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un exemple de cas où, en raison de la marche des autres parties, le fa ne doit pas être diésé dans la cadence sol, fa, sol sur la tonique. Mais après 1550 les éditions suppriment la note du ténor qui contrevient au dièse de la cadence, et cette retouche indique que, dans l’intervalle entre 1529 et 1550, l’usage de la sensible s’est installé. (Voy Subductio.)

Senza sordini, loc. ital., = sans sourdines. * Dans la musique de piano écrite d’environ 1795 à 1830, ce terme est équivalent à celui de ped., le propre de la pédale étant d’actionner les sourdines ou étouffoirs ; les pianos de cette époque ayant eu jusqu’à cinq pédales obtenant des effets différents, il fallait en indiquer le jeu avec précision. Le fameux Adagio de Beethoven, surnommé Clair de lune, doit donc être joué avec la pédale de droite abaissée à chaque changement d’accord : il est le plus fameux exemple de cet effet senza sordini.

Séparation, n. f. Ornement conseillé par Geminiani (1749) comme exprimant la tendresse ; sa place la plus favorable est dans le cas où la mélodie monte d’une seconde ou d’une tierce, ou descend d’une seconde ; on l’associe à un trille ou à un mordent :


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \time 2/4
  fa4 \grace { sol8\trill fa } mi4 \bar "||" fa8[( sol64) la sol la sol32] r fa8[ mi] | \hideNotes fa32
}
\score {
   {  \melody }
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    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove Time_signature_engraver }
    indent = 0\cm
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    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Sept paroles. Voy. Passion.

Septette, n. m. Petit septuor.

Septième, n. f. Intervalle de sept degrés. On distingue la septième majeure ut-si, contenant 5 tons et un demi-ton diatonique ; la septième mineure, ut-si , contenant 4 tons et 2 demi-tons diatoniques ; la septième diminuée, ut-si double bémol ou ut  - si , contenant 3 tons et 3 demi-tons diatoniques ; la septième augmentée ut-si , contenant 5 tons, 1 demi-ton diatonique et 1 demi-ton chromatique. Au point de vue, harmonique ou contrapontique, la septième est une dissonance. (Voy. Dissonance, Saut.)

Septième, adj. num. employé subst. L’un des jeux de mutation de l’orgue, donnant la 7e du son fondamental. (Voy. Harmonique.) Il est rarement employé. On le trouve, à Notre-Dame de Paris, employé dès 1865 par Cavaillé-Coll.

Septolet, n. m. * Groupe de sept notes d’une valeur déterminée s’exécutant en place de six ou huit notes de même figure, légèrement accéléré dans le premier cas, ralenti dans le second.

Septuor, n. m. * Pièce pour sept voix ou instruments différents.

Séquence, n. f. du lat. sequentia, suite. Sorte de pièce liturgique des églises latines occidentales, qui était dans le principe, — viiie-ixe s. — une vocalise et à laquelle des paroles furent ajoutées pour la mieux fixer dans la mémoire des chantres. Le nom de S. vient de ce que ces pièces étaient une suite ou un développement mélodique joints à une mélodie déjà vocalisée, soit notamment aux alléluias de la messe et aux répons de l’office. La S. était exécutée par deux chœurs se répondant en forme d’écho, de strophe en strophe, avec une finale chantée par les deux chœurs réunis. Lorsqu’on ajouta des paroles aux S., on en fit des proses, dont la forme littéraire était calquée sous la forme mélodique. La S. est regardée comme d’origine byzantine. C’est un des emprunts que le chant romain, à ses origines, a faits aux usages des églises de Grèce et d’Orient. La S. consiste musicalement en phrases plus ou moins longues, aux incises de dimensions variées, répétées deux à deux, quelquefois entremêlées, et habituellement encadrées d’une phrase d’entrée et d’une finale. Ce caractère musical est passé aux paroles adaptées sur les séquences, ou à celles que l’on composa ensuite à l’imitation des premières. Plus tard (xiie-xiiie s.), les proses ou S., en conservant le même cadre, devinrent rythmiquement analogues aux chansons. Les proses primitives chantées à Jumièges, celles de Notker de Saint-Gall rentrent dans le premier type ; les plus remarquables du second sont celles d’Abélard et d’Adam de Saint-Victor. (V. aussi Prose.)

|| L’école allemande contrapontique indique par le terme Sequenz une suite de notes répétées sur les mêmes degrés ou sur d’autres, ou une série d’accords telle que la marche harmonique des auteurs français.

Séraphique, adj. qual. Voix séraphique, jeu de voix céleste de 4 pieds. (Voy. Orgue.)

Sérénade, n. f., de l’ital. seranata, « musique du soir ». Pièce instrumentale légère et piquante. Les nuits d’été, à Venise, au xviie s., retentissaient de S. Il ne se passait guère de soirées que l’on n’en entendît. « Quelques