Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, III.djvu/523

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour l’hébreu ou la langue des livres saints, c’est un instrument du métier. Il faut donc instituer deux chaires d’hébreu, une pour l’enseignement de la langue, une autre pour l’explication littérale du texte original.

L’enseignement de la théologie peut se renfermer dans la division qui suit : la science de l’Écriture sainte, la théologie dogmatique, la théologie morale et l’histoire ecclésiastique.


DE L’ÉCRITURE SAINTE.

Deux professeurs en Écriture sainte traiteront, en langue vulgaire ou latine, de l’authenticité et de l’inspiration des livres saints et du canon des Écritures.

Comme notre doctrine et notre culte ne diffèrent qu’en quelques points assez peu essentiels du culte schismatique-grec, nos bons auteurs peuvent être à l’usage de ses écoles.

Il y a sur la matière de l’Écriture sainte les ouvrages de AValton, de Bonfierius, de Serrarius et de Dupin. Il faudra puiser dans ces sources ce qu’il y a de plus intéressant pour en former ce que nous appelons de bons prolégomènes sur toute l’Écriture sainte.

À ces auteurs je joindrais un petit ouvrage qui vient d’être nouvellement publié par un de nos professeurs de Sorbonne appelé Duvoisin[1], De l’autorité des livres du Nouveau Testament contre les incrédules. Je l’ai lu sans partialité, et quoique je ne puisse être de son avis, je le crois très-propre à fortifier celui qui croit et à raffermir celui qui chancelle. On pourrait dicter aux étudiants des explications des passages de l’Écriture les plus difficiles. Mais comme la méthode de dicter consume en pure perte un temps précieux, que je la bannis de toutes les écoles et que l’étendue des matières la rend souvent impraticable, il faut y suppléer par des ouvrages imprimés.

Nous avons en français, les Bibles de Calmet et de l’abbé de Vence, 2e édition, 17 vol. in-4o ; de Chais, ministre de Genève ; en latin, Cornélius a Lapide, Estius, Menochius, Grocius et la Synopse des critiques[2].

  1. Évêque de Nantes. Il était né à Langres, comme Diderot. Le livre cité parut en 1775.
  2. Voyez Manuel du libraire, de Brunet ; art. Bibles latines.