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ROULIER — ROUMANIE. 201


qui se loge dans une feuille roulée pour faire sa coque, et notamment la chenille de la pyrale de la vigne.

ROULIER (rouler), sm. Voiturier conduisant les chariots qui transportent les marchandises. — Dér. Roulière.

* ROULIÈRE (roulier), sf. Blouse de roulier.

ROULIS (rou + li) (rouler), sm. Balancement qu’un navire exécute alternativement de droite à gauche et de gauche à droite.

ROULOiit (router. sm. Outil avec lequel lo cirier roule les bougies, les cierges sur une table. || Rouleau du métier à lias. ; Cylindre ou calandre pour effacer les plis de la toile qu’on apprête.

  • ROULOM rouler], sm. Petit barreau d’un

râtelier. || Petit balustre d’un banc d’église. ♦ROULOTTE (router),. « /’. Voilure, dans l’argot des voleurs. || Voleur à la roulotte, celui qui essaye d’enlever les colis placés sur un fiacre ou un camion, pendant que ces voitures roulent.

♦ROULOUL (m. malais), sm. Oiseau de l’ordre des Gallinacés de Malacea, voisin de la perdrix et du faisan ; son plumage est vert en dessus et violet en dessous ; il porte une belle huppe noire et rouge. C’est un oiseau d’un caractère farouche qui habite de préférence les forets de la presqu’île de Malacca et de Sumatra. On l’a aussi rencontre à Java.

  • ROULURE {rouler), sf. État d’une chose

roulée. || Maladie des arbres qui consiste en ce que leurs couches concentriques se disjoignent et restent écartées les unes des autres : Le bois atteint de roulure ne peut être ni débité en planches, ni employé comme charpente.

ROUMAIN, AINE (db. de romain), adj. Qui appartient à la Moldo-Valachie. — Sm. Le roumain ou ralaque, la langue de la Moldo-Valachie, issue du latin.

  • ROUMANCHE (roman), sm. Dialecte

d’origine romane parlé dans le canton des Grisons, par 40 000 personnes environ de l’Oberland, des vallées d’Oberhalbstein, de Schams, etc. Nous en donnerons une idée par des inscriptions relevées dans le cimet ière de Pontresina, sur la route du Bernina : Quia reposa » nos chers genitors, ici reposent nos chers parents. — Xaschien ils SU avuost 18.11. mort Us lu se/mer 1830, né le 26 août 1831. mort le 10 janvier 1850. —Alla metnoria ila nossa virtuosu edameda mamtna AT., morta a Zurich ils 18 avuost 18’I nell’elad d’ans ti.’l et seguond sia giavusch sepelida quia il di 19 seguaind, inua gin reposaiva sia liitn bap.V. À la mémoire de notre mère vertueuse et aimée, morte à Zurich le lo août 1871, à l’âge de 63 ans, et inhumée ici selon ses vœux, le 19 suivant, où reposait déjà son bon père N. Dans la langue du pays, romanche se dit rumonsch.

ROUMANIE, 5 376 009 hab. ; 131401 kilom. carrés ; principauté érigée en royaume en 1881. Située au S.-E. de l’Europe, dans la péninsule des Balkans, la Roumanie est bornée au N. et au N.-O. par les Alpes de Transylvanie et les Carpathes, qui la séparent de la Hongrie, et par une limite artificielle au delà de laquelle sont la Bukowine et la Gallicie ; à l’E., du côté de la Russie, elle est limitée par le Pruth jusqu’à son confluent avec le Danube et par le bras de Kilia, aux embouchures de ce fleuve ; au S. par le Danube, des Portes île Fer jusqu’à Silistrie et par une ligne conventionnelle qui laisse la Dobroudja à la Roumanie et va de Silistrie à Jilauluk, sur la mer Noire. J, e royaume est compris entre 20 » 20’et 37° 16’ de longitude E. ; entre 43° 40’et 48*50’de latitude N. Le climat est continental et influencé par les vents froids venus de la Russie ; la température peut tomber en hiver à — 30° et monter, en été, à + 45° ; à Bucharest, la moyenne est + 8° ; sue le Danube, les brouillards et la gelée interrompent la navigation dès le mois de novembre ; le delta et. les plaines basses, inondés en mars, sont un foyer de fièvres paludéennes. La Roumanie possède, sur la mer Noire, les côtes de la Dobroudja de Kilia à Jilanluk, avec l’ile des Serpents, au large. Les ports principaux sont, dans le delta du Danube, Kilia, TOME III. — DICT. LARIVE ET FLF.l’r.Y. Soulina, Saint-Georges ; au delà on relèvo Kustendje, Tnsla et Mangalia. Les Carpathes orientales envoient dans la Roumanie des contreforts dont les pentes sont raides et abruptes ; parmi ces monts on cite celui du Siebenburgen, qui sépare la Moldavie, dans les bassins du Sèreth et du I’ruth, de la Valachie. dans le bassin du Danube. Les sommets principaux des Carpathes roumaines sont : le l’araiman (2650 mètres), le Negoi 2554 mètres), le Parangon (2 587 mètres), la Piàtra (2255 mètres), la Toutana (2071) mètres). La passe principale est celle de la Tour rouge. Dans les Carpathes moldaves, le’Pionalu mine les monts de Neamtu :

au S. du massif d’Hagymos s’ouvre la passe d’Oijtos. Toutes les rivières descendent des monts de Transylvanie et des Carpathes, pour finir au Danube. Ce fleuve, après avoir franchi les portes de fer d’Orsowa, pénètre en Roumanie et coule dans son quatrième et dernier bassin. Durant 125 lieues, il sépare le royaume de la Bulgarie et coule lentement, dans un lit divisé en plusieurs bras par des îles et des bancs de sable, entre les marécages de la Roumanie et les rochers escarpés de la Bulgarie ; il est large de 600 mètres, et parfois de 15 ou 20 kilomètres. Les villes principales du rivage roumain sont : en face de Widdin, Calafat, dont le nom a pour origine les calafali (calfats), venus d’Italie pour construire les navires ; Turnu Magurele, en face de Nicopoli ; Simnitza, devant Sistova ; Giurgevo, en face de Routschouk ; Oltenitza, en face de Tourtoukai. A Rassova, ville bulgare, le Danube remonte au N., arrose Bra’ila et Galatz, siège de la commission européenne du Danube, reprend la direction de l’E. à l’O., et se divise à Toultsha en plusieurs branches pour former un delta. Ces trois branches sont celles de Kilia, Soulina, la seule aisément navigable, et Saint-Georges. Le Danube forme alors des lacs, tels que ceux de Rasim et Sinoje, et de grandes îles, couvertes de roseaux, comme celles de Letiet de Dranow. Les affluents roumains du Danube sont remarquables par leur parallélisme ; ce sont : le Schyl, qui arrose la plaine de Craïova ; l’Aluta, qui prend sa source au revers des Carpathes, franchit le défilé de la Tour rouge et finit en face de Nicopoli ; l’Arjisch, qui passe à Pitesti et Olenitza et a pour affluent principal la Dimbovitza, qui arrose Bucharest ; la Jalomitza, grossie de la Prahova et séparée du Danube par les steppes sans arbres et sans eau de Baragan ; le Sereth, grossi de la Moldawa, arrose des forets et des pâturages en amont de Galatz ; il est grossi de la Bistritza, qui vient de la Bukovine, de la Putna, qui arrose Fokschani, et du Buseo ; le Pruth sépare la Moldavie de la Bessarabie, aujourd’hui russe, et reçoit le Bahlui, qui passe à Jassy.

La Roumanie est divisée en 32 districts, dont 2 pour la Dobroudja et le delta du Danube. Chaque district est administré par un préfet et divisé en arrondissements, qui ont a leur tète un sous-préfet. Les communes ont une municipalité et un maire, nommés par le roi, un conseil municipal élu. si l’agglomération comprend moins de 1 000 familles.

— Petite Valachie (du Banat de Temeswar à l’Aluta’j" ; 5 districts. Villes:Turnu Severin, sur le Danube, ruines du pont de Trajan et de la tour de Sévère ; Craïova, 23 000 liab., lycée, centre agricole ; Kalafat, construction de navires ; Caracal, la ville de Caracalla; Tergou Jyul, avec les salines d’Oknamare : Rimnik-Valeka, avec les vignobles de Dragaschan. — Grande Valachie (de l’Aluta au Danube’; 12 districts. Villes: Slatina, Zimnitza, Giurgevo, 21000 bab., port de Bucharest sur le Danube, communication entre les chemins de fer roumains et celui de Bulgarie de Routschouk à Varna ; Bucharest, 221 000 hab., en roumain Bucuresci, capitale du royaume, archevêché, université, fonderies de canons, fabrique d’armes ; tabac ; imprimerie ; de loin, cette ville a grand air ; mais, à part la voie principale sans cesse parcourue par les équipages et les voitures, la capitale roumaine présente des rues non pavées, boueuses et* ueuses ; Bra’ila, 28 000 hab.. entrepôt maritime des LIVR. 13.

céréales delaValachie ; Piteschti, 15 000 hab. ; Ploiesti, 33 000 hab. ; Rimnik Sarrat.au milieu des vignobles et des jardins ; Kimpina, Slanik, saluas. —Moldavie [de la Bukovine au bas Danube); 13 district ». Villes:Botoschani, 40 000 hab., grand marché de bestiaux ; Jassy, 90000 bab., capitale, au revers du mont Copo ; université, rour d’appel, archevêché, centre agricole ; Berlaa, 27000 hab., commerce de grain* ; Galatz, soouo bab., près du lac de Bratysch, port franc, la plus florissante escale du Danube roumain, siège (ie la commission international !’du Danube ; station terminale des paquebot— de la compagnie danubienne ; Faltitchéni, 15000 hab., vente de bétail et de chevaux ; Piatra, 20000 hab., bois ; Foksbani, SOO00 hab., vignobles. — Dobroudja (delta du Danube), 2 districts. Ce paya a été donne., la Roumanie par le traité de Berlin (1878), en échange de la Bessarabie cédée aux Russes; ces marécages insalubres, oh le choléra décima l’armée française en 1855, sont loin de valoir la Bessarabie, riche et très bien cultivée. Villes : Toultcha, 19 000 hab., commerce de céréales, poisson salé, bois ; Soulina, où 12 000 navires franchissent annuellement la barre du Danube navigable ; Kustendje ou Costantza, sur la mer Noire, ainsi nommée de Constantiue, sœur de Constantin, près de Tomi, où fut exilé Ovide ; Tchernavoda, tête de ligne du chemin de fer de Kustendje ; au S. se voit le rempart construit en 377, sous l’empereur Valons, par le maître de la milice Trajan, pour arrêter les Goths. La population de la Dobroudja est très mélangée ; on y trouve des Turcs, des Arabes, des Tartares musulmans, des Roumains, des Grecs, des Bulgares, des Russes ; des juifs, des Alsaciens dévoués à la France ; des Allemands, qui ont émigré de Bessarabie pour ne pas servir la Russie ; la Dobroutscha est si riche en foins, qu’on en peut tirer 100 0110 quintaux sur une surface de 10 kilom. de côté.

La seule exploitation minérale est celle du sel gemme, monopole de l’Etat, qui produit environ 5200 000 francs par an. La Roumanie produit surtout du froment qui est exporté, du mais avec lequel les paysans font la mamaliga, bouillie analogue à la polenta italienne ; du seigle, de lorge, de l’avoine, du millet, du colza, des pommes de terre, des pois, des betteraves, du tabac, du lin. Parmi les arbres fruitiers, le prunier réussit surtout ; la viticulture donne des vins secs et muscats. Les grands crus sont ceux de Dragaschan en Valachie, de Kotnar et d’Odobeschti en Roumanie. Les abeilles fournissent 600000 kilogrammes de miel et 100 000 kilogrammes de cire. Les forêts, mal cultivées, couvrent un sixième du territoire ; les essences principales sont le chêne et le sapin. Les chevaux moldaves sont renommés ; les porcs sont nombreux en Valachie, et les bœufs et les vaches sont mal soignés ; les moutons donnent beaucoup de laine pour l’exportation. L’industrie est presque nulle dans les campagnes. Dans les villes, on peut citer les industries de luxe de Bucharest, des distilleries, des brasseries allemandes, des tanneries et des minoteries. La richesse de la Roumanie n’enrichit pas les Roumains ; le pays est exploité par des étrangers, qui commanditent le commerce, l’industrie et même l’agriculture. La Eopulation est intelligente, mais indolente, lans les exploitations agricoles des environs de Bucharest, on est obligé de recourir à des engagés bulgares. Les sept huitièmes de la population sont d’origine roumaine et parlent une langue néo-latine. Nous avons dit quelle était leur origine à l’article Langues romanes et comment on pouvait les rattacher aux Valaques de la Roumélie ; on y trouve aussi 200 000 Tziganes, 85 000 Slaves et plus de 400 000 juifs qui, au temps du prince Michel Stourdza, ont exploité la Moldavie comme ils font de la Galicie ; ils y accaparent tout le trafic, exploitent les cabarets et les petites industries et transforment le Eaysan mal avisé en un débiteur insolvable, a langue vulgaire est fort mélangée de slave et de turc. Les journaux y mêlent des mots nouveaux tirés du latin, selon les