Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

YEN

707 -

YEN

Diane pour le salut de l’empereui- Gordien III et de sa femme ’.

Les villes par où passaient les convois d’animaux étaient tenues de pourvoira leur entretien pendant toute la durée de leur séjour. 11 s’ensuivait des abus révol- tants ; ainsi en l’an 417 un convoi, formé par le duc du h’mcs de l’Euphrale, resta trois ou quatre mois en subsis- tance à Hiéropolis (Syrie) aux frais des notables [minus, p. :204r) !. Sur une protestation transmise par le gouver- neur de la province, les empereurs rappelèrent à tous les ducs des frontières que, sous peine d’amende, ces convois ne pouvaient séjourner dans chaque ville que sept ou huit jours au plus, comme le permettaient les constitutions antérieures, et qu’en aucun cas les villes n’avaient à fournir des cages pour les animaux -. Une fois parvenus à destination, ces animaux étaient enf( r- més dans une ménagerie [vivarium 1 ; à Home la ména- gerie impériale était située, suivant l’hypothèse la plus vraisemblable, dans la partie est de la ville, en dedans et le long de l’enceinte, près de la porte Prénestine^ Elle était sous la garde d’un cuslos, peut-être de plusieurs, et il semble que les soldats des cohortes prétoriennes, casernées dans ce quartier, contribuaient à sa surveil- lance*. Les vcnatorcs, au contraire, avaient leur caserne et leur terrain d’exercices dans le Ludus Maluliniis, ainsi nommé parce qu’ils ne prenaient jamais part qu’aux représentations du matin" ; on s’accorde à en lixer l’emplacement près du Colisée, du côté du sud- est, à quelques pas du Ludus Mcujnus [q..ï)WVO, p. l.’)7y[ ; ses ruines doivent se trouver, sous terre, à l’ouest de la rue Sainl-Jean-de-Lalran, entre le Colisée, l’église des Saints-Jean-et-F’aul el celle de Saint-Clé- ment" ; peut-être est-il figuré sur un morceau du plan des Sévères . De là, les vetialor’es et les cages qu’on avait amenées du rirarium prenaient le chemin do l’amphithéâtre, par le passage souterrain dont il a élé question plus haut. Il y eut uu Ludus Malulinus à Rome dès les premiers empereurs * ; mais il parait ])ro- bable que ce fut Domitien qui assigna sa place à l’édifice définitif el qui en régla l’organisalion spéciale, quand on mit la dernière main au Colisée’. La direction de l’établissement appartenait à un procuralor impérial, de rang équestre, mais cependant inférieur en dignité à celui du Ltidus Magnus ; il avait sous ses ordres, pour l’aider dans sa lâche administrative, tout un personnel d’employés aux écritures coMMiiNTAiiŒNSis], afl’rancliis impériaux, etaussi desmédecins chargés de veillersur la santé des venatores avant le combat, et de guérir ensui ;e de leurs blessures ceux qui n’avaient pas succombé’". 11 faut sans doute rattacher au même service certains agents subalternes auxquels on confiait les approvision- nements, l’entretien des animaux, etc., par exemple Vadjulor ad feras", lo praeposilus herbariavum^-.

I Corp. inscr. lai. VI. 130.— 2 Honoiius tl Tlit-oclo^^c, Cod. Tluod. XV, 11, i. Sur ces abus v. encore Liban. 11. p. 343 ; III, p. lUS-li5 1 !., ef>. *3 !>,’.l ; Liebenani, StûdteteriraU. im i6m. Kaiscrreicke lIl’Oû ;, p. 377. — 3 Procop. Bell. Goth. I. ii, p. 100 ; i3, p. Hl, 113 ; JorJan cl Huiscn, Topogr. il. Sladl Ilom, I, 3 (llf07), p. 3C5, pi. v. Lanciaiii place le vivarium un peu plus au nord, près des Cnsirn prae :oria : Forma urbis Ilomae, pi. xi : Ruins and exca- vations, p. 3S3. — iCorp. inscr. lai. VI, 130. — i Voir plus liaul, p. 703.-0 I.an- ciani. Forma, pi. 30 ; Jtuins and excav. p. 36t>; Jordan el llulsen, /. c.

p. i99 et pi. V. — 1 [Luftiit nus : Forma urbis liomae, éd. Jordan,

pi. IV, Tra^ni. lOi. — 8 Senec. Epist. 70, 50 cl ii. — 9 IJuestiou conlrovcrs/’c résolue dans ce sens par Mirsclifeld, ///"m. VenvaUiing’gesch. (’tt77), p. 17’J, uul. I, - ; l.anciani, Ituins^ p. 3b6 ; Jordao cl Hiilsen, /. c. p. 300, nol. io.

Le procurateur du Ludus se tenait lui-même en rapport avec le curator muncrum ac venationum, àqui incom- bait la préparation du spectacle [gladiaïor, p. 1568] ". Par certains renseignements qui nous sont parvenus sur l’étal des ménageries impériales [vivarium] ’*, nous pouvons deviner les résultats de cette organisation puissante, dont les ramifications s’étendaient même au delî’i des limites de l’Empire : les animaux nécessaires aux spectacles se firent de plus en plus rares sur. le marché, au grand détriment des particuliers et des magistrats, qui, à Rome ou en province, avaient des jeux à donner en leur propre nom, surtout quand les empereurs, pressés par les mêmes besoins, en furent venus à se réserver le monopole des éléphants el des lions ’■'. Mais on eul alors une ressource, ce fut d’ache- ter, dans le « troupeau de César », avec sa permission, les pièces dont on avait besoin’" ; el il arrivait quelque- fois que la permission était accordée avec empresse- ment, parce que le fisc, dans certaines années, ne suffi- sait pas à nourrir un aussi grand nombre de bêtes voraces . L’empereur en faisait même volontiers cadeau à ses amis : en ;273, Aurélien distribua ainsi à des parliculicrs, « ne liscum annonis grnvar-el », celles qui avaient fait l’ornemenl de son triomphe sur Zéno- bie, vingt éléphants el deux cents autres bêtes de toute espèce, venues d Afrique el de Palestine’,*.

Outre le Colisée, Rome possédait encore un autre a :iipliithé ;’itre, de dimensions beaucoup plus réduites, VAmphilhealriim caslrense ; il esl situé au sud-esl du premier, près de l’église de Sainte-Croix-de-Jériisalem". Son nom, transmis par une tradition digne de foi, a porté à croire qu’il avait pu servir aux divertissements des soldats de la garnison de Rome, casernes à peu de distance, dans les Casira praeloria. On a supposé aussi qu’il avait pu servir de piste d’enlrainemenl aux rena- lores avant les grandes représentations du Colisée-" ; mais il semble que le Ludus Malulinus devait suffire. Suivant une autre opinion plus vraisemblable, ce monu- ment aurait été l’amphithéàlre « de la cour » ’^', un amphithéâtre réservé, où étaient seuls admis, avec la famille impériale, les courtisans (aw/c2 principis), les officiers, les affranchis et les esclaves du souverain, bref lotit ce personnel, encore très nf)mbreux, dont se composait sa " maison « sur le ralaliii ou ((ui était affecté à l’administration centr ;ih-.

Les exérulioiis. — Une des principales sources de l’émotion dramatique que les spectateurs venaient cher- cher dans l’amphithéâtre, c’étaient les supplices qui se mêlaient souvent aux renaliones. L’idée de faire périr des condamnés sous la dent des bêles féroces semble avoir élé empruntée par les Romains aux Carthaginois ; pendant la guerre des mercenaires {"lil av. J.-C), Hamilcar s’étaildébarrasséainsi de lousceux qui étaient

— iOCorp. inscr. la !. VI, HUTi, 1017.1 ; XIV, liiO, i’Jli ; Kail.el, /nscr. r/r. liai. 1330 [fausses, Corp. i. ;. VI. GoO’ ; IX, 33 r ; XIV, 110’ cl aussi VI, 10171, d’après lliilscn. l. c. p. 300. nol. 3s]. Vélérinaiie : VI, 0010. — " Corp. inscr. lat. VI, lOiOS. — 12 Ibid. luiOO. Cf. Snel. Calig. 27 ; Ilirscbfeld, l. c. p. 178, nol. 3. — 13 Sud. Caliij. 27. Korncniaun. 5. ti. ap. l’auly cl Wissowa, Healen- cyclop. IV, p. 1708. — I» Friedlànder. op. cit. p. 398-300. — li Aclian. Nat. iinim. X, I ; Cod. lluol. XV, 11, I. — 10 Xrmentum Caesaris : Jnv. XII, iûC ; cf. Vopisc. Aurclian. 20 ; Synim. Jipist. VII, 1 2i. — 15 Sud. Calig. i, 1.

— isVopisc. Aurelian. 33. 4. — " Jordan cl HuIscn. (. c. p. 248, pl. v. -20 Lan- ciani. /luins, p. 3SC. — 2’ Sur ce sens du mol caslren.iis v. IlirscliM.I, op. cil., |>. I’J7 ; TIfS. linij. lat. Unir, germantes, v., noUmii cul Si :cl. Tlb. 7i : caslrenses lad,. - Î2 llaiscn, ;. c.