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à Lesbos’. A Éphèse, une inscriplion inonlionne pour Tôpoque d’Hadrien des mystères en l’iionneur de Dionysos, Zeus Panhellénios, Héphaistos -. Le carac- tère de ces mystères est surtout baciiique et témoi- gnerait d’une pénétration, sur la côte, des idées principalement élaborées à Naxos et à Samos. Nous ne savons rien sur les cérémonies plus particulières de l’entretien du feu ; un xi-poç (sanglier) lspooou>.oc to3 9eoû ’HoïicTO’j est mentionné par une inscription funé- raire de Lycie^.

Pour Lemnos, autre centre primordial du culte, les renseignements ne sont guère plus abondants. Il con- vient toutefois de ne point passer sous silence le rôle d’Héphaistos comme dieu guérisseur *. On a pensé qu’au Mosychlos existait un culte géminé d’Héphaistos et de la Terre-mère, avec un emploi rituel de la terre lemnienne : mais l’hypothèse reste douteuse. Sur l’entretien même du TiivxpaTà ; tréXa ; et les rites du feu, nous ne trouvons que peu d’indications dans les textes. Il n’est pas sur que la monnaie d’Héphaestia, qui montre au revers une torche, doive faire penser à des courses de flambeaux’. Qu’un feu fût entretenu en permanence dans l’ile, c’est ce que montre du moins le passage de VAgnmi’mnoti d’Eschyle, qui compte comme premier signal, à partir de l’Ida, le feu de r"l-^ ;u.aTov ÀÉTia ;, à Lem- nos^ Le texte le plus important à retenir ici est un passage de Philostrate, auteur lemnien précisément *, qui parle d’une piiritîi’ation annuelle de Lemnos, déter- minée par le prétendu crime mythique des femmes lemniennes. Tout feu était éteint pendant neuf jours ; ■ un navire sacré apportait alors le feu de Délos, atten- dant pour accoster, au milieu de prières aux dieux yOovioç et ÏTiopoTiToi, la fin du délai d’expiation. « Lorsque le navire a abordé, dit Philoslrate, et qu’on a distribué le feu non pas seulement pour l’usage de la vie, mais pour les foyers des métiers, on dit [à Lemnos] qu’une nouvelle vie recommence’. » Cette cérémonie du feu rallumé, l’idée d’une sorte de communion par le moyen du feu qui était partagea partir du foyer naturel et divin, est ce que nous connaissons encore de plus précis, de plus originel, sur les rites en l’honneur d’Héphaistos. La crovance au renouvellement de la vie par le feu héphais-

  • Si du moins les inscriptions trouvées en Asie-Mineure, arec le nom du mois

•H=«i»^>o ;, viennent sûrement de Lesbos ; Corp. inscr. gr. IV, 6850 A = Poltier, BuU.corr. A«H. IV(ISSO), 4W. 11 est possible aussi qu’une fêle d’il, ait esislé chez IcsMasnèlcsdeTlicssalic.où il eiislait un mois ’M=a.5- :.»v, ynscr. ffr. IX, i.llISCÎ).

— i Inscr. Brit. mus. III, n» 600. — a.Malten, p. 363, 31s. — * Farnell, The cullt cf Ihe greek States, V, p. 374 sq. ; Fredrich, AtUen. Mitt. XXXI (1906), p. 7Î sq. 1^ lerrelcmnienne passait pour curalive à cause de la chute d’H., qji était supposé «trc tombé du ciel sur le gisement ; Philoct. iïcroic. p. 703 ; Philoctète est dit ■atriai aj^ ;™ Cuo Ti ;; piVoj -.f,i Ajuivi’cj, i ; V XJjtTai «ucl» S’HçaKr :» ?.

— !■ Fredrich,/. I.p. 71 : Dioscorid. De mal. med. V, 113 : xç :>^» Si tivi ; (de la terre Iemniennc)i«< ;;Ti/ !tai. Voir p. 9S7, note SS. — «Malien, /. I. p. 363. —7 Aesch ;l, Aiiamemn. iH. — * fJtroic’M, p. 207 Kavser. — ’ Cf. les cérémonies parallèles rappelées par Crimm. Drutsch. ilythol. f. 3*1-3*7, et par Fredrich, Aihen. Mitt. XXXI il !>06),p. 75, d’après Fraier, Golden ltough,y, IH : 11, 3iS sq. : 469 sq. Fre- drich pense que le feu du Mo>ychlos fut de bonne heure éteint, et que les Athéniens ■nslituéreot alors la cérémonie r|iii apportait le feu de Hélos, îconsidérè comme fover commun des Cyclades. — Ht Fredrich,/. /. p. 76. Promélhéc passait pour avoir ravi le feu à l’atelier d’H. ; cf. ci-dessus, p. 9>«. — " Cf. pour tlélhonc, ci-dessus, p. 986 cl note i5 ; pour l’inscription inscr, gr. IV, 932, 1. 34, et lesdoules qu’elle inspire ("A =« ;ir :.«), cf. Nilsson, Oriech. Fesie, p. 4i8 sq. — < ! Ariitot, HoTiit. ’Air, V. éd. lilass. SI, 7 ;cr. WilamowiU, Aris/. unrf Athen, 1, 3S0, 89 ; Farnell, Tlie cuits of the greek ttatei, V, p. 374 sq. — 13 Keil, Bermet, XXX, 473 sq. ; Slengcl, Kuittisaltcrt. -, i’. — ’* Inscr. gr. 11. I, f.V sq. 1. 23 : -si.v SI ’/'au««*«  routv ^>i sKrtitiifi’Si ■»« ! -«U ’H»]«i»Ti’«t(. Sur l’inlcrprélalion de cette inscrip- lion, cf. Malien, op. /. p. 36i. D’après Scliflll. Silzungslicrichtc d. Aknd. Mùnch. )»■» :, 1. 14 : Wilamowiii, Arist. und Athen, I. SiS. S7 ; v. l’rolt, Alhen. JUitt. XXIII (I-Sm, p. 167 sq., la course des nainbeau» aurait eu lieu à la fétc peutétè- rir|uc comme à la fêle annuelle des lléphaistia. KirchholT, suivi par v. Prolt, /. /. ;

tien apparente d’ailleurs un tel usage aux sacrifices de printemps méditerranéens, dont l’importance a été sou- vent signalée’".

Dans la Grèce continentale, ce que nous savons n’inté- resse guère qu’Athènes. En certains centres, comme à Méthone, et d’une façon plus douteuse à Épidaure, on peut présumer l’existence de lampadédromies en l’hon- neur d’Héphaistos". A .lhènes [iiépiiaisteia, p. 75], on sait, d’après l"A9T|VOLÎMv7roÀiT£ad".ristote-, qu’en 320-328, au moins, il existait des Héphaisteiapenlétériques’^ Que ces fêtes soient même plus anciennes, c’est ce qui résulte d’un passage d’une inscription datée de 421-420, et qui mentionne une lampadédromie aux Héphaisteia pentété- riques ". Outre l’existence de cette lampadédromie’^, nousconnaissonsparrinscription de 421-420 l’institution de jeux musicaux ". La commission était tirée au sort dans la ^o-A-q et rémunérée pour son activité ’" ; à sa tête était un gymnasiarque ’* ; ladale de la fête n’est pas con- nue". Les Proméllieia étaient célébrées semblablement^". Sur la lampadédromie d’Héphaistos, nous avons quelques renseignements "’. Pausanias mentionne comme point de départ l’autel de Promélhée. à l’Académie -- ; la course se faisait ensuite à travers le Céramique, jusqu’au temple dllépliaistos delà ville basse -’ : elle symbolisait sans doute la joie du retour du feu, se reliant ainsi, comme les courses de flatnbeaux ailleurs connues, à la cérémonie mentionnée pour Lemnos par Philostrate ^’. Héphaistos avait part aussi aux Apaturies, célébrées dans le mois de Pyanepsion, aune date imprécise : ce jour-là une procession d’hommes en vêtements de fête venaient allumer des torches sur l’autel d’Héphaistos ; ils sacri- fiaient et remerciaient le dieu pour le don du feu ’". Au dernier jour de Pyanepsion, étaient célébrées les Chal- kela’*" [cualkeia, p. 1098J.

C. Épilhètes rituelles et figurations sacrées. — Selon un classement bien établi par Malten, les épilhètes ordi- nairement données à Héphaistos se répartissent en trois séries principales, selon qu’il est envisagé comme dieu du feu, comme dieu infirme, ou comme dieu forge- ron-’. .V) dieu du feu : alôaÀôtt ;, aïôojv, Ttuptitvoo ;, ■îrupi- 7y,ç-’, TTUsoeiç, Ttupcososoç, <r£À.a5»oso ;. B) HéphaislOS infirme : à.usiiyuîîet ;, 3 ?3t3u<ri’£X-/|ç, eiXi7tôor|ç, xuXXoito3t(«)v,

O.’Sauer, Theseion. i>3*--264 : A. Mommsen Die Feste d. Stadl Athen, 43, 3H, pensent que la nvTT.-iBΠ; désigne les Panathénées, où il existait une course de flambcaui (Polemou ap. Harpocrat., s. v. /.«ii^â ;), ce qui n’est pas certain : la question reste non résolue, à cause de l’incerlitude sur les deux autres passages, 1. 13 et 24 (cf. les interprétations différentes de KirchholT et Wilafflowitt).

— li Autres témoignages. Poleni. l. /. ; HeroJot. Vlll, 98 ; Schol. AMstoph. Sanae, 131 ; 1087 : Patm. Schol. ad Demosth. LVIl, 43 ; Themist. n» 19, p. 230 H. ; ’Epr.ii. ifx- ’** P- "" ■ ^""’■- !>’■• ’"' ’"• — " "cnoph. /tespuàt. Athen. 34 ; /nîcr. gr. U, .•i53. — Cf. ibid. XII, I, p. 64, 1. 10 sq., note 300 ; sur l’expression «foiotat -roui ?» ;;, aux Héphaislia. et. ibid. Il 2,336 ; Slengel, Opfer- gebr. d. Griech. 1910, n» XIV. — l» Andocid. J, 132 ; Patm. Schol. ad Demosth. /. /. (LVII, 43) ;7nscr. gr. Il, 1346. — 19 [n».ve4]i ;.oj -[fi-crt çei,.v^o ;, d’après Wilhclcn. rcstii. de la 1. 7 ; cf. Rcisch, Oeslerr. Jahresh. I, IS98, 60. — ’, !» Course des llamlieaux. Polem. /. /. ; Patm. Schol. ad Demosth. LVII, 43 ; concours musical, Xcnoph. Bespubl. Alhen. 1. 1. : Jnser. gr., II, 553 ; un gymnasiarque présidentde la commission de fêle, ibid. II, 1, 64 sq. 1. 28. — S’ Wecklein, Herm. VII, 413 sq. ; A. KOrIc, Arch. Jahrb. VU (18û2), p. 149 sq. ; Farnell, Vults. V. 378.

— Si pausan. I, 30, i : l’anlcl de Promélhée de l’Académie est commuiiéraenl identifié avec la base Proraéthce-Héphaislos do l’Académie ; cf. Uûmmler, /. /. l. Il, p. 1967, avec liibliogr. — 23 Sur le Iracé de la pisie k travers le (Céramique, Schol. Aristoph. ftanae, 131 ; Kôrte, /. /. p. 152. — 2» Prellor-Kobcit, ISl ; Woclilein, Uerm. Vil, 440, et Farnell, V, 385, voient là des rites purilicaloires.

— Ulstros « ;). Harpocrat, s. l’.lafi-is ; A/ym«, Aomer. 20 ; Stcngol, Kultusaltert.- 205,5 ; A. Mounnscu, 339 sq. (la conjecture tiovïE ;, au lieu de tùovTi ;, hypothèse qui ferait penser à une lampadédromie, esl à écarter, à cause des indications certai- oes sur le vélemeul de fétc). — •-« SchocITer, 111, p. 2067 sq. ; Slengcl, Xullusal- iert. S, 203. — 2" liéfércnces dans Bruchinann, Epithetn dcorum, p. 155 sq. oii lu catalogue d’épilhètesest aussi plus complet. — 2» Studemuud, A««rf. I, 26» ;.