519 : Wila- mowitz, 230, 27. — 2 ! Imhoof-Gardner, Numism. comment, on Pausan. pi. (., u» 136 ; Head, Hist. num.-, 405. — 23 Cat. of greek coins, Pelopon. 1631 sq. ; Head, Hist. num.2, 442. — 2* DelTner, Athen. Mitt. XXXIV (1909), p. 242 sq.

— 25 Imhoof-Cnrdncr, op. I. pi. p, n* 9 ; Head, Hist. 7ium.’2, 433. — ’26 Pausa- nias, V, 14, 6 ; pour la mention douteuse de Dymé {Bull. eorr. hell. II (1878), p. 4-V), cf. Malien, p. 314. — 27 pausanias. Il, 31, 3. Sur l’origine de ce nom d’Ardalos, son rapport avec ipSa’^oùv (tacher d< suie) cl avec la fonction d’Hé- piiaistos, cf. .Malien, p. 31 V. — 28 Malien, /. c. — " Noms Ihéophores à Égine et en Eubéc. cf. Sittis, De nom. theopli. et Malien, p. 31.) — S» Ci-dessus p. 976,. note 7 : cf. Iiin.lor, V, r.r,, i sq, ; 74. 2.