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clés et planté par lui dans le pays’. Aussi fallait-il au dieu d’Olynipie, pour la fournilure du bois, un servi- teur spécial, investi d’une fonction distincte et régulière, occupant une place dans la hiérarchie sacrée.

Le xijleus devait probablement exploiter quel- ijue bois de peupliers blancs aux environs du temple-. Il remettait aux prêtres le combustible nécessaire à chaque sacrifice et en demandait le prix, fixé par un tarif (TcTOLyaÉvov ÀT,[ji !*ï), à tous ceux, villes ou particu- liers, qui offraient la victime. 11 assurait ainsi au trésor du temple un revenu qui devait être assez considérable. Mais ce n’était pas un simple marchand de bois ; il comptait dans le personnel sacerdotal. Pausanias nous le représente assistant au sacrifice annuel en l’honneur de Pélops"* et le fait assister aux sacrifices mensuels en compagnie d’un Ihéècole, de devins et de spondophores, d’un exégète et d’un aulète’ ^voir te.mplim, p. 98, B]. Il est permis de supposer que d’autres sacrifices encore réclamaient sa présence. Kxerçait-il une fonction litur- gique ? Est-ce lui qui allumait le bois sur l’autel et y alimentait la tlamme ? Faut-il se l’imaginer pareil au sacrificateur qui, dans une peinture de Pompéi. active la llammeavec un éventail".* Avait-il soin d’entretenir jour et nuit le feu au Prytanée" ? Bien que Beulé admette toutes ces hypothèses sans la moindre hésitation il convient d’observer qu’elles ne sont confirmées par aucun texte.

Les listes officielles de fonctionnaires religieux, four- nies par les inscriptions d’Olynipie, portent le nom du xt/leus dans la seconde moitié du i*’ siècle avant J.-C ", puis seulement au m" siècle ■. Mais Pausanias est là pour certifier que sa charge n’a pas été supprimée dans l’intervalle, et sa présence aux solennités du Pélopeion en atteste la haute antiquité.

Si les documents olympiques omettent si longtemps de mentionner le xijleiis, c’est que sa fonction n’est pas d’un rang élevé. Il compte parmi- les clz-srai de Zeus’, les serviteurs du temple, les hiérodules. Il vient en fin de liste dans les inscriptions : on ne trouve régulière- ment après lui que le cuisinier.au i*’ siècle, etle greffier, au m’. Aussi faut-il voir un témoignage de mésestime, pluli’il qu’un honneur, dans le privilège dont il jouissait un jour dans l’année : quand les magistrats éléens oiVraient un bélier noir au héros Pélops. aucun ministre du culte, pas même le devin, ne pouvait manger de cette chair maudite, sous peine de se voir interdire l’entrée du temple de Zeus : seul, le xi//eus recevait le cou de la victime’.

Cette fonction subalterne pouvait être exercée par le même personnage durant plusieurs olympiades’^ : peut- être était-elle viagère". Elle restait généralement dans la même famille ’-. Gistave Gi.ot/..

XYSTAUCIIÉS XYSTOS ir.

XYSTIS iïugt ;;). — On discute depuis longtemps sur le sens exact de ce mot, tantôt expliqué comme une

1 Id. V, 14, î. Cf. //. XUl, 389 ; XVI, +8i ; Scrv. in Virg. /lue. VU, 61. D après ccrUins auteurs (Cari BSUichcr, i’eOer rfeii BaumkuUut der Grieehen ttnd Hômer, p. 443 : HiUig-Blumner, Pautanine Graeciae deacriptio, t. II, p. 357J, le peuplier blanc nelait employé à Olympic que pour le sacrifice annuel du Pélopeion. (.’est peut-être ce sacrifice qui explique le rite ; mais l’ansanias dit positiTemcnl que la règle était générale (V, I», 2 ; cf. V. )3, 3. où -.i î ;-à« tuo.’o ; ciÂi s’oppOse à n«Tfo T i ; î 6 j a 1 « ;). —S Cf. BSUiclier, Op. cil. p. 308. — 3 Paus V, 13, 5.-4 Id. V, )5, 10. — 6 Bcul*. Études iiir le Pi’loponnéie, p. 305. — 6 Diltenberger-Pnrgold. Inschr, ion Olympia, n’ r.i, I. 13 (entre les olympiades isr, cl 1R9 — 36.24 avant J.-C.^ ; n- 64, 1. 31

longue tunique de femme, tantôt comme un manteau de cérémonie porté par des acteurs de tragédies ou par des rois ’. Comme beaucoup d’autres termes relatifs au cos- tume, la signification en reste vague et multiple chez les lexicographes-. Pour en prendre un exemple chez Pollux, notons que cet auteur en fait tour à tour une couver- ture, un costume de tragédien, un vêtement commun aux femmes et aux hommes, un habillement de femme, et même un synonyme de strigile^. Cependant, en r ;tpprochant certains texli's pU> ixpli

cites des monuments figurés que nous possédons, on aboutit peu t-è Ire à une définition plus précise.. insi.rist 0- phanereprésenleramateur des coursesdechevaox. Méga- clès, monté sur son char et vêtu de la xi/Ktis ’ ;-jcti’5"=/(ov^ ’ ; pour un des commentateurs anciens c’est la iropcpupîi ;, le manteau de pourpre que revêt l’athlète pour célébrer son triomphe à travers la ville, à la façon d’un roi, tandis qu’un autre y voit une allusion à un himation de couleur jaune (to xpoxwTov laocttovi, que portaient encore de son temps les conducteurs de chars dans leur tournée triom- phale, comme des rois de tragédie ; pour un troisième exégète, c’est une sorte de manteau rouge (sTôoç tixaTto-j îrosaupo-j), et pour un quatrième une cuirasse qui protège les hommes (o-uj^iviov’ '. La diversité contradictoire de ces explications prouve seulement que les grammairiens de basse époque avaient eux-mêmes perdu de vue ce qu’Aristophane avait désigné clairement d’un mot fami- lier à ses contemporains. Or les monuments de l’époque grecque classique nous montrent, en effet, les conduc- teurs de chars revêtus d’un costume spécial ; ce n’est pas un himation (manteau’, mais une grande tunique, parfois pourvue démanches longues, qui descendait jusqu’aux pieds, faite d’une étofTe souple qui enserre le corps dans une gaine étroite et retombe en plis droits, parallèles, d’une rare beauté, semblables aux cannelures dune co- lonne. L’aspect en es ! plutùt féminin et cette grande lévite,

(olympiade 18a = ii-ii avant J.-C). — • Ibid. W 121, 1. Î7 (olympiade 25" =5*5- 249) ; n’ 122, 1. 23 lolynipiadr 2i’.l = Î65-269) ; n» 124, I. 9 (vers l’olympiade 250 = 22I-SÎ5). — 8 Paus. V, 13. 3. — » Id. ibid.. -’. — "> Uillenhcrper-Purgold. n" 121, Mî,ll.cc. — " llypolhùsc de Beulé, Op. cil. p. 314. — 1’. ! Dillenlierger-Purguld, II. ce. I/Enllijmos du n» 64 est le fils ou le frère cadet du Sôtiôn nommé au n» 62, XYSTIS. — 1 Voir Bccker-CiôU, rharikies, III, p. 2 :iS : cl. BBtligcr. Kleme .tchriften, I, p. 2T3 ; Bich, Diel. des antiq., article Palla ; Paris cl Boqiirs, Ltjique des nnliq. grecques, s. v. — ! Voir l’article histbio, p, 2IS. note 16.

— 3 Polloi. ^<no»l. IV, 18, 116 ; VI, I, 10 : Vil, 13,49 ; 22,06 ; X. s. U ; 16. 62.

— 4 Arislopli. .Vui. 70. — !> Scliol. Arist. ad. h. toc.