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évidemment pour cei-lains particuliers. En Occident, les tolérances de l’usage furent encore plus précoces ; aussi le :20’ canon du ]«’ synode d’Orléans (511) interdit aux moines de se servir de t :angae dans le monastère’.

Il est très difGcile de se représenter les tzangues d’après les monuments. Les médailles ne donnent que des bustes ou des effigies minuscules ; dans la mosaïque de Saint-Vital, Juslinien, qui est dans ses appartements, apparaît chaussé, non point de la canca comme on l’a dit, mais du c^mpacis itig. 1()62|. Le Basile II qu’on voit dans une miniature de psautier, à la bibliothèque de Venise, - pourrait, en revanciie, être signalé ; car cette bottine n’a sans doute pas beaucoup changé au cours des temps. De même, comme il a été proposé, le prototype se retrouvait peut-être dans les chaussures des Scythes, étroitement apparentés aux races du Caucase : sur le vase de Koul-Oba-’. h l’Ermitage, leurs bottes sont dissimulées à demi par les anaxyrides flottantes, compa- rables à ces braies qui étaient également interdites à la population de la capitale. ir.Ton Chapot.

ZK.MA ou ZV.^I.V. — Mot latin désignant peut-être un vase de cuisine, chaudron ou tout autre récipient pour faire bouillir de l’eau ou des aliments, si la racine est à rapproclier du grec Çéoj et ÇâfAa. Mais la forme même du mot est douteuse et d’autres l’assimilent à ’lofio ?, jus, sauce, ou à Ç’Jjay,, farine fermentée, levain’. Les rares textes qui le mentionnent n’en précisent pas suffi- samment la signification-. E. P.

ZE.MIA (/.Y,u.{a). — I. AoniH. L’amende, appelée primi- tivement et encore assez tard Oior,, ôwï/- ’, a été désignée surtout par le mot ÇY|U.’.a -, qui eut également le sens de composition, dommages-intérêts, puis de peine en général ’. On a employé aussi avec les mêmes acceptions les composés liti^iuLtov*, £7ri !;ïiji.îwu.a ^ ; en Crète titùç ^, ira , ^’JTiov * ; et les termes génériques t !’[jlT|’, eù’ôuv». ’", ivixiosov ". y.aTaoïV.T, ’- ; au singulier et au pluriel

1 Hifcle, aisJ. dts conci(es, éd. H. Lecicrcq, l’aris 11, 2 (19081, p. I01.-i. — 2 0. .M. Ilallon, Byzantine art and arcliaeology, Oiford, 1911, p. 485, Cg. 290. — 3 S. Keiiiach, Jiépcrt. de reliefs^ III, p. 498, 1-2. Cf. le roi sassanide sur le disque d’ar- gent de Perrn : ibid. p. 520, 3. — Bibliographie. Ch. de Linas, Anciens vêtements sacerdotaux, série ^^ Paris, 18G3, p. 55 sq. ; H. Lectei’cq, Dictionn. d’archëol. cliriH. au mot chausslue (1913), Paris, col. 124i-43.

ZEMA ou ZV... — I Saumaise, daus sou édiliou des Scriptores hist. Augtis- fae, 10-0, p. 411 (ad Vopisc. Auref. 49), a défendu la lecture cerna, avec le sens tVolla <• in ijtia coquuntur et clixantur cames », mais en rappelant (jue d’après un passade d’Isidore de Séville, Etymolog. XX, 2. 32, zema peut cire pris dans le sens de jus. Iliimelberg (cf. Saumaise, l. c.) avait adopté le sens de zyma, fer- ment. .Marlin Lister, dans son folit. d’Apicius, De opsnn. et candim. (1709), VIII, 1, se range à l’avis de Saumaise. Scliiicli dans son ùdiL d’.picius, De re coquinaria, ls7t, p. 160. eipose les opinions eu présence. — ’- Apic. op. l. VIII, 1 (340 Scliiich) : mitlitiir in /emam, cliiadir in aqna marina ; ibid. ti (364 Scliucli) : itullienti zemae cum niodico salis sulunitlitur. I,c leite de Trcbell. Pollio ap. Script, hist. Auy. Claud. 14, 4, paraît résoudre la question en faveur du sens de vase (caucos et scypiios et zemas pondo uudecinil ; mais là encore le tc.te n’est pas bien établi et l’édition Peter (1865. p. 133) doiiiii- ; item in cauco et scyl’o et zuma pondo unde- cim.

ieE.UIA. — I Hom. / ;. XIII, 669 ; Oïl. II, (92 ; Arcliiloch. fr. 109, Bergk ; Slob. 46, 44(L)eraocril.) ; /n.«r. ji’. Xll,7,2i0 ; Uittenberger, A’j/ii. inscr. 438, 1. 190 (Oo.’ajiî)- D’oii les verbes «uîv, Ou.à. (Dittcnbergcr, l. c. 438, 1. 185 ; Inscr.yr. IX, I, 133 ; t ;ii. Michel, Hecueil d’inscr., «10, 7 ; Inschr. ron Olymp. 3, 7 ; et l’cpitlictc !if.««iioî du sénat de ( !^liios [Abhandl. d. k. preuss. A/cad. d. Wiesensch. 19u9, phit. hist. Cl, II, p. 64, n" 25). — 2 Du sanscrit 7’(i»i, tenir, lier, d’après Curliiis, Grundzûge der. gr. Elym. p. 625. En dorien Uv-i’.. — 3 Plut. Soi. 23, 2 ; Polluï, VIII, 22 ; Thuc. II, 22 ; 111,44 ; Isocr. VIII. 50 ; Demoslb. XX, 135 ; Lys. XXXI, 26 : Dittcnber- gcr, t. c. 923, 19. — 4 Michel, /. c. 5S5, 36, 44 (Tégée). — S Inscr. gr. XIV, 643 (lUraclée) ; II. 545 (loi amphictyonique). Ap. Joseph. Ant. jud. XIV, 10, 23 : îr, !» ;,.]»». — 6 Gr. Dial.-litsclir. 4976, 4978, 3128, 5087 ; Iscriz. cretesi. p. 172, n» 180, I. 6. D’où ivî.Ti, (llesych.). — ^ Gr. Dial.-lnschr. 4982 : loi de Gortync, 10, 30. D’où ÙTa|&É-"’ ; frappé d’amende, aruTo ; qui ne craint pas l’amende (loi de liorlync, 1.55 : Imcr.jurid. jr. XIX, ii, 1. 13). — » Bull. coït. Iicll. 1910, p. 331- 33J. — SDiltonbcrger, *•. jr. inscr. 218, 94. AussiT ;|A.»(A(/i. ^Ui((A. 1900, p. lo9, n’ 108). — 10 Dittcubcrger, Sytl. 17, 71 ; 33, 39 ; .570|nuva à Chios) : Michel, /. c.

ÈTriTtaov", £7itTi[i.iov ", 7tpo(jTiu.ov ’^. L’aiiiendc est expri- mée par le second terme de la formule de condamna- tion : TCaOEtv T| à.Ttotïrjixi.

11. Traits généraux. — L’amende a été d’abord un des moyens de réprimer les délits contre l’ordre public et la communauté : par exemple, dans l’épopée homé- rique, le refus du service militaire, l’insulte à un groupe de citoyens ". Ce rôle va prendre, à l’époque historique, un développement considérable : déjà la législation attribuée au légendaire Zalcucos aurait fixé les amendes, jusque-là laissées à la discrétion des juges . D’autre part l’État, qui s’est chargé peu à peu d’assurer lui-même les dommages-intérêts à la partie lésée, a souvent aussi substitué en totalité ou en partie, ou ajouté à la composition de la justice familiale, l’amende de l’action publique. . travers les multiples applications de l’amende on peut distinguer quelques traits généraux : 1° Elle peut aller jusqu’à la confisca- tion totale" et, en certains cas, ne comporter que la con- fiscation de quelques objets ’" [dkmioprata ; poena, p. 532].

2" En général l’amende est réservée pour les personnes libres et remplacée pour les esclaves et aussi pour les enfants par les peines corporelles, par la prison et surtout par le fouet, généralement cinquante coups -" [poena, p. o30 ; vKKiîiCK, viîRiîERAj. Cependant, à Andanie, l’es- clave rembourse le vol au double, outre les coups de fouet ; il paie une amende pour certains délits ; sinon, le maître a le choix entre l’abandon noxal nu le paie- ment du double -’.

3° Dans toute la Grèce, l’action populaire qui permet à tout citoyen de défendre l’opprimé en justice, selon la règle posée par Solon ■-, comporte une prime pour le dénonciateur -’, généralement la moitié de l’amende -’, quelquefois un ou deux tiers’", le quart^*,le huitième -, la totalité ou une moitié en plus -’, pour l’esclave sou- vent un quart et la liberté^’ [puasis].

810 ; 1439. — " Fouilles de Delphes, Épigr. III, 1, p. 170, n« 139. — 12 .Michel. (. c. 354 ; Dittcnbergcr, (. c. 923 ; 928, 79 ; Inschr. ron Prient, 10. — 13 Inscr. gr. XII, 2, 646 ; XII, 3, 330 ; Corp. inscr. gr. 2448 ; «ermes, XXIil, p. 289 ; Michi^l, (. c. 1001, VI, 31 ; Dittenberger, l. c. 329, 32. — ’4 Dittenberger, l. c. 653, 51, 77, 82 : 930, 38 ; 540, 3, 61 ; 560, 12 ; 737, 91 ; Michel, 16, 28 ; Bull. corr. helt. XXXI, p. 46-93 ; Corp inscr. gr. 354 ; 2325 4 ; Inscr. gr. III, 1, 39 ; XII, 1, 153 ; Inscr. jur. gr. I. II, p. 323 : Nie. Dam. fr. 58 (Didot, p. Î92) ; Joseph. Ant. jud. XIV, 10, 25. — ! :■ Diod. XII, 12, 4 ; Dittenberger, (. c. .s93 ; Inscr. gr. VII, 272.i ; XIV, 956 ; Ath. Mitth. III, 298 ; ililet, Ergebnisse, III. u« 147, §4.-16 / ;. XIII, 669 ; Od. Il, 192. — n Slrab. VI, 1,8. — 18 Autres cas : Demosth. XXIII. 62 (contre la violation de la loi de Dracon) ; XXIV, ’jO (règlement de Vadein) ; Inscr. gr. 1, 37 (sur les tributs à Alhcnes) ; Michel, /. c. 285 (loi de -Naupacle) : Ditteubergor, l. c. 933 (loi d’Issa) ; Inscr. gr. XII, 7, 515 ; Inscr. jur. gr. IX (contrat d’Érétrie) ; Nie. Dam. fr. 58. — 19 Autres cas : à Athènes, la conliscatlon des concessions minières exploitées contre le règlement (Demoiitb. .l,ll, :>) ; à Rhodes, celle «lu navire de guerre étranger entré dans le port (Cic. Inv. rhet. 11,32,98) ; à Érèlrie (Jahreshefte, 1905, VIII, p. 7). — M Cas à ajouter : Inscr. gr. IX, 2, 1109,1. 7S-8S : XII, 1, 1 (Rhodes) ; III, 23 (statut d’érane) ; Ephenuarch. 1906, p. 183, I. 6-8 (Lamia) ; Fouilles de Oelphes, Épigr. III, t. p. 170, ii<» 139. i. :f. Glotz, Comptes rendus de lAcad. Inscr. 1908, p.571-5S7 : Willielm, Hermès, 1907, p. 41-59 : Beitriige zur yr. Inschriftenkunde, p. 137 ; Jou^uei, Papyrus grecs de l’Institut papyrologigue de Lille, I, 2, 29. — 21 Dittenberger, (. c. 653, 1. 76-79, 105-110. — n Arislot. ’.Ml. -■>■/.. IX, I. — ai Cf. ’I.ictiHh, Popultir/tlagen (Hermès, 1897, p. 607-628) ; Lécrivain, L’action populaire et les primes aux dénonciateurs dans le droit grec {Mémoires de l’Acad, d. se. de Toulouse, x’ s. t. V, p. 4(1-50). — 24 Gr. Dial.- lnschr. 3011,5019, 3043 ; lnscr.gr. 11, 17 ;345 ; 346 ;1X, 2,1109, I. 78-88 ;V,l, 1208 ; XII, 5, 1, 393 ; Corp. inscr. gr. 3041 6, I. 23.30 ; Dittenberger, /. e. 438 ; 523 ; 531 : 569 ; 653 ; SSO ; Or.gr. inscr. 482, I. 174-173 ; 493 ; 515 ; Michel, (. C. 3 :i4 ; 583 ; Bull. corr. hell. 1903, p. 220-223 ; 1899, p. 611 ; /nscAW/’i. iioH.Vagnesin. 100 ; Fouilles de Delphes. Épigr. [H, l,p. 170, n» 139 ; Ziebarlh. Populûrklagen. p. 617 (Myconos) ; Jahrcshejlc d. oest. Inst. 1909, p. 120 ; Deni. XLIll, 71. — 2» Michel, l.c. 16, I. 31 ;17 ; Bull. corr. hell. 1907, p. 46-93. — 26 A>Aem. ;nic/l. 1911, p. 1-8 (Érélrie) ; Inscr. gr. III, 1, 120S (Gylbéion). —27 Dittenberger, Or.gr. inscr. 5I.S (loi sur la banque de Mybisa).— 2.i Inscr. gr. V, 1, 18 B. 1.2-6. ls-20 ; 1145 ; XII, >, 1, 107 : XIV. 61., II, §"8 (llcraoleo) ; .l/i/c(, Ergebnisse. III, u« UT. — 23 Inscr. yr .11, 516.