Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, V.djvu/214

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table. Mais comme nous avions tous pris les sentiments de Mme Madin pour cette intéressante créature, les regrets que nous causa sa mort ne furent guère moins vifs que ceux de son respectable protecteur.


S’il se trouve quelques contradictions légères entre le récit et les mémoires, c’est que la plupart des lettres sont postérieures au roman, et l’on conviendra que s’il y eut jamais une préface utile, c’est celle qu’on vient de lire, et que c’est peut-être la seule dont il fallait renvoyer la lecture à la fin de l’ouvrage.


question aux gens de lettres.


M. Diderot, après avoir passé des matinées à composer des lettres bien écrites, bien pensées, bien pathétiques, bien romanesques, employait des journées à les gâter en supprimant, sur les conseils de sa femme et de ses associés en scélératesse, tout ce qu’elles avaient de saillant, d’exagéré, de contraire à l’extrême simplicité et à la dernière vraisemblance ; en sorte que si l’on eût ramassé dans la rue les premières, on eût dit : « Cela est beau, fort beau… » et que si l’on eût ramassé les dernières, on eût dit : « Cela est bien vrai… » Quelles sont les bonnes ? Sont-ce celles qui auraient peut-être obtenu l’admiration ? ou celles qui devaient certainement produire l’illusion[1] ?

  1. Les deux derniers alinéas sont inédits.